Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2021-04-09T20:03:21+02:00daily12021-04-09T20:03:21+02:00Quand la communication devient manipulation... - Julos
https://charmeux.fr/blog/index.php?2021/04/03/458-quand-la-communication-devient-manipulation#c15396
2021-04-09T20:03:21+02:00JulosLu sur télérama. fr :
Entretien avec le philosophe Maxime Rovère qui milite pour une prise en compte du corps dans la construction des apprentissages :
« Depuis le XIXe siècle au moins, on pense classiquement que c’est plutôt en faisant taire le corps des élèves, en les tenant...Lu sur télérama. fr :
Entretien avec le philosophe Maxime Rovère qui milite pour une prise en compte du corps dans la construction des apprentissages :
« Depuis le XIXe siècle au moins, on pense classiquement que c’est plutôt en faisant taire le corps des élèves, en les tenant assis, immobiles et silencieux, que l’ont peut orienter leur attention vers des objets considérés comme purement intellectuels. […] On sait pourtant de longue date que les savoirs sont d’autant mieux assimilés qu’ils circulent entre pairs », écrit le philosophe Maxime Rovère dans une note rédigée pour le think tank dédié à l’éducation Vers le haut. Par conséquent, prendre en compte la corporéité des élèves, cela signifie considérer les échanges entre eux comme des moteurs fructueux d’apprentissages."
La suite sur télérama.
]]>Quand la communication devient manipulation... - Lemoine Sébastien
https://charmeux.fr/blog/index.php?2021/04/03/458-quand-la-communication-devient-manipulation#c15395
2021-04-07T20:21:39+02:00Lemoine SébastienPour ceux à qui on a inculqué le mot complotisme par le phonétisme et la fiction, il faut savoir que ce mot qui est devenu à la mode aujourd'hui dans les médias français prend en faite son origine/sa forme/son sens/sa définition actuelle de l'idéologie US que l'on observe depuis quelques...Pour ceux à qui on a inculqué le mot complotisme par le phonétisme et la fiction, il faut savoir que ce mot qui est devenu à la mode aujourd'hui dans les médias français prend en faite son origine/sa forme/son sens/sa définition actuelle de l'idéologie US que l'on observe depuis quelques années dans les séries US comme NCIS entre autres.
La CIA s'en est servi contre les mouvements sociaux dans les années 60 en les amalgamant avec les idées farfelues d'ET et de Zombi afin de décrédibiliser toute question sur le gouvernement.
En fait, le terme complot étymologiquement incertaine viendrait de peloter chez certains ou de plan (plot en anglais) chez d'autres.
On peut supputer qu'il y a une action intentionnelle de tirer les ficelles afin de réaliser un plan vers un « objectif » (étym : ce qui fixe la vue) qui va toujours à l'encontre d'un mouvement spontané.
Selon un camarade fb d'après cette étude de Olivier Klein et Nicolas Van der Linden (books.openedition.org/edi... : « le complotiste est plus "spinoziste" (ce que je pense être vrai l'est originellement ; ensuite ma volonté me permettra de trier -ce qui est plutôt faux comme plusieurs expériences l'ont démontrées- ) que "cartésien" (suspension pour réflexion, puis validation -on non- du réel, de la vérité). »
Or, on devrait savoir que:
« Les processus historiques concrets sont toujours un mélange de deux types de processus :
1) le type spontané, non planifié et non dirigé;
2) le type conscient et volitif, planifié et dirigé.
Leurs proportions et leurs rôles varient à l'intérieur de certaines limites.
Quand le second type est dominant, l'ensemble du processus est, dans sa majeure partie, planifié (programmé) et dirigé, bien que certains de ses composants restent non planifiés et non dirigés.
Pour décrire un processus historique spontané, il faut faire appel à la dialectique.
Pour décrire les processus conscients-volitifs il faut utiliser un autre appareil méthodologique.
Dans ce cas il est indispensable de savoir
* ce que sont les plans sociaux (les projets);
* comment et pourquoi on les décide,
* comment on les réalise,
* comment, par quels moyens et selon quelles règles, on pratique la gestion sociale des personnes.
Ce n'est pas en contradiction avec la dialectique, c'est une autre orientation de l'étude des objets sociaux. »
=> Alexandre Zinoviev (2000).
