Pour éviter à chacun de mes lecteurs, le travail de les chercher sur Internet, voici les treize bonnes idées, telles qu'elles sont formulées :
1- Mettre en place des stratégies pour améliorer la motivation des élèves
2- Mettre en place une démarche d'enseignement explicite
3- Déployer une stratégie efficace pour améliorer le climat scolaire
4- Rendre l'école attentive au sommeil des élèves
5- Mettre en place le tutorat entre élèves
6- Maximiser l'engagement des parents
7- Vérifier que tous les élèves ont bien appris à lire
8- Redonner le goût aux mathématiques et aux sciences du matériel, des projets et de la passion
9- Favoriser la mémorisation à long terme, la compréhension et le transfert des compétences
10- Favoriser l'attention et la concentration
11- Aider les élèves à gérer leur charge cognitive
12- Promouvoir la pensée méthodique et l'esprit critique
13- Développer des projets pour l'école inclusive


Voilà une liste qui laisse rêveur.

Personnellement, je trouve détestable le conseil 7 qui se contente de "vérifier" que les enfants ont bien appris à lire (mais pas spécialement qu'ils sachent le faire !), avec en plus une belle ambiguïté sur l'adverbe "bien".

Mais reprenons, un par un, ces conseils :
1- des stratégies pour améliorer la motivation des élèves : on veut bien ! Mais on aimerait un ou deux exemples concrets : peut-on vraiment "améliorer" la motivation des élèves ?
Que je sache, la motivation est chose personnelle, qui ne saurait être modifiée de l'extérieur. Certes, on devine ce que l'auteur a voulu dire, mais le moins que l'on puisse constater, c'est bien mal dit !

2- "Une démarche d'enseignement explicite" est ici une formule ambiguë : s'agit-il du modèle pédagogique portant ce nom, qui, émergeant principalement des recherches nord-américaines, se définit comme un enseignement direct et structuré, fortement guidé par l’enseignant, ou, plus simplement, d'une manière plus structurée d'enseigner ?

3- "Améliorer le climat scolaire", c'est comme la motivation, plus haut : c'est vague !! Il manque au moins un ou deux exemples précis.

4- C'est le conseil le plus drôle de la liste : l'école doit être attentive au sommeil des élèves ! On doit les regarder dormir ??

5- "Le tutorat entre élèves", on est bien d'accord même si cela reste bien timide et insuffisant : le tutorat est une notion qui implique une inégalité entre l'élève tutorant et l'élève tutoré, si loin du vrai travail de groupe et qui pose donc une relation de supérieur à inférieur insupportable. Pourquoi ne pas dire tout simplement "entraide entre les élèves" ? Serait-ce un "gros mot" ?

6- A propos des parents, pourquoi utiliser ce verbe étrange, "maximiser l'engagement des parents" au lieu de dire nettement "associer les parents au travail scolaire" ?

7- Il a été déjà commenté.

8- Sa formulation est particulièrement maladroite : "redonner le goût aux mathématiques" : l'auraient-elles perdu ? Dit ainsi, c'est ce qu'on doit comprendre.
La suite n'est pas plus claire : pourquoi "les sciences du matériel"? Cette formulation inhabituelle a un effet désastreux sur le lecteur : on la reçoit comme venant d'un personne parfaitement étrangère au sujet traité, quelqu'un qui parle de ce qu'il ne connait presque pas.

9- et 10- sont très impressionnants : leur ambition est sans limite. Avec le huitième item, il ne s'agit rien moins que "redonner le goût des mathématiques (et non "aux"), favoriser à la fois la mémorisation à long terme, la compréhension, le transfert des compétences, l'attention et la concentration".
Un rien !
Plus que jamais on attend ici des exemples concrets... qui n'arrivent pas.

11- Voilà un item dont la formulation fait très "chic", mais dont la signification reste très floue. "Gérer la surcharge cognitive", on fait comment pour ça ? On diminue le contenu des cours ?

12- Et pourquoi, pour ce douzième item, se contente -t-on de "promouvoir" la pensée méthodique et l'esprit critique ? Ne faudrait-il pas plutôt les pratiquer ? Et surtout, comment mettre en place cette promotion ?

13- Pourquoi enfin, ajouter ce treizième item "des projets pour l'école inclusive", qui reprend, sans rien y ajouter, tout ce qui précède ?

Conclusion :
Aucun ordre, aucune progression dans cette liste, sorte de fourre-tout, balancé comme un paquet de sottises.
On cherche surtout, sans la trouver, l'utilité de chacun de ces item : prendrait-on les enseignants pour des demeurés ?

En fait, ce texte du CSEN est assez mal rédigé : écrit à la va-vite, et sans réflexion, il est plus que décevant.