Comme promis, je réponds aujourd'hui aussi concrètement que possible aux interrogations de Christian Montelle, en essayant amicalement de le convaincre, lui et tous nos lecteurs, qu'une grammaire "raisonnable", selon sa formule, est une grammaire qui ne confond pas le fonctionnement du four avec le poulet qui cuit dedans, et qui, désireuse de déboucher sur une véritable maîtrise de l'outil de communication et d'expression qu'est la langue, se propose de faire découvrir, non ce qu'elle raconte (cela se passe ailleurs dans les apprentissages), mais comment elle fonctionne, linguistiquement, psychologiquement et socialement.

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Ostiane Mathon et Christian Montelle m'invitent, avec beaucoup d'énergie, — une énergie que j'apprécie ! — à essayer, une fois de plus, de clarifier ce problème du sens en grammaire, qui, de toute évidence, n'est bien clair ni pour l'une ni pour l'autre...

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Une jeune étudiante, en difficulté grammaticale, me demande comment on pourrait analyser la phrase : "je suis en train de lire". Les réponses qu'elle trouve dans les manuels de grammaire — traditionnelle, bien sûr ! — la laissent perplexe.

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Un ouvrage, courageusement publié sous un pseudonyme, ose s'intituler : "Il faut supprimer l'école maternelle", et l'on trouve les propos de son auteur dans une interview au Figaro du 6 mars, sous le titre encore plus scandaleux : "L'école maternelle creuse les inégalités". Après le triste rapport d'Alain Bentolila sur le même sujet (qui ne demande pas sa suppression, il est vrai, mais la différence reste minime...), c'est un coup de plus contre une institution, qui doit, certes, s'améliorer encore, mais qui reste, pour l'école, la seule véritable chance d'obtenir que les injustices sociales ne se transforment pas automatiquement en injustices scolaires Il est impossible de ne pas réagir aux propos de ce monsieur qui ose, par-dessus le marché affirmer qu'il aime l'école maternelle... Qui aime bien châtie si bien qu'il détruit ?

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On connaît l'accusation maintes fois reprises contre nous : ce que nous disons serait pure idéologie, accusation, qui sous la plume de ceux qui l'envoient, prend l'allure d'une insulte grave, comme si l'idéologie était devenue aujourd'hui un véritable crime de lèse-école.

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