La Suprasociété globale et la Russie, Alexandre Zinoviev
éd. L'Age d'Homme
partie Sur la voie de la suprasociété,
chap. L'évolution planifiée et dirigée,
p. 26-27
On sait que beaucoup de plans/programmes se font à l'ombre par le haut. Ce fut le cas de la convention nationale de la distribution directe de 2004 : journals.openedition.org/... . On retrouve exactement les mêmes acteurs et techniques pour la loi El Khomri (cf Boulots de merde ! de Julien BRYGO et Olivier CYRAN aux édition La Découverte).
Les conséquences sont les mêmes : une paupérisation plus profonde pour les travailleurs (augmentation des charges physiques, baisse du salaire et des frais de transport). J'ai travaillé à Médiapost de 1996 à 2007.
Il y a clairement une volonté de paupériser les travailleurs et de ne pas les élever de leur situation/classe sociale. Ce qui fait que de nombreux diplômés de cette basse classe sociale sont dans une positions précaire/pauvre comme moi suite à un « abaissement national ».
Henri Wallon nous apprend également que « L'enseignement dépend de la politique. » Et que « [...] Du jour où, sous l'influence de l'Amérique, on a fait une discrimination dans la majorité, eh bien ! de ce jour-là il est évident que la réforme [de la Commission Langevin] devenait irréalisable parce qu'en opposition avec la politique d'abaissement national. »
=> Conclusion du discours d'Henri Wallon et colloque de la Pente-Côte (1953). 'Réforme ou sabotage de l'enseignement : le projet Brunold'. La Pensée. (48-49, 8-10). in Henri Wallon (2015). Œuvre complète (pp. 205-207). éd L'Harmattan.
Les crises ne font qu'exacerber et mettre en lumière les phénomènes spontanés et volitifs.
Comme on peut donner les noms de terroristes et de groupes terroristes, on peut bien sûr donner des noms de personnes et des groupes qui conduisent cette paupérisation.
De la même manière la santé dépend de la politique. Elle s'est abaissée avec la poppérisation/paupérisation de la pratique par l'Evidence Based Medicine dans le cadre de TINA (There is no alternative) de Thatcher.
Les Monsieurs Homai (Véran et son conseil) soutenus par des gardiens du temple de la marche du progrès (zététiciens, lobbyistes) ont ainsi pris le pouvoir sur les Docteurs Bovary.
Dans la crise le pharmacien s'est même substitué au médecin.
Cette démarche a été étendue dans tous les domaines pratiques dont le management et l'éducation (Blanquer et son conseil) entre autres.
Or, cette démarche cherche d'abord à donner un argument scientifique à la vision du monde réactionnaire (phonétisme, capitalisme, empirisme pur...).
Tous les faits qui ne rentrent pas dans cette vision prédéterminée par l'Ordre en place sont accusés de « pseudo-science » (selon Karl Popper) et toutes mises en lumière par la crise des puissances qui œuvrent généralement dans l'ombre sont accusées de « théorie du complot » (selon Karl Popper).
Par contre, les médias et nos politiques peuvent balancer du « c'est la faute à Poutine », « c'est la faute à la Chine » et « c'est la faute à la méthode globale », « c'est la faute à Meirieu »... sans que ça choque. Bien que propos diffamatoire et mensonger, ils sont devenus vérités absolues.
Or, « Rien ne prend si bien racine dans l'esprit des gens que des idées fausses devenues préjugés. L'ignorance est une force ! »
=> Alexandre Zinoviev. Les confessions d'un homme en trop. (trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain), éd. éditions Folio, 1991, chap. "1984" et 1984, p. 673
Ainsi, par des techniques de conditionnement (behaviorisme) et de programmation (neurocognitivisme):
« Un ouragan de désinformation de type nouveau s'est déversé sur l'humanité.
Il ne s'agit plus de création et diffusion intentionnelle d'information délibérément fausse pour induire en erreur. Maintenant, on utilise des informations vraies dans le but prétendu de nettoyer les esprits. Mais ces informations sont sélectionnées, traitées, combinées, interprétées et présentées de telle façon qu'une image fausse et déformée de la réalité en résulte.
Jamais dans l'histoire de l'humanité une si énorme somme de vérités n'a servi de matériel pour un si gigantesque mensonge. Jamais encore l'humanité n'est tombée en si grande erreur à partir de la meilleure information qui soit.
Aujourd'hui, instruction et compétence servent à l'abrutissement des masses aussi bien que l'ignorance dans le temps passés.
La particularité spéciale de cette nouvelle forme de mensonge, c'est qu'elle ressemble plus la vérité que la vérité elle-même.
