Le psychiatre met en avant la télévision, comme vecteur du "contrôle mental". Il est vrai qu'elle est l'outil n°1 de la communication. Mais on ne doit pas oublier qu'elle n'est qu'un outil, qui comme tout autre outil, peut jouer les deux rôles, indifféremment : sauver ou détruire.
La question est donc de considérer d'abord la manière de s'en servir et les projets qui animent son utilisation.
Or, utiliser un outil, quel qu'il soit, demande un apprentissage. Comme la télévision est un outil pour communiquer, cela fait deux apprentissages indispensables : celui de la communication et celui de la télévision.
On notera que, ni l'un ni l'autre ne sont officiellement objets de cela.
A l'école, la télévision est parfois jugée (en général négativement), mais jamais ni étudiée, ni analysée, et son utilisation, encore moins. Les dangers que peut présenter une mauvaise utilisation de celle-ci sont donc ignorés.
Quant à la communication, comme on vient de le voir dans le billet précédent, elle est rigoureusement absente de tout programme pédagogique.
Notons, en plus, que si la télévision possède un bouton qui permet au moins de l'éteindre, la communication, elle, est à la fois obligatoire, par la force de la vie sociale, et pratiquée cent fois par jour.
Sans véritable connaissance de son fonctionnement, elle est forcément à la merci de dérives variées. Et les liens qu'elle est censée créer entre les êtres, peuvent ainsi se transformer en moyens de pression, de soumission, voire, de destruction.

La responsabilité première de l'état de fait dénoncé par Frédéric Badel semble donc revenir à l'école — et pas seulement à la télévision — surtout à la manière dont sont conçus les apprentissages. Et ce n'est pas Jean-Pierre Lepri qui le contredira, lui qui considère que le fond commun de toute éducation, c’est bien d’intervenir sur l’autre pour le bien de cet autre... ou d'un autre !

Pour aller plus loin revenons aux stratégies gouvernementales dénoncées par Badel.

Il s'agit de voir en quoi l'école de Blanquer contribue à conforter ces stratégies, ou, comme on serait en droit de l'espérer, à équiper les enfants d'outils mentaux susceptibles de les en protéger.
Pour cela comparons ce que dit Badel et ce que fait l'école de Blanquer.

Ce que dit F. Badel :
La télévision capte les regards et les conversations. Des expériences datant de la fin des années 60 (Thomas Mulholland, Herbert Krugman) montrent qu’après seulement une minute d’écoute, l’activité cérébrale du spectateur se modifie et passe de fréquences bêta à des fréquences alpha . Ce passage signe l’émoussement de la pensée logique et critique pour une détente proche de l’hypnose.

Ce que l'école de Blanquer fait sur ce point :
N'ayant jamais (ou si rarement) travaillé sur la lecture de l'image en général, et le pouvoir "captivant" de l'image animée, elle laisse les enfants, jeunes ou non, à la merci de ce pouvoir.

Ce que dit Badel :
La généralisation de programmes ne faisant pas intervenir la réflexion, la diffusion de programmes de télé-réalité faisant appel à la distraction, permettent de détourner l’attention et d’abêtir le peuple en l’éloignant des vrais problèmes sociaux. Sur une population hypnotisée, le but est d’effacer progressivement certains programmes mentaux existants et les remplacer par de nouveaux. Comme sur un ordinateur.

Ce que fait l'école de Blanquer :
En travaillant sur le montage de mécanismes (lecture, mathématiques), et en ne pratiquant jamais la métacognition, qui permet de prendre conscience de ce qu'on a appris ; en ne sollicitant chez les enfants que le par cœur, qui endort la réflexion, ceux-ci ne peuvent apprendre à réfléchir sur ce qu'ils font, et prennent l'habitude de "se laisser faire"... Ainsi, les "programmes mentaux n'ont pas à être effacés : ils sont orientés d'emblée sur les directions propices à la soumission.

