Monsieur Boisson s'étonne qu'on ne parle pas d'écriture quand on parle de lecture.
Pourtant, parle-t-on de chimie, chaque fois qu'on parle de physique ? De géographie, chaque fois qu'on parle d'histoire ? Personne ne s'étonne de cette séparation.
Pourquoi associer systématiquement — ou déplorer qu'elles ne le soient pas — ces deux situations de communication aussi différentes entre elles que les deux exemples cités ? Cela demande quelques éclaircissements.

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J'émerge d'un festival de marionnettes, dans ma petite communauté de communes du Sud-Ouest — confidentiel : rien à voir avec Charleville-Mézières, ou Mirepoix ! — mais où sont venues des compagnies admirables présentant des spectacles fabuleux, à la fois par leur beauté, leur poésie, leur drôlerie, leur richesse de pensée... et le travail qu'ils avaient exigé.
Les enfants, même tout petits (les plus jeunes avaient à peine trois ans) étaient fascinés et heureux, réagissant, riant, répondant aux invitations des marionnettistes... Mais à côté, parmi les adultes accompagnants (enseignants et parents), certains d'entre eux (un bon tiers) n'ont pas cessé de bavarder, parfois à voix assez haute, sans s'intéresser le moins du monde à ce qui se passait sur la scène — au point que des remarques navrées et improvisées se sont ajoutées au texte des histoires racontées, pour déplorer ce sans-gêne — hélas, sans aucun résultat ! Il est vrai qu'il aurait fallu écouter pour pouvoir les entendre !

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Une émission de radio — et sur France Culture qui plus est — a réuni mercredi dernier d'éminents spécialistes, F. Ramus, R. Goigoux et F. Jarraud, qui ont disserté durant 29 minutes sur l'apprentissage de la lecture, sans évoquer, fût-ce une minute, la lecture elle-même.
Etonnant, non ? Comme dirait Desproges.
Ce qui est désespérant, c'est que tout le débat n'a porté que sur l'opposition des méthodes, comme si c'était le vrai sujet à débattre, en brandissant haut et fort l'affirmation d'un consensus scientifique, selon lequel un apprentissage efficace doit commencer par l'installation d'un mécanisme de lecture, c'est-à-dire mettre en place l'apprentissage de relation phonèmes-graphèmes.
Bien sûr, personne n'a éprouvé le besoin de préciser ce qu'il faut entendre par là, et, ce qui est plus grave, aucune protestation ne s'est élevée contre la confusion, constante dans les échanges, entre les formules "relation graphèmes-phonèmes" et "relation lettres-sons", ce qui, de la part de chercheurs, spécialistes de la lecture, est particulièrement ahurissant.
Lire, c'est comprendre, disait-on jadis... Aujourd'hui, la mode a changé. Pourtant nombreux sont ceux qui déplorent les difficultés de compréhension des enfants... Il faudra donc que cette compréhension arrive un jour... mais quand et comment ?

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