La vérité est désormais le lot de solitaire aux moyens, hélas, très limités de diffuser leurs idées et d'influencer les masses. »
=> Alexandre Zinoviev. Les confessions d'un homme en trop, (trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain), éd. éditions Folio, 1991, p. 695.
cc in fb : www.facebook.com/sebastie...
]]>Quand la communication devient manipulation... - Laurent Carle
https://charmeux.fr/blog/index.php?2021/04/03/458-quand-la-communication-devient-manipulation#c15394
2021-04-06T15:59:17+02:00Laurent Carle"Finalement, c’est le texte de l’ami Astro qui m’a permis de sortir de l’indécision. Car lui, tout en refusant avec raison toute arrière-pensée complotiste, cible une série de facteurs à combattre (notamment le faire-semblant et le non-sens) tout en suggérant une direction..."Finalement, c’est le texte de l’ami Astro qui m’a permis de sortir de l’indécision. Car lui, tout en refusant avec raison toute arrière-pensée complotiste, cible une série de facteurs à combattre (notamment le faire-semblant et le non-sens) tout en suggérant une direction autrement prometteuse : l’authenticité et l’intelligence."
Moi aussi.
]]>Quand la communication devient manipulation... - Julos
https://charmeux.fr/blog/index.php?2021/04/03/458-quand-la-communication-devient-manipulation#c15393
2021-04-05T16:10:46+02:00JulosAprès avoir lu, relu... et re-relu les propos de ce Badel (dont j’ignorais l’existence jusqu’ici) ainsi que ceux de Lepri (que je connais un peu plus) mon embarras, pour ne pas dire mon malaise, n’avait pas disparu pour autant : que dire, que penser de ces deux approches ? Celle du...Après avoir lu, relu... et re-relu les propos de ce Badel (dont j’ignorais l’existence jusqu’ici) ainsi que ceux de Lepri (que je connais un peu plus) mon embarras, pour ne pas dire mon malaise, n’avait pas disparu pour autant : que dire, que penser de ces deux approches ? Celle du psychiatre, à la fois réaliste et pertinente, s’agissant de la télévision, mais flirtant avec le complotisme à force d’être suspicieuse, s'agissant du covid et de sa gestion par les autorités politiques et sanitaires... Celle du pédagogue qui semble rejoindre le psychiatre tant sa vision semble désespérée et sans issue envisageable.
Finalement, c’est le texte de l’ami Astro qui m’a permis de sortir de l’indécision. Car lui, tout en refusant avec raison toute arrière-pensée complotiste, cible une série de facteurs à combattre (notamment le faire-semblant et le non-sens) tout en suggérant une direction autrement prometteuse : l’authenticité et l’intelligence.]]>Quand la communication devient manipulation... - Benjamin Barbier
https://charmeux.fr/blog/index.php?2021/04/03/458-quand-la-communication-devient-manipulation#c15392
2021-04-04T09:02:54+02:00Benjamin BarbierBonjour et merci pour ce billet.
L'étude de films en classe me semble être une réponse intéressante pour apprendre à débattre.
Le documentaire "Sur le chemin de l'école"(sorti en 2012) est un outil utile parmi d'autres pour faire réfléchir les élèves sur la condition...Bonjour et merci pour ce billet.
L'étude de films en classe me semble être une réponse intéressante pour apprendre à débattre.
Le documentaire "Sur le chemin de l'école"(sorti en 2012) est un outil utile parmi d'autres pour faire réfléchir les élèves sur la condition d'enfants du même âge et les amener à relativiser sur la leur.
Cordialement
Benjamin Barbier
]]>Quand la communication devient manipulation... - Astro52
https://charmeux.fr/blog/index.php?2021/04/03/458-quand-la-communication-devient-manipulation#c15391
2021-04-03T21:17:14+02:00Astro52"La liste des comportements pédagogiques qui auraient été jugés aberrants hier et qui règnent comme évidences aujourd'hui, serait intéressante à établir."
J'aurais au moins deux théories à opposer à cette manière de poser le problème.
La première, c'est la question du..."La liste des comportements pédagogiques qui auraient été jugés aberrants hier et qui règnent comme évidences aujourd'hui, serait intéressante à établir."
J'aurais au moins deux théories à opposer à cette manière de poser le problème.
La première, c'est la question du temps passé.
Le temps passé dans la classe à "faire des leçons" qui ne servent qu'à rassurer les adultes, en empêchant les enfants d'apprendre, ce qu'ils peuvent quand même faire à côté en l'absence d'une organisation trop implacable pour l'interdire.
