Cette superbe formule, un rien saignante et signée Laurent Carle, illustre bien ce qui reste inquiétant dans la loi d'orientation 2012, par delà les avancées incontestables qu'elle révèle, notamment dans la prise en compte de l'élève en tant que personne.
Si le terme de "pédagogie" y est enfin de retour, il n'est précisé en revanche ni le sens qu'il faut lui donner, ni les conséquences précises de sa présence. Force est d'admettre d'autre part, que le silence revendicatif sur les contenus d'enseignement (et de formation) n'a rien de rassurant. Seul, ou à peu près, le numérique est présent dans toutes les analyses... alors qu'on sait bien qu'il ne changera pas grand-chose : on observe même que certains "objets pédagogiques" numériques confortent de détestables habitudes.
L'essentiel, lui, est toujours absent : rien n'est dit sur le fait que c'est en classe que les élèves doivent apprendre (et non à la maison ou dans les moments de "soutien"), ni sur la nécessité de modifications profondes des pratiques en usage, tant en classe qu'en formation.
Ce qui agace et inquiète aujourd'hui, c'est l'ordre des propositions de réformes, comme si l'on n'osait pas toucher à ce qui est important. Certes, chacun admet que tout ne peut pas être fait tout de suite ; on a pourtant des raisons de penser que les priorités choisies ne sont pas les bonnes. De là à se demander pourquoi...

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