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Commentaires

1. Le mardi 6 novembre 2007 à 10:22, par lofi

Grâce au Renaudot, on peut espérer que le livre de Pennac sera beacoup lu, par des parents et aussi et surtout par les enseignants - ce qui les incitera peut-être à changer au moins de discours sur leurs "crétins" (à défaut de pratiques)

2. Le mardi 6 novembre 2007 à 11:21, par julos

Chère Eveline,

Vous êtes si adorablement courtoise et êtes si bien nommée, comment résister bien longtemps à votre charme ? Me voici donc déjà calmé ;-)

En prime, bien que n'étant pas à la télé, je "nous" offre un moment de lecture à haute voix, qui semble avoir été choisi pour vous, l'amie grammairienne.
C'est ici : www.telerama.fr/livre/209...

Quant au Prix, je n'ajouterai qu'une chose, en total accord avec vous : qu'importe le prix Renaudot, pourvu qu'on ait l'ivresse des mots.

3. Le mardi 6 novembre 2007 à 13:30, par Astro52

Agir dans la direction de ses rêves, certes... mais peut-on aller seul jusque là ? Avec quels dangers ?

Et que dire d'une certaine hiérarchie qui pousse les autres du côté de ses rêves à elle (mais qui sait, en fait ?) en se gardant bien d'aller voir si les conséquences réelles de cette "poussette" n'ont pas éloigné encore plus la réalité de leur discours ? Agit-elle dans la direction de ses rêve ou à l'opposé ?

Agir dans une telle direction suppose une organisation dont on est très loin aujourd'hui ; ici s'arrête la place du rêve. Agir aujourd'hui sans cette nouvelle organisation qui fait défaut peut coûter cher, j'en sais quelque chose pour être là où je suis aujourd'hui.

Sachez bien chère Eveline que l'école a bien changé depuis l'époque de votre départ en retraite, pas tellement sur la pédagogie, mais sur les rapports humains. L'enseignant pas très diplomate de l'époque était simplement "dissuasif", alors que celui d'aujourd'hui est seulement "inhibant".

Le changement, c'est quand on sera prêt à admettre que quand un enseignant quitte une classe silencieuse et moribonde et qu'il est remplacé par un autre avec qui c'est un laché de fauves, ce n'est pas l'incompétence du second qui est en cause mais les représentations de l'école et le rapport humain que la premier a installés ! Si j'avais une classe à l'année et que je devais la laisser à un stagiaire pendant une formation, c'est ni plus ni moins ce que je dirais à mes élèves : "C'est maintenant que vous allez me montrer si vous avez vraiment appris quelque chose ou si vous aviez seulement la trouille du vieux chnoc rangé devant le tableau."
Mais aujourd'hui dans l'éducation nationale, il suffit d'enterrer les mines EN SILENCE pour avoir raison, et de poser le pied dessus pour avoir tort.
Combien de "maîtres" sont prêts à accepter que s'ils sont faits pour apprendre leurs élèves à ce passer d'eux, c'est là-dessus qu'il faut les évaluer eux ?


Olivier

4. Le mardi 13 novembre 2007 à 21:39, par julos

Encore une raison de se réjouir : "Le rapport de Brodeck", excellent roman du talentueux Philippe Claudel ("Les âmes grises" ; "La petite fille de Monsieur Linh")vient de se voir attribuer le Goncourt des lycéens ! Je trouve formidable que la jeunesse apprécie cette authentique littérature. Bravo les jeunes !

5. Le mercredi 14 novembre 2007 à 22:50, par victor

Pourquoi personne ne jette-t-il un coup d'oeil sur la scolarité réelle de Pennac, ses bulletins trimestriels par exemple ? Il n'a jamais été le "cancre" qu'il prétend ! Vous avez vu beaucoup d'entre eux devenir profs de lettres ? Pennac ou l'imposture...romantique tout de même avec la belle khagneuse en muse salvatrice ! C'est un vrai romancier en tout cas.

6. Le jeudi 15 novembre 2007 à 10:09, par Eveline

Heureusement que la dernière phrase rattrape (un tout petit peu) le reste !! Des cancres qui deviennent profs de lettres... ou autre chose de plus reluisant encore, j'en connais des tas. Depuis longtemps je me demande ce que l'école attend pour remettre en question son pouvoir de juger les élèves : elle a pourtant la preuve qu'elle n'est guère fameuse en ce domaine, malgré une certaine arrogance chez certains collègues...

7. Le jeudi 15 novembre 2007 à 16:44, par Meles

Tout est dans le sens que l'on met dans le terme "cancre". Pennac est visiblement - en tout cas, c'est lui qui le dit- un ancien élève qui a eu "du mal" jusqu'en terminale, certes, mais cela dans un système où, on nous le répète assez, la sélection était la règle: faible pourcentage d'élèves atteignant le bac, examen d'entrée en sixième, etc...Bref, il éprouvait peut-être des difficultés, mais il faisait déjà partie des "happy few", ce qui relativise quand même sa "cancritude". Il est ahurissant de vouloir nous faire croire, comme on le fait ici ou là, que ce Pennac-là, qui aurait, avec son bagage d'alors, le bac actuel haut la main dès sa première tentative, soit comparable aux élèves en grande difficulté aujourd'hui, voire à ceux qui obtiennent leur bachot à l'oral de rattrapage ou aux fameux 50 000 qui quittent le système dans diplôme. Le "cancre" ancienne mouture n'existe tout simplement plus, ou quasiment. Encore une fois, on ne compare que quand ça arrange, chez les "pédagos"...