Le temps passé par les élèves à faire pour de vrai, donc à apprendre.
Si on revient un siècle en arrière, on trouvera déjà dans les cahiers des écoliers ces leçons d'adultes artificielles, exposant des savoirs atomisés, que les élèves ne pourront pas utiliser en l'état ; ces mêmes artifices qu'affectionne tant l'école à la Blanquer. Plus tard, l'avènement des manuels scolaires ne fera que produire toujours plus de ces leçons.
Si je me contente de regarder les leçons, l'école n'a quasiment pas évolué depuis qu'elle existe. La vraie différence, on la voit en quittant la leçon des yeux et en regardant l'ensemble des activités proposées sur la journée, sur la semaine. C'est là qu'on se rend compte que les élèves des années 1920, scolarisés quand les manuels étaient encore peu présents dans les classes, passaient beaucoup plus de temps à faire pour de vrai qu'à recevoir des leçons d'adultes inexploitables. De nos jours, la nature profonde de l'inutile à l'école n'a pas tellement changé, ce sont toujours les mêmes croyances qui rassurent les adultes, par contre en termes de temps passé, on ne fait quasiment plus jamais pour de vrai, car tout le temps est passé à faire ce qui rassure les adultes. Et gare à l'enseignant qui tenterait de rendre l'école aux enfants.
Il y a donc à mon sens une grande constance dans la nature profonde de l'aberration pédagogique, la vraie question c'est le pourcentage du temps de classe dévolu à l'aberrant.
L'autre axe d'analyse est plus personnel et subjectif. Je pense de plus en plus qu'à travers toute l'histoire de la pédagogie, les changements apparents ont été des artifices pour en réalité ne pas changer ce qui était à changer dans la manière de penser. Et comme l'adulte ne se rassure qu'en fabriquant ce qu'il craint, au final le changement sert à continuer les mêmes erreurs autrement, quand la pression d'y mettre un terme devient trop forte.
En effet, changer la manière de penser représente un "coût de changement" bien plus élevé sur le plan psychique que de changer seulement la manière de faire. Quand des experts qui ont compris la nocivité de cette manière de penser parviennent à peser de telle façon qu'on ne peut plus continuer, il est alors plus économique de changer la manière de faire pour faire croire au changement, que de changer ce qui a été identifié comme problématique dans la manière de penser. Le mille-feuille administratif et les cercles d'incompétence qui le structurent se chargeront de tordre dans tous les sens les concepts que maîtrisent les experts, pour une fois sur le terrain leur faire dire exactement le contraire de ce qu'ils ont dit.
Bien sûr en pédagogie, les manières de penser toxiques sont celles qui produisent les méthodes les plus extrémistes, et d'autre part pour montrer qu'on change quand on ne change pas, il convient que la nouvelle méthode fasse en tout point l'exact contraire de ce que faisait la précédente. Le subterfuge consistera donc presque toujours à remplacer un extrême par un autre.
Les méthodes de lecture en sont le parfait exemple. La méthode syllabique pratiquée par des adultes qui enseignent le faux parce qu'il serait plus simple que le vrai, qui utilisent le "code" comme recette de déchiffrage plutôt que comme un moyen de dire comment les vrais mots sont faits, qui renforcent ces automatismes de déchiffrage à vu dans lesquels l'enfant "lit" pour faire plaisir à l'adulte plutôt que chercher à comprendre le sens de l'écrit, pour au final installer une cécité cognitive à l'orthographe dévastatrice à la fois en compréhension et en écriture, qui culpabilisent ou médicalisent des enfants qui n'ont fait que suivre sagement les instructions qui ont produit ce qu'on leur reproche ensuite... voilà qui n'était plus possible pour les experts qui avaient bien compris qu'il ne fallait plus mentir mais au contraire installer en début d'apprentissage les représentations les plus justes, rigoureuses et complètes possibles, quand bien même cela amène à parler aux enfants des choses réelles dans leur complexité. Mais ne plus mentir, c'était bien trop difficile. Alors on a continué à mentir, mais en changeant de mensonge, et on a appelé ça la méthode globale, qui ne fut définie que pour être l'opposé de la syllabique. Dire le vrai, tout en haut, tordu dans tous les sens par des incompétents, c'est devenu tout en bas faire passer les mots pour des images. Et les experts avaient beau taper du pied en disant qu'il y avait maldonne sur la marchandise, que ce n'était pas ce qu'ils avaient dit, l'heure n'était plus à les écouter. On avait changé en passant d'un abus à l'autre, donc autant qu'il est possible de changer, que veulent-ils de plus à la fin ? Donc avec une logique inchangée, ceux qui faisaient du syllabique intégriste ont été les premiers à faire du global intégriste, ont continué à prendre pour des idiots les enfants qui n'arrivaient pas à "photographier" tous les mots, ont continué à évincer de la classe tout ce qui paraît "complexe" aux adultes, ont continué à faire de la récitation de la phrase de lecture du jour un rituel, ont continué à installer de la cécité cognitive à l'orthographe (plus compliqué à comprendre ici mais même combat). On avait réussi à faire tout le contraire, tout en ne changeant rien.
