Après avoir dénoncé les aberrations et les dangers d'une évaluation nationale, tombée sur les CM2 de France et de Navarre, comme des cheveux sur la soupe et des cailloux dans les lentilles, — dont il est à espérer que les collègues vont trouver, dans l'intérêt des élèves, divers moyens de la détourner, de la travestir et d'en faire autre chose, pour en neutraliser les effets catastrophiques — il est temps d'aborder la face positive de la chose et de clarifier la place des diverses formes d'évaluation dans le travail de l'école.

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Plus que jamais, il importe de revenir sur ce verbe et sur les utilisations qui en sont faites. Pas question de refuser la notion : il est évident que tout projet exige que ses résultats soient évalués. Le projet pédagogique, comme n'importe quel autre.
Il suffit — mais c'est une condition incontournable — de savoir ce qu'on met sous ce mot : évaluer quoi ? de quelle manière ? pour informer qui ? et en faire quoi ?

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L'annonce — à la sauvette — de la mise en place entre le 19 et le 23 janvier d'une évaluation nationale des connaissances en français et en maths des élèves de CM2, outre la stupeur indignée qu'elle provoque chez les collègues, est une preuve de plus de l'ignorance incroyable de nos dirigeants sur ce qu'est un apprentissage, comment il fonctionne et sur ce que signifie "évaluer". Il est possible que cette ignorance soit feinte et ne soit en fait qu'une stratégie bassement politicienne destinée à plaire aux plus ignorants des électeurs. Quelle qu'elle soit, elle est, ou navrante, ou scandaleuse. Il serait bon de rappeler quelques données élémentaires sur ces points.

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