Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2021-09-08T13:22:23+02:00daily12021-09-08T13:22:23+02:00Pour l'école, la liberté, c'est le libéral ou c'est la démocratie ? - Eleanor
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2021-09-08T13:22:23+02:00EleanorOn est tellement loin de ce qui est énoncé dans ce billet!
En formation, les conseillers "pédagogiques" nous collent les résultats des évaluations nationales de CP sous le nez et nous somment de choisir un "item" à travailler en fonction des chiffres, courbes et autres... On est tellement loin de ce qui est énoncé dans ce billet!
En formation, les conseillers "pédagogiques" nous collent les résultats des évaluations nationales de CP sous le nez et nous somment de choisir un "item" à travailler en fonction des chiffres, courbes et autres diagrammes. Les besoins exprimés par les enseignantes (comme celui de faire de la production d'écrits au CP) ainsi que toute autre donnée sur les pratiques du lire-écrire en cycle 2 est d'emblée disqualifiée (le rapport lire écrire par exemple).
Je me demande si ces formations ne sont pas un prétexte de plus pour mettre les instituteurs au pas; en plus d'être extrêmement méprisantes envers leur expertise, leurs connaissances et leur travail. ]]>Pour l'école, la liberté, c'est le libéral ou c'est la démocratie ? - Laurent CARLE
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2021-09-06T14:27:35+02:00Laurent CARLEEt puis, le « manager » embauchera, sélectionnera, évaluera, notera au mérite comme à l’école.
On sent un parfum d’Institut Montaigne dans cette « réforme ». Institut Montaigne : think tank néo-libéral fondé par Claude Bébéar, PDG d’Axa, en 2000, financé par LVMH, Total,...Et puis, le « manager » embauchera, sélectionnera, évaluera, notera au mérite comme à l’école.
On sent un parfum d’Institut Montaigne dans cette « réforme ». Institut Montaigne : think tank néo-libéral fondé par Claude Bébéar, PDG d’Axa, en 2000, financé par LVMH, Total, Vinci, Carrefour et l’Etat.
Jean-Michel Blanquer fut son candidat comme ministre de l’Education et Emmanuel Macron, comme Président. La comète, Céline Alvarez, lui doit le financement et le soutien de son expérimentation pédagogique Montessori en maternelle où elle eut carte blanche avec la bénédiction de Stanislas Dehaene. Les sociétés du CAC 40 seraient-elles philanthropes sans intentions et sans retour sur investissement ? La carte est en train de virer au noir pour le reste de l’école en France.
Rappelons-nous que la classe ouvrière s’est battue dans les rues, sur les places, dans les usines et les mines pour obtenir le droit de s’associer, de se syndiquer, de faire grève, le droit à la protection sociale, au dimanche chômé, puis aux congés payés et à la retraite. Ce n’est pas l’école qui lui a appris l’entraide et la solidarité. Du moins pas celles-là. La Marseillaise, le drapeau tricolore, la marche en rangs, la discipline militaire, le gout de la revanche contre le Boche, oui. Le programme d’enseignement fut conforme aux attentes du patronat. Il l’est encore. Quand on ne peut pas s’entraider on ne peut pas se construire et s’émanciper.
Rappelons-nous que dans l’école à la française, les « vertus » néo de l’Institut, notamment le chacun pour soi, sont enseignées depuis deux siècles. Outre l’interdiction de « copier », il est interdit de communiquer. Un bon, moyen ou mauvais, élève, doit mémoriser par cœur les tables et les conjugaisons, faire moins de cinq fautes en dictée, déchiffrer les lettres et syllabes, depuis toujours.
Dur, dur d’être démocrate !
A l’école on y vient pour « bien travailler ». Si tu travailles bien tu pourras te la couler douce quand tu seras grand, tout en étant rémunéré. C’est le sermon. Un écolier, c’est un riche en attente ou un pauvre en sursis. L’école n’y peut rien mais elle y contribue.
