Enseigner le français : lire et apprendre à lire.

Les méthodes : L'état des pratiques d'enseignement aujourd'hui.

Loin de l'opposition "méthode globale contre méthode syllabique" dont on nous rebat les oreilles, la réalité des pratiques d'aujourd'hui réside dans une opposition, non de méthodes à proprement parler, mais surtout et d'abord, de contenus. Si lire, c'est comprendre, cela implique qu'apprendre à lire, c'est apprendre à comprendre, c'est-à-dire, apprendre à effectuer les opérations cognitives, nombreuses et complexes, par lesquelles le sens se construit.

Deux directions sont donc soumises au choix des enseignants, selon que l'on considère que la capacité à reconnaître et à prononcer des mots constitue la première et la plus importante partie de l'apprentissage, ou que l'on considère que l'objectif étant d'apprendre à effectuer des opérations mentales, il importe de commencer d'emblée par des écrits véritables, abordés en situation de lecture fonctionnelle.

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Comme on le voit, méthode syllabique et méthode globale sont du même côté du tableau, tandis que trois grandes familles pédagogiques se partagent l'autre côté.

Quelques précisions sur l'opposition "méthode syllabique / méthode globale"

Tout le discours médiatique s'obstine à présenter le problème des méthodes sous cette unique alternative. En fait, ces deux approches n'ont pas grand-chose d'opposé, si ce n'est le fait que la seconde, invnetée par un médecin extraordinaire d'intelligence, Ovide Decroly, fait un peu plus appel à l'intelligence et au sens, ce qui, quand il s'agit d'apprendre à comprendre, est tout de même préférable...

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Comme on le voit sur ce tableau, les méthodes globales, que l'on doit appeler "analytiques", puisqu'elles procèdent par analyse (où l'on voit que "global" est exactement le contraire de "synthétique" !), bien que un peu plus intelligentes que les syllabiques qui travaillent résolument hors du sens, restent cependant sur le même principe de reconnaissance des mots, et non sur les opérations cognitives nécessaires.

C'est pourquoi, on peut dire qu'elles n'enseignent pas vraiment la lecture...