Enseigner le français avec Eveline Charmeux

Comment réagir aux mauvais résultats scolaires de votre enfant ?

On ne répètera jamais assez l'importance pour la réussite scolaire des enfants, d'un climat de confiance sereine à la maison. Aucun enfant ne peut travailler sous le stress, et la peur. Et contrairement à ce qu'une tradition coriace laisse supposer, les menaces et la promesse de sanctions en cas d'échec n'a jamais aidé personne à réussir, ni les enfants, ni les adultes du reste.Un enfant ne peut réussir que s'il a confiance en cette réussite, et le rôle essentiel de sa famille, c'est de créer et maintenir un climat de confiance et de ressources, rassurant et chaleureux.

Les mauvais résultats scolaires ne doivent donc jamais donner lieu à des punitions. Quand un enfant rapporte des mauvaises notes, il est déjà bien assez malheureux comme cela, sans qu'on ait besoin d'en rajouter. Même s'il semble s'en moquer, il faut savoir que c'est toujours une forme de défense et qu'il en soufrfe en réalité beaucoup plus qu'il n'y paraît. Il faut accueillir les mauvaises notes avec à la fois, gravité (ne jamais les prendre à la légère), et tendresse.

D'abord et avant tout , il faut rassurer l'enfant sur le fait qu'on l'aime toujours. C'est ce dont il a besoin. Et puis, il faut étudier le problème, analyser la situation pour comprendre les causes du résultat,— que l'on n'assimilera jami à un échec —, mais à un accident de parcours, qui peut arriver à tout le monde, et dont il faut repérer les moyens de l'éviter à l'avenir.

C'est dire aussi que ce genre d'accident ne devrait jamais se répéter comme malheureusement, c'est trop souvent le cas. Je l'ai souvent dit à mes étudiants futurs enseignants : aucun élève ne doit être régulièrement en échec. C'est aussi pour cela que le travail doit être effectué très souvent en groupes, afin que la responsabilité du résultat soit toujours partagée (y compris quand il est bon : on fait autant de mal aux prétendus "bons", qu'aux prétendus "mauvais", quand on félicite l'auteur de résultat comme si ce résultat n'était dû qu'à ses propres qualités. Toute réussite est due, pour la moitié au moins à de la chance, — très souvent à celle d'être né dans un bon endroit !!! —, et pour ce qui est dû à du travail personnel, ce n'est jamais la personne seule qui en est responsable, mais les rencontres, et l'éducation reçue.

Chacun de nous doit presque tout à ceux qui l'entourent. Il ne faut pas manquer une occasion de le rappeler aux enfants, et de développer en eux le sens de la gratitude à l'égard des autres, et celui de la relativité de toutes choses.

Donc, en tant qu'enseignant, tout échec de mes élèves doit me remettre en question, et m'inciter à revoir ma façon de faire, et surtout à chercher le domaine d'excellence de tout élève en échec. Un mauvais élève n'est jamais un élève qui ne sait rien, c'est un élève dont l'école ignore ou méprise les savoirs. A moi de trouver ces savoirs et d'en faire, dans la classe, même s'ils n'ont aucun rapport avec le programme, une occasion de briller. Chacun sait bien que si mon domaine de compétences est reconnu, j'accepte beaucoup mieux d'avoir des difficultés ailleurs, et même j'accepte beaucoup plus facilement d'avoir besoin d'apprendre dans ces autres domaines.

Et en tant que parent ? C'est précisément leur tâche, à eux qui connaissent ces domaines de compétences de leur enfant, que de la rappeler afin de lui rendre sa confiance en lui. Chercher comment l'aider ce qi n'implique pas forcément des cours en plus : on ne fait pas aimer les lentilles, à ceux qui les détestent, en doublant la ration !!

La plupart du temps, le seul moyen de remédier à un échec d'apprentissage, c'est de chercher d'autres approches, d'autres formes d'explication, bref, de s'y prendre autrement. Sans oublier surtout, de relativiser cet échec, en rappelant que ce n'en est jamais un. Une fausse note, un accident de parcours, — quel gand cuisinier n'a jamais raté une mayonnaise ?? Jamais quelque chose d'irrémédiable.

Et pour terminer sur un sourire, voici une superbe parabole : cette lettre publiée publiée sur le site

http://educpol.over-blog.com/

... à méditer par tous les parents enseignants ou non

(mais... surtout ceux qui sont enseignants — chacun sait qu'on a bien du mal quand on est enseignant, à être en même temps des parents convenables...! Merci surtout à son auteur de l'avoir diffusée... )

Maman chérie,
 Je suis désolée de devoir te dire que j'ai quitté la maison pour aller vivre avec mon copain. Il est l'amour de ma vie. 
 Tu devrais le voir, il est tellement mignon avec tous ses tattoos et son piercing et sa super-moto.
 Mais ce n'est pas tout ma petite maman chérie. Je suis enfin enceinte et  Abdoul dit que nous aurons une vie superbe dans sa caravane en plein milieu des bois. Il veut beaucoup d'enfants avec moi, c'est mon rêve aussi.
 
Je me suis enfin rendu compte que la marijuana est bonne pour la santé et soulage les maux. 
 Nous allons en cultiver et en donner à nos copains lorsqu'ils seront à court d'héroïne et de cocaïne pour qu'ils ne souffrent pas.
Entre-temps, j'espère que la science trouvera un remède contre le sida pour qu'Abdoul aille mieux. Il le mérite vraiment tu sais.
 
Ne te fais pas de soucis pour moi maman, j'ai déjà 13 ans, je peux faire  attention à moi toute seule et le peu d'expérience qui me manque, Abdoul peut le compenser avec ses 44 ans.

J'espère pouvoir te rendre visite très bientôt pour que tu puisses faire  la connaissance de tes petits enfants. 
 Mais d'abord je vais avec Abdoul chez ses parents en caravane pour que nous puissions nous marier. Comme ça, ce sera plus facile pour lui pour son permis de séjour.
Ta fille qui t'aime.

P.S. Je te raconte des idioties maman, je suis chez les voisins !
Je voulais juste te dire qu'il y a des choses bien pires dans la vie que le bulletin scolaire que tu trouveras sur ta table de nuit. Je t'aime.