Ce que dit Badel :
La stratégie des chocs a pour objet d’initier et maintenir un chaos social. Le choc créé par une annonce, une image, un commentaire peut provoquer un état de sidération. Les images d’hôpitaux submergés, de malades évacués par convois spéciaux, les commentaires alarmants spéculant sur le nombre de morts à venir, les messages sonores, ont favorisé le conditionnement sur un modèle pavlovien. Les chocs successifs ont été distillés de façon aléatoire et assez rapprochée. Les masses, par conditionnement progressif, ont attendu avec anxiété le choc suivant fourni par les interventions de l’exécutif. Ils ont été accompagnés d’une stratégie visant à faire croire que les sacrifices étaient douloureux mais nécessaires et que tout irait mieux demain. Cette stratégie a permis d’amplifier la cohésion sociale autour du narratif officiel. Elle a été accompagnée également d’un outil particulièrement redoutable de manipulation qu’est l’infantilisation.

Ce que fait l'école de Blanquer :
L'infantilisation est une constante dans les préconisations officielles, avec une alternance de situations stressantes (Evaluations officielles, douloureuses, mais nécessaires pour leur bien) et de moments détendus qui permet comme le dit Badel "d'amplifier la cohésion" de la classe autour du discours magistral.

Ce que dit Badel :
La stratégie des petits pas : depuis les premières annonces, insensiblement, les libertés ont été réduites. Une bonne annonce pour la population aujourd’hui réside dans l’absence de privations nouvelles. Insensiblement, nos libertés se réduisent, le gouvernement réglant avec habileté le curseur pour minimiser les risques de sortie de l’hypnose..

Ce que fait l'école de Blanquer :
La pédagogie de l'empilement est aussi une stratégie de "petits pas", qui cache à la fois l'avancée et la destination. La relation entre ce qu'on fait faire aux enfants et le résultat attendu (savoir lire, par exemple) étant impossible à repérer, les enfants avancent à tâtons, sans pouvoir savoir où ils en sont et n'ont d'autre alternative, encore une fois que de se laisser faire.

Ce que dit Badel :
Le gouvernement au cours de la crise sanitaire a utilisé largement des techniques visant à faire croire que la situation était entièrement nouvelle : un néo-langage et des pseudo-concepts. La notion de cluster est apparue dès le début de la crise. La population découvrant ce mot lui a attribué la tonalité émotionnelle dramatique du moment et l’a conservée. Les cluster se sont multipliés, véhiculant avec eux la peur. Il en a été de même pour le patient zéro, les tests Pcr, les plateaux montants, les variants etc. La présentation pseudo-scientifique, donc crédible, de ces notions a bâti jour après jour un monde effrayant.


Ce que fait l'école de Blanquer :
Néo-langage et pseudo-concepts, aux allures bien scientifiques qui font taire d'avance les objections, sont bien là pour tenir à distance les enfants et leurs familles : "syllabes", "non mots", "fluence", toutes choses ni explicitées, ni situées dans le parcours des enfants, qui les empêchent de savoir à quoi sert ce qu'on leur fait faire, contribue à les empêcher de réfléchir et aux parents d'intervenir.

Et quand on lit certaines phrases de la conclusion du psychiatre, on ne peut être que frappés par sa cohérence avec ce qu'on observe à l'école :
La transe hypnotique dans laquelle est plongée une partie du peuple ne permet plus de rectifier l’information par l’observation. Le monde chaotique proposé à l’écran est entré dans le subconscient de chacun et il est sans cesse renforcé par les mesures visibles au quotidien, telles le port du masque.
Des comportements qui auraient été jugés aberrants hier règnent en règle sociale établie aujourd’hui. Les meilleurs gardiens de ces nouvelles règles sont les personnes ayant subi ce lavage de cerveau. Une manipulation réussie laisse croire à la masse manipulée qu’elle a elle-même décidé de son comportement. Elle passe d’un monde à un autre en traversant une crise déclenchée et résolue par d’autres (stratégie du pyromane).


La liste des comportements pédagogiques qui auraient été jugés aberrants hier et qui règnent comme évidences aujourd'hui, serait intéressante à établir : je laisse à nos lecteurs le soin de la faire, et de proposer des réponses...
Comment sortir et faire sortir l'école de cette hypnose ?

Les liens pour accéder aux deux écrits : F. Badel : https://www.nexus.fr/actualite/analyse/controle-mental/?fbclid=IwAR3JRob2satk-QFS1wfpFQfNASoQG3stThEtxQr_J52zA3tWSwGM1FQIi-Q

J.P. Lepri : http://www.education-authentique.org/uploads/PDF_LEA/L131.pdf
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