Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2018-05-12T23:42:18+02:00daily12018-05-12T23:42:18+02:00Une bonne nouvelle ! - Patrice Heems
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2018-05-12T23:42:18+02:00Patrice HeemsUne scène mémorable de "La Cérémonie" de Claude Chabrol. On y voit Sandrine Bonnaire, employée de maison illettrée chez une Isabelle Huppert formidable de condescendance bien pensante, essayer de déchiffrer une lettre avec la gestuelle Borel Maisonny. Ceux qui ont vu le film savent...Une scène mémorable de "La Cérémonie" de Claude Chabrol. On y voit Sandrine Bonnaire, employée de maison illettrée chez une Isabelle Huppert formidable de condescendance bien pensante, essayer de déchiffrer une lettre avec la gestuelle Borel Maisonny. Ceux qui ont vu le film savent que cela finira mal...]]>Une bonne nouvelle ! - Laurent CARLE
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2018-04-13T15:42:34+02:00Laurent CARLEPendant ma carrière professionnelle, j’ai eu à examiner ces bébés lecteurs en Section de grands, 4 ans. Ils oralisent parfaitement un texte choisi dans un manuel de lecture du CE2, sans savoir nommer et sonoriser les lettres qui composent les mots.
La parole ne précède pas la lecture....Pendant ma carrière professionnelle, j’ai eu à examiner ces bébés lecteurs en Section de grands, 4 ans. Ils oralisent parfaitement un texte choisi dans un manuel de lecture du CE2, sans savoir nommer et sonoriser les lettres qui composent les mots.
La parole ne précède pas la lecture. Les deux s’apprennent en même temps. La lecture ne s’enseigne pas. L’école n’enseigne que la syllabation.
Notre esprit est tellement envahi et occupé par le dogmatisme des prédicateurs de l’idéologie dominante, aveuglés par deux siècles d’obscurantisme scolaire, qu’il nous faut une rencontre ou un évènement fortuit pour découvrir comment le sens de l’écrit vient aux enfants.
]]>Une bonne nouvelle ! - Eveline
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14092
2018-04-10T10:05:23+02:00EvelineTon anecdote me fait penser à celles que j'ai vécues avec mon "arrière-petit fils", dont l'occupation essentielle, quand il venait à la maison, était d'attraper tous les volumes de "La Recherche du Temps Perdu", et de les feuilleter avec frénésie : il avait dix-huit mois !!
Et j'ai posté...
Ton anecdote me fait penser à celles que j'ai vécues avec mon "arrière-petit fils", dont l'occupation essentielle, quand il venait à la maison, était d'attraper tous les volumes de "La Recherche du Temps Perdu", et de les feuilleter avec frénésie : il avait dix-huit mois !!
Et j'ai posté jadis, (en octobre 2008) un billet avec une photo, où il est avec son frère (deux ans, et trois pour l'aîné), plongés dans la brochure de la nouvelle machine à café offerte à leur mère, afin de l'aider à s'en servir...
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2008/10/01/93-commencer-par-le-ba-ba-est-ce-indispensable]]>Une bonne nouvelle ! - alain l.
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14091
2018-04-10T09:26:12+02:00alain l.Bonjour Eveline ...
"J’aimerais que les enseignants ne se découragent jamais et que l’on fasse tout pour les aider à « faire »
Nous étions récemment chez ma fille et son compagnon ... thésards tous les deux ... en train de dîner pendant que notre petit-fils jouait...
Il...Bonjour Eveline ...
"J’aimerais que les enseignants ne se découragent jamais et que l’on fasse tout pour les aider à « faire »
Nous étions récemment chez ma fille et son compagnon ... thésards tous les deux ... en train de dîner pendant que notre petit-fils jouait...
Il venait d'avoir 7 mois et il s'est déplacé à 4 pattes jusqu'à la table où nous étions installés pour manger à côté de laquelle il y a un coin avec ses livres , car il en a déjà beaucoup, adaptés à son âge et que ses parents ou grands-parents lui ont offerts et lisent souvent avec lui...
Et, tout seul sans s'occuper de nous, il s'est mis à prendre ses livres un par un, à en secouer, tourner, lire les pages tout en babillant...
Et notre fille nous a précisé qu'il faisait ça souvent...
Bien sûr il est attiré par les portables que ses parents utilisent plus que de raison... Mais "l'amour du livre" est déjà en lui ...
Et l'histoire ne s'arrête pas là ...
Les ami(e)s de ma fille et de son compagnon voyant au cours de leurs visites qu'un bébé de 7 mois pouvait être intéressé par des livres ... et les lire même tout seul ont décidé d'en offrir aussi à leurs propres enfants du même âge... et de "pratiquer la lecture" avec eux...
