Comme le disent avec force, sur le blog de Mediapart, Amélie Hart-Hutasse et Christophe Cailleaux, professeurs d'histoire et géographie : "Nous avons appris, notamment grâce à notre engagement syndical (car l'institution, si prompte à nous rappeler à nos devoirs, nous informe bien mal sur nos droits...), que ce statut nous garantit les même droits qu'à n'importe quel citoyen, qu'à n'importe quelle citoyenne. Nous savons que le « devoir de réserve » n'est pas inscrit dans ledit statut, que cette obligation est une construction jurisprudentielle qui dépend de notre place dans la hiérarchie – en tant que simples professeur.e.s dans l'enseignement secondaire, nous n'avons d'autre responsabilité que celle de nos élèves, de nos classes."

https://blogs.mediapart.fr/amelie-hart-hutasse/blog/231218/la-confiance-ou-le-baillon?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-67

Or ce droit est attaqué par le projet de loi sur "l'école de la confiance" qui prévoit d'insérer un article L. 111-3-1 dans le Code de l'éducation ainsi rédigé : Par leur engagement et leur exemplarité, les personnels de la communauté éducative contribuent à l’établissement du lien de confiance qui doit unir les élèves et leur famille au service public de l’éducation. Ce lien implique également le respect des élèves et de leur famille à l’égard de l’institution scolaire et de l’ensemble de ses personnels. Et nos collègues de Mediapart d'ajouter : "Plus que jamais, il nous faut refuser ce bâillon. Parler, écrire, et lutter. Une lutte qui ne saurait être que collective, c'est notre protection la plus solide."

Alors, quand la trahison se confirme chaque jour un peu plus, c'est un des grands symboles de résistance, qu'il faut appeler au secours :



Et rappeler ses mots (Ultima Verba, Les Châtiments 1853) :

Sans chercher à savoir et sans considérer
Si quelqu'un a plié, qu'on aurait cru plus ferme,
Et si plusieurs s'en vont qui devraient demeurer,

Si l'on n'est plus que mille, eh bien, j'en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;
S'il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là !


Soyons plus d'un à en être !

C'est le vœu que je formule au seuil de cette année nouvelle et je souhaite que les amis de ce blog travaillent ensemble à définir des moyens d'action susceptibles de rendre à nos collègues leur liberté pédagogique, car cet article de loi risque fort de n'être qu'un premier pas vers la disparition d'autres libertés...