8. Le samedi 17 novembre 2007 à 16:33, par Eveline

Mélès est en plein délire et son analyse ne tient pas debout. On retrouve ici la célèbre foi tellement mauvaise, dont ses petits copains et lui-même sont si champions... Mais non, cher Mélès, ni Pennac, ni vous, ni moi, nous n'aurions haut la main le bac aujourd'hui, même avec nos agrèg en poche...! Le bac est de nos jours mille fois plus difficile qu'alors et quand on regarde la réalité en face, au lieu de se droguer en sniffant les illusions du passé, on voit bien que nos gamins bossent comme notre génération ne l'a jamais fait auparavant... Les cancres, que l'Ecole a fabriqués de tout temps, sont toujours les mêmes et souffrent toujours autant... Je connais des cancres d'aujourd'hui qui se reconnaissent formellement dans le récit de Pennac. Vous savez très bien que les choses (et surtout l'Ecole) n'ont absolument pas changé : les pédagos n'ont jamais réussi à modifier quoi que ce soit chez le mamouth immobile. C'est le seul reproche qu'on puisse leur faire.

9. Le samedi 17 novembre 2007 à 23:16, par victor

Je suis désolé mais en fait de mauvaise foi votre réponse à Mélès est un chef-d'oeuvre du genre...Inutile se s'appesantir sur le bac où votre tirade -vu votre "expérience" sur le sujet- est de la pure littérature (décidément...). Votre modestie dut-elle en rougir, l'influence du pédagogisme a été institutionnalisée dès la fin des années 70 dans les programmes et les pratiques des enseignants via les Ecoles Normales puis les IUFM, leur avatar pédant. M. Foucambert et vous-mêmes y étaient les références en matière d'enseignement du français, l'"éveil" la norme en sciences sociales, la "pédagogie de la découverte" la règle générale. Vous en témoignez d'ailleurs indirectement dans votre biographie et toutes les pages de ce site : d'où vous viendrait cette notoriété si vous n'aviez reçu le soutien actif de la hiérarchie jusqu'aux plus hautes sphères ? Il est facile aujourd'hui quand le bateau coule de prétendre n'y être pour rien et n'avoir jamais été écoutée...

10. Le lundi 19 novembre 2007 à 22:47, par Astro52

Jamais été écoutée ? Bien sûr que si, mais par qui et dans quels buts ?
Les caricatures les plus insidieuses ne viennent pas d'adversaires comme "Meles", elles viennent de ceux qui se réclament de votre propre camp !
Oui, les propositions d'Eveline, de Meirieu et de quelques autres bien été écoutées... par une hiérarchie incompétente qui était la première a être dépassée par de tels visions, mais qui a vu en elles, en les mutilant à sa guise, le moyen de renforcer son unique pouvoir : raconter des conneries que personne ne peut réaliser.
Oui, des IUFM, des IEN, des CPC ont brûlé des instits qui avaient osé ne pas laisser l'enfant tout réinventer, osé expliquer (sacrilège !), osé sanctionner, osé appeler un verbe un verbe, en se réclamant d'Eveline et des autres "scientifiques"... mais était-ce vraiment le propos initial ? Ou bien ce que leur incompétence leur permettait d'en comprendre ? Ou bien encore ce qui arrangeait le mieux leur vice ?

Il n'y a jamais eu là-dedans de "pédagogisme", excès pathologique de pédagogie ; il n'y a eu au contraire qu'un manque cruel de compétence pédagogique ! Non pas le manque des quelques-uns qui comme Eveline étaient capables d'avoir des nouvelles idées, non, mais au contraire celui des cercles d'incompétence qui ont pris ces idées nouvelles en otage !

Oui, il est parfois subtil de faire la différence entre l'original et ce qui ose encore se prétendre la copie. Mais ce ne sont pas les IUFM, IEN ou CPC casseurs d'instits qui ont inventé les idées qu'ils caricaturent mieux que leurs détracteurs ; d'ailleurs, ils n'en auraient pas été capables. L'intégrisme irresponsable qu'ils ont fait subir à certains instits n'est pas la répétition de ce qu'ils auraient subi eux-mêmes d'un super-meirieu ou d'une super-charmeux ; cette intégrisme au contraire n'appartient qu'à eux !

Cordialement,
Astro52

11. Le mardi 20 novembre 2007 à 16:41, par julos

"Il est facile aujourd'hui quand le bateau coule de prétendre n'y être pour rien et n'avoir jamais été écoutée..." dixit Victor.