Rappelons-nous que l’école est née, s’est enracinée, s’est développée, s’est installée dans les mœurs et la culture dans un siècle où l’enfant pas plus que la femme n’avait aucun droit. C’était pour les besoins de l’industrie et de la patrie. Maitre et contremaitre, c’était pareil. Il fallait prolétariser et déporter loin de la terre où ils sont nés les paysans. Qu’il élève les bêtes ou qu’il cultive la terre, à l’époque le paysan voit le produit de son travail. Il le vit et le mange en communion. Travailler a du sens. Devenu ouvrier d’usine, il n’en voit pas le produit. Travailler ne dit rien d’autre que suer la plus-value qui s’entasse dans les coffres des banques et travaille à la bourse en dormant. C’est pareil pour l’écolier. Il apprend ses tables et ses leçons, fait ses devoirs mais ne produit rien. A l’école comme à l’usine, le mot « travailler » change de sens. Il perd sa valeur en humanité et n’en gagne aucune, sinon à fournir des preuves de servitude et de docilité. En changeant de siècle et de culture, cette école de la servitude perpétuelle n’a pas pris le virage des conquêtes sociales et de l’émancipation des sans-droits. Elle demeure. Dans l’école française, l’enfant a les mêmes droits qu’un chien en laisse, car le droit coutumier l’emporte sur le droit écrit, la tradition sur la raison. La formulation et l’application de la loi, le choix de l’article de loi, la circonstance qui déclenche sa mise en œuvre, sont laissés à la libre appréciation de l’adulte, quels que soient sa fonction, son grade, sa spécialité. En classe et dans les lieux scolaires, « la Loi, c’est moi. » Cette loi varie donc selon le rapport de chaque adulte à la tradition, à l’idéologie dominante. Ce qui explique ses variations selon la position du curseur de l’agent sur le rail bienveillance-rigidité. La personnalité de l’adulte, son degré de soumission aux rôles traditionnels : entraineur-sélectionneur, juge, arbitre, contremaitre, surveillance du travail, directeur de conscience, déterminent cette position.
Si elle reste identique à elle-même, l’école se privatisera lentement et surement. Des technocrates productifs trouveront des outils et techniques efficaces pour faire mieux et plus vite la transmission des savoirs dans le respect de l’idéologie dominante. Se battre ? Comment ? Pour quoi ? Défendre l’enseignement traditionnel des vertus capitalistes originelles contre un projet de pérennisation de ces vertus gravée dans le marbre est un énorme paradoxe. Pour progresser dans l’intérêt général, durer et manifester ne suffisent pas. Il faut changer. La meilleure stratégie de résistance serait la pédagogie, tout de suite. Il faudrait rompre. En somme, offrir aux usagers de l’enseignement, comme de tout service public, les droits que l’on réclame pour soi. Respecter les droits de l’homme en tout lieu, ce n’est ni de la bienveillance, ni du laxisme, c’est de la démocratie. L’homme de demain se construit dans l’enfant en transit dans le système « éducatif » d’aujourd’hui, comme les enseignants d’aujourd’hui se sont faits dans le même système, il y a quelques décennies. La liberté de soumettre n’est pas un droit. Il n’y a que les régimes autoritaires qui autorisent celui qui dirige à ignorer les droits humains.
« On sait que c’est seulement en la vivant, dès l’enfance, que les enfants peuvent devenir des adultes capables d’apprendre, comprendre et défendre ce fonctionnement social de si haute valeur civique et morale. »
Alors, si on passait de l’école de François Guizot, Jules Ferry, à celle des pédagogues du vingtième siècle, et d’Éveline Charmeux, sans attendre, on ferait entrer la pédagogie, et donc la démocratie, dans les classes avant que l’école ne soit transformée en entreprise managée avec offre de services à la clientèle des parents.
En 1984, sous la pression de la rue de droite, François Mitterrand a renoncé à son projet d’unification de l’enseignement, qui faisait partie des 110 propositions de son programme de campagne. Alain Savary, ministre de gauche progressiste, a donc laissé son fauteuil au ministre conservateur, Jean-Pierre Chevènement. « La récréation est terminée ! » Libéralisme au sommet, autoritarisme pour la base. Quarante ans plus tard, l’Institut Montaigne pourrait bien réussir sa privatisation unificatrice.
]]>Pour l'école, la liberté, c'est le libéral ou c'est la démocratie ? - Benjamin Barbier
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2021-09-05T07:49:24+02:00Benjamin BarbierBonjour et merci pour ce partage.
L'article 3 est très intéressant.
Je crois que c'est en 2015 qu'on a commencé à entendre parler d'évaluation positive, de bienveillance dans les textes officiels et dans les formations pédagogiques.
Malheureusement, cette philosophie n'a pas été admise....Bonjour et merci pour ce partage.
L'article 3 est très intéressant.
Je crois que c'est en 2015 qu'on a commencé à entendre parler d'évaluation positive, de bienveillance dans les textes officiels et dans les formations pédagogiques.
Malheureusement, cette philosophie n'a pas été admise. Elle a été assimilée à du laxisme.
La question que je me pose est :"
Sommes-nous capables d'être bienveillants ? À la maison ? À l'école ? Au travail ?"
Je nous trouve encore sous développés
sur ce point.
Merci de nous faire réfléchir.
Cordialement
Benjamin Barbier
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