Même chose avec les maths modernes. L'enseignement traditionnel pêchait parce qu'il imposait aux enfants d'apprendre par l'écriture donc par la pensée formelle ? Alors on a poussé cette même erreur à l'extrême en prétendant faire autrement.
Après, il y a eu l'époque que j'ai connue à l'IUFM, celle des programmes de 2002, celle qu'on aime, avec ses débats, sa dynamique de groupe, ses leçons construites par les élèves... Mais là, en quoi n'était-ce pas vraiment différent ? Il faut comprendre la nature du l'erreur sur laquelle repose tout l'enseignement traditionnel : mettre le savoir-en-parler avant le savoir-faire. C'est pourtant la seule vraie "étape", dans l'ordre inverse, qui structure le parcours d'un apprentissage côté apprenant, la seule à vraiment respecter pour un enseignant. Mais bizarrement ceux qui voient des étapes partout quand elles n'existent que dans leur imaginaire, qui les imposent de la façon la plus brutale même quand elles installent des fausses représentations, s'efforcent de ne jamais respecter cette unique distinction. A vouloir trop bien faire, on est tombés dans un système d'enseignement où il faut d'abord argumenter pour pouvoir apprendre, et ce faisant on recrée autrement l'erreur qui consiste à mettre le savoir-en-parler avant le savoir-faire.
Ce qui serait à questionner là encore, ce ne sont pas les variations dans les comportements aberrants, mais la constance dans la manière de penser aberrante quand il s'agit de rassurer les adultes plutôt que d'autoriser les enfants à apprendre.
]]>Quand la communication devient manipulation... - Astro52
https://charmeux.fr/blog/index.php?2021/04/03/458-quand-la-communication-devient-manipulation#c15388
2021-04-03T19:32:04+02:00Astro52Bonjour,
Qu'il y ait des parallèles à faire entre l'hypnose du téléspectateur face à l'écran et l'hypnose avec laquelle on fait régner le silence des cimetières dans les classes, c'est assez bien vu.
Mais y accoler l'exemple du COVID, tout en tentant d'habiller le complotisme le plus...Bonjour,
Qu'il y ait des parallèles à faire entre l'hypnose du téléspectateur face à l'écran et l'hypnose avec laquelle on fait régner le silence des cimetières dans les classes, c'est assez bien vu.
Mais y accoler l'exemple du COVID, tout en tentant d'habiller le complotisme le plus irresponsable de l'apparence de l'intelligence, c'est sombrer dans le pire naufrage intellectuel que ce raisonnement aurait pu subir.
Bien sûr il s'agit du même gouvernement. Mais si c'est ce gouvernement qui a plus que tout autre livré l'école sur un plateau à l'ultra-droite, le ver était entré dans le fruit bien avant. Cela fait 15 ans que la seule parole audible sur l'école et l'éducation dans l'espace public est celle de l'alliance de l'ultra-droite et des intégristes catholiques, avec leur éternelle théorie du complot pédagogiste. Cela ne date pas de Macron, et il a été établi qu'il y avait des accords secrets avec Sarkozy pour confier l'école à Blanquer s'il était élu, puis les mêmes accords avec Fillon après la primaire de la droite, puis avec Macron... et même avec madame Le Pen on aurait la même politique avec vraisemblablement le même ministre. Donc quel que soit le résultat, c'était cuit, les 15 ans de matraquage sans contre-discours audible avaient déjà fait leur oeuvre.
Pour ce qui est du COVID, ça fait longtemps que les épidémiologistes savent que notre monde hyperconnecté et hyperconcentré est exposé à ce type de risque. La crise mondiale aurait pu survenir avec n'importe quel gouvernement en France, c'est le hasard si c'est tombé sur celui-là. Et n'importe quel gouvernement ferait ce qu'il peut avec ce qu'il a pour tenter de limiter la diffusion du virus et les faillites d'entreprises. Y compris celui-là.