Et c'est reparti pour un tour ... déploration, déploration ... quand tu nous tiens ! Je veux bien croire que vous puissiez être de bonne foi, vous, Victor, mais j'ai par contre l'impression que vous êtes bien mal informé. Où étiez-vous donc durant la période que vous fustigez (soit les années 70/80 en gros) ? Je suis de cette génération d'instits qui a connue l'Ecole Normale, du temps de ma formation initiale, puis assez vite l'IUFM, pour ce qui est d'une hypothétique et fragmentaire formation continue.
A vous lire, on imagine des "écoles Charmeux" et des "écoles Foucambert" (pour reprendre vos cibles préférées) dans 90% des établissements ; on se dit aussi qu'à cette époque la même proportion d'enseignants dévoraient (ou étaient contraints de lire)les ouvrages du Grand Maître Meirieu et qu'ils n'avaient qu'une envie : mettre en oeuvre au plus vite ses dogmes et principes ! Quand ils n'étaient tout au plus que 15 à 20% (sont-ils plus nombreux aujourd'hui à lire des revues ou des livres de pédagogie ?). Combien sont-ils actuellement ?
Ceci constitue une preuve à charge contre vous, M. Victor : vous n'y étiez pas, ma parole ! ce n'est pas possible ! Car là, vous n'y êtes vraiment pas. D'où le faux procès que vous intentez, en désespoir de cause, je suppose.
A la fin des années 60, dans la plupart des écoles normales, notamment les plus rurales, comme celle du Mans, dont je viens, la référence la plus novatrice était Célestin Freinet (dont la réforme Fontanet s'inspira largement pour sa réforme de l'enseignement du français). Oseriez-vous soutenir que les enseignants formés à l'ICEM sont responsables de quoi que ce soit dans les difficultés réelles dont attestent un certain nombre d'élèves ou de jeunes adultes encore aujourd'hui ? Allez-vous me soutenir aussi que ces enseignants/militants représentaient une majorité dans cette période et avaient une réelle influence sur leurs collègues dans les écoles et jusque dans les salles de classe ?
De même pour Eveline et Foucambert, car après un engouement qui dura quelques années (4 ou 5 tout au plus, l'intendance (IEN, IUFM, CPC ...)ne suivant pas ou plus trop, nombre de praticiens lambda s'aperçurent que la mise en oeuvre des idées et des thèses novatrices (pour la plupart issues de la recherche pédagogique)supposait un travail énorme, une énergie considérable, une cohérence d'équipe incontournable ... bref, la pédagogie nouvelle, c'était sans doute mieux que la tradition, mais c'était beaucoup plus cher ! Et puis surtout ce n'était pas forcément ce qu'on avait cru comprendre. Pour ne prendre qu'un seul exemple, celui des BCD (bibliothèques centres documentaires), après une phase expérimentale (6 BCD), vint une 1ère vague de généralisation où toutes les écoles voulaient une BCD, et puis tout le monde a fini par croire qu'il en avait une ! Au point qu'une armoire pleine de livres au fond d'une classe ou 3 ou 4 bacs à albums regroupés sous un escalier devenaient "la BCD de l'école". Des années de réflexion, de co-formation, d'expérimentation, d'évaluation, de compte-rendus ... pour en arriver là ! Après, on peut parler de "conneries", en effet.Les exemples seraient nombreux, mais je suis déjà trop long.
C'est pourquoi, dès le milieu des années 80, le balancier idéologique changea de camp, le pouvoir politique ferma les robinets des aides aux mouvements pédagogiques et d'éducation populaire, les universitaires, impatients d'investir les champs de la recherche en éducation, se substituèrent progressivement aux chercheurs en pédagogie (exit l'INRP), et les militants de l'éducation nouvelle commencèrent à se faire rare au point de se compter.

Alors, si vous y étiez aussi (après tout, je peux me tromper) nous n'avons décidément ni vu, ni vécu la même époque. Je ne vous concèderai qu'une chose : oui, il y a eu durant ces années 70 une formidable envie de changement, une dynamique de remise en cause (mais on voulait changer parce que ça n'allait pas ! sinon pourquoi changer ?), comme de mini-répliques de 68, mais le désenchantement fut aussi fort et rapide que l'euphorie soixante-huitarde fut intense mais brève.

Aujourd'hui, il me semble que la désespérance est grande car ce qui domine c'est un fort sentiment d'impuissance devant des difficultés importantes. C'est dans ces périodes que la tentation de reculer est forte.
Ce qui me parait facile, Victor, c'est d'accuser à postériori celles et ceux qui ont tenté d'apporter des réponses aux difficultés d'hier. Nous n'étions pas si nombreux quand il a fallu traduire en acte ce qui avait pu être conceptualisé de façon suffisamment satisfaisante pour être convaincant. Et ça devient carrément pathétique lorsque les réponses proposées pour résoudre les questions d'aujourd'hui fondent leur légitimité et leur supposée pertinence dans un lointain passé paré de toutes les vertus, qui plus est, nostalgie oblige. Pathétique et stérile.
Du reste, le "bateau ne coule pas", du moins pas encore. Cessez donc de planter toujours les mêmes clous dedans, écopez Victor, écopez et surtout participez à l'invention de l'école de demain, comme Eveline le fait si généreusement !

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