Ils ne soupçonnaient pas c'était si tôt que tout se jouait en fait...
Oui, je pense que c'est là que la différence se fait...
@t
alain
]]>Une bonne nouvelle ! - Dominique Grandpierre
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14090
2018-04-09T18:13:31+02:00Dominique GrandpierreVotre bonne nouvelle, chère Evelyne, a fait remonter des souvenirs du siècle précédent, il a presque cinquante ans. Jeune instituteur nommé en classe de perfectionnement je tentais de trouver une méthode de lecture avec laquelle mes élèves apprendraient à lire. Le recrutement des « perfs...Votre bonne nouvelle, chère Evelyne, a fait remonter des souvenirs du siècle précédent, il a presque cinquante ans. Jeune instituteur nommé en classe de perfectionnement je tentais de trouver une méthode de lecture avec laquelle mes élèves apprendraient à lire. Le recrutement des « perfs » était alors très aléatoire, un joyeux mélange d’élèves que plus aucun instituteur ne voulait. « Ils n’apprendront jamais rien, autant les mettre ensemble avec un jeune instituteur sans expérience. Et pour les manuels ? Prenez les vieux dans l’armoire ... ». La syllabique était recommandée par l’inspecteur, ce serait donc la syllabique.
Je doutais, je doutais même beaucoup. Par quel miracle mes élèves pourraient-ils comprendre que « bé + a fait ba », que « èm + o fait mo », que « él + U fait lu » ? Une amie phoniatre me fit découvrir Bien lire aimer lire et la méthode Borel Maisonny. Voilà une méthode issue de solides bases scientifiques avec une progression qui était une vraie progression, me dis-je. Mais, insista mon amie, c’est une méthode fondée par une orthophoniste, pour des orthophonistes dans une relation duelle avec l’enfant. Je vois difficilement comment l’utiliser avec une groupe classe. Et, elle ne peut qu’être employée qu’après une solide formation en phonologie.
Fort heureusement l’école d’à côté était une école Freinet. J’y puisais ce que je cherchais.
C’est à cette époque que l’intérêt porté à la dyslexie commençait à croître et que le nombre d’enfants réputés dyslexiques ne cessait d’augmenter (!). Nous allions voir ce que nous allions voir, les orthophonistes à la tête desquels l’inévitable Pierre Debray Ritzen allaient nous apprendre les vraies méthodes d’apprentissage de la lecture. Rappelons-nous sa Lettre ouverte aux parents des petits écoliers, un succès éditorial. « Depuis quinze ans, le professeur Debray-Ritzen examine des petits écoliers en difficultés scolaires, et dans cette lettre ouverte il dénonce l'aveuglement et les carences de notre Education. Il explique pourquoi le mythe égalitaire, l'inutile cuistrerie de la pédagogie, concourent à faire souffrir beaucoup de jeunes êtres et donne de mauvais fruits. ». C’est tellement beau qu’on croirait du Brighelli !
Pour le mandarin aux pieds bottés – c’est ainsi qu’il se présentait – tout était simple, 80 % d’hérédité, 20 % d’acquis. 25 % des enfants ont un QI inférieur à 90, ils rencontrent donc des difficultés dans leur scolarité élémentaire, 25 % ont un QI entre 90 et 100 et peuvent suivre un cycle élémentaire, 25 % ont un QI entre 100 et 110 ils peuvent donc aller jusqu’à la fin du secondaire, quant aux 110, 120, 140 ils peuvent avoir le bac …
Bien des années plus tard, conseiller pédagogique, mon inspectrice m’envoya rendre une visite à une professeur dans un IME. Borel Maisonny était la méthode employée, Bien lire aimer lire était le livre utilisé. En sortant je me rappelais ce que m’avais dit mon amie phoniatre et une idée commençait à se forger dans ma tête : « Heureusement, aucune méthode n’empêchera un enfant d’apprendre à lire ! »
Alors, Bien Lire aimer lire avec de nouveaux habits n’en restera pas moins une méthode conçue en 1963 par une orthophoniste pour des orthophonistes. Je reconnais bien volontiers que dans sa préface (de 1963 !) du tome deux madame Sylvestre de Sacy insiste particulièrement sur la compréhension en disant que « savoir lire c’est savoir comprendre ce qu’un autre a écrit ». Mais cette lecture courante est-elle une lecture des yeux ou une lecture à voix haute ?
J’ose espérer que dans sa version prévue le 26 avril la préface sera modifiée. Si elle pouvait convenir en 1963 elle ne convient plus du tout en 2018. Et surtout, Pascal Julie, n’essayez pas de faire croire et aux enseignants et surtout aux parents que les gestes de madame Borel-Maisonny parviendront à eux seuls à apprendre un enfant à lire. Pas plus d’ailleurs que les lettres rugueuses de maria Montessory ! Vous avez pris le train lancé par monsieur Blanquer et son mentor Stanislas Dehaene pour faire un coup éditorial. L’apprentissage de la lecture c’est autre chose et vous le savez bien !