Dès lors, les parallèles qui semblaient fondés au début du raisonnement tombent petit à petit dans l'absurde, et pire, dans l'imitation des bassesses complotistes de l'adversaire.
Oui, l'infantilisation des élèves est un vrai sujet, encore plus avec Blanquer, même si je disais déjà bien avant lui qu'on enseignait l'infantilisme aux enfants. Sans parler de l'infantilisation des enseignants, qui avec Blanquer bat tous les records. Mais pour ce qui est du COVID, c'est bien avec des règles édictées d'en-haut par des experts, et que l'individu a pour mission d'appliquer, que l'on gère collectivement un risque invisible (ce qu'est un virus). Il en va de même avec tous les risques invisibles dans toutes les sociétés qui parviennent collectivement à les juguler.
Il est possible de faire mieux dans l'anarchie au vrai sens du terme que dans la régulation par la règle, mais cela ne fonctionne que dans des sociétés où les individus ont déjà totalement intégré le respect des règles, où ils valident un niveau de sanction très élevé pour les contrevenants, et encore, à condition de rendre le risque pas si invisible que ça, à conditions de se trouver dans une des rares régions du monde où c'est culturellement possible (que des insulaires ou des luthériens d'Europe en gros). Opposer cela à l'utilité de la règle n'a donc aucun sens, puisque ça ne peut constituer qu'une étape supérieure, envisageable seulement dans une société où le respect des règles et d'autrui n'a rien à voir avec ce qu'on observe tous les jours en France.
Quels arguments la société du caprice oppose-t-elle à cela ?
1) "On n'est pas des moutons !" En effet, on vous croit plus intelligent qu'un mouton quand on pense que vous serez capable de comprendre que face à ce que vos yeux ne voient pas, il vaut mieux s'appuyer sur une règle écrite par de plus savants que vous pour gérer ce que l'on ne voit pas, plutôt que de s'appuyer sur sa perception, son intuition, son expérience personnelle... Le mouton qui a compris ça, on ne l'a pas encore trouvé, mais des français qui ne l'ont pas compris, on en croise tous les jours.
2) "C'est une atteinte à ma liberté !" Là on a affaire à des malades de la liberté qui en parlent tout le temps mais n'ont pas compris ce que c'était. Sinon ils sauraient que leur liberté de mettre en danger la vie des autres, elle n'a jamais existé ailleurs que dans leur tête. Ou alors j'assume qu'il vaut mieux laisser les autres mourir en réanimation que de m'imposer à moi-même la gêne de porter un masque, mais à ce moment-là, étant atteint du même désordre psychiatrique que les tueurs en série, il est normal que je tue... et que la société m'empêche de le faire.
D'ailleurs, qui relaye ces phrases doublement vides de sens dans l'espace politique ? Ce sont les populistes complotistes d'extrême-droite qui soutiennent Blanquer sans nuance, et qui attaquent l'école et la pédagogie depuis toujours avec leurs théories délirantes. Dans le même élan de démagogie, avec les mêmes méthodes de manipulation, ces mêmes-là décrédibilisent systématiquement toutes les mesures prises dans l'intérêt général pour protéger la population face à un virus qui tue des gens. Ceux qui relayent ces théories délirantes qui encouragent les gens à ne pas se protéger au nom d'une liberté qui n'en est pas une, ce sont ceux qui hier ont relayé la supposée "théorie du genre", ont relayé le "détecteur de méthode globale" de SOS Education, et toutes les autre fake news de ceux qui prêchent la haine de la pédagogie.
Quelle déception de voir ceux qui ont subi et combattu ce tissu de propagande fascisante se dire qu'ils pourraient inverser la tendance en surfant eux aussi sur la vague complotiste ! Mais enfin soyons sérieux ! Ce qui a marché pour eux ne peut pas marcher pour vous, parce que ce que vous portez et représentez n'a rien à voir avec les croyances, dénis et caprices qu'ils véhiculent. Ce qui a marché contre le principe de réalité ne peut pas être recyclé en sa faveur ! Ce n'est pas moi qui vais vous apprendre la différence entre croire et savoir. Oui, l'intelligence a perdu, peut-être définitivement, et c'est bien malheureux. Mais croire qu'on pourra la faire renaître en imitant les méthodes qui l'ont fait perdre, c'est la faire tomber encore plus bas, et c'est surtout pour ceux qui l'ont toujours défendue, faute de pouvoir se contenter de perdre, se perdre.