]]>Une bonne nouvelle ! - Laurent CARLE
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14087
2018-04-08T16:39:11+02:00Laurent CARLE@ Marie
L’adaptation de votre pédagogie au problème de l’enfant est efficace.
Pour vérifier son audition, un audioprothésiste suffirait. S’il s’avère qu’elle est déficitaire, ORL.
Si son audition est bonne et s’il est au CP, à 6 ans, sa dysarthrie s’améliorera...@ Marie
L’adaptation de votre pédagogie au problème de l’enfant est efficace.
Pour vérifier son audition, un audioprothésiste suffirait. S’il s’avère qu’elle est déficitaire, ORL.
Si son audition est bonne et s’il est au CP, à 6 ans, sa dysarthrie s’améliorera probablement, à condition de ne pas le corriger ou le faire répéter trop souvent et publiquement, pour ne pas le complexer. S’il s’agit d’un trouble qui s’est installé chez un enfant plus âgé, une psychothérapie conviendrait mieux.
Souhaitons-lui de rencontrer une orthophoniste prudente et compétente, qui n’ira pas au-delà du symptôme apparent. Il faudrait savoir s’il n’est pas handicapé par d’autres symptômes plus discrets mais plus perturbants (pipi au lit, par exemple). Le psy de l’école ou du CMPP pourrait être consulté.
Le risque, c’est que, comme tout orthophoniste qui croit qu’apprendre à lire, c’est apprendre à syllaber, celle-ci soit tentée de lui apprendre la « méthode de décodage alphabétique » pour le soigner. Il ne faut pas compter sur le diagnostic du généraliste. Pour la prescription du type de rééducation, le médecin suivra les conclusions du bilan que l’orthophoniste lui adressera.
]]>Une bonne nouvelle ! - Marie
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14085
2018-04-08T10:59:05+02:00MarieJ'ai un élève qui peine à parler : il n'articule pas suffisamment, ne prononce pas bien, mange ses mots... Je précise qu'il n'est pas sourd. Malgré toute ma bonne volonté,je ne le comprends pas quand il parle.
Eh bien cet enfant associe facilement des textes aux illustrations...J'ai un élève qui peine à parler : il n'articule pas suffisamment, ne prononce pas bien, mange ses mots... Je précise qu'il n'est pas sourd. Malgré toute ma bonne volonté,je ne le comprends pas quand il parle.
Eh bien cet enfant associe facilement des textes aux illustrations correspondantes, peut dessiner ce qu'il a lu et répondre à des questions sur un texte. Pour écrire, il utilise sa mémoire de l'écriture des mots ou retrouve les mots dans les textes ou utilise son répertoire et je lui écrit les mots qu'il ne connait pas.
J'ai conseillé à la famille de consulter un orthophoniste, qui peut-être utilisera les gestes Borel-Maisonny, pour l'aider à parler de façon intelligible, pas pour lire.]]>Une bonne nouvelle ! - Pierre Frackowiak
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14084
2018-04-07T11:53:25+02:00Pierre FrackowiakQuand comprendra-t-on que les enseignants en activité sont las et deviennent de plus en plus allergiques aux débats de spécialistes et de savants, dont le plus grand nombre ne met jamais un pied dans une classe et serait bien incapable de faire l’école. Car on peut lire et restituer tous...Quand comprendra-t-on que les enseignants en activité sont las et deviennent de plus en plus allergiques aux débats de spécialistes et de savants, dont le plus grand nombre ne met jamais un pied dans une classe et serait bien incapable de faire l’école. Car on peut lire et restituer tous les livres, on peut invoquer tous les grands penseurs, on peut débattre à l’infini des théories et des mots, faire l’école, c’est autre chose. On ne fait pas l’école en se tordant le cerveau avec les neuroscientifiques, les Dehaene, ni même avec les spécialistes proches des soutiens de ce blog. On a 25 ou 30 enfants en responsabilité toute une année, tous les jours ouvrés, et il faut avancer, faire de son mieux, gérer les tensions, résoudre les problèmes…
Certes, la culture pédagogique éclaire les choix, mais ce n’est pas elle qui permet de les construire et de les mettre en œuvre. Il faut « faire » et penser à partir de ce que l’on fait.
J’aimerais que les enseignants ne se découragent jamais et que l’on fasse tout pour les aider à « faire »
Pour qu’ils continuent à lire ce blog, et à y écrire !, j’aimerais réussir à rassurer, à aider, à faire passer le message de la simplicité.
A propos du texte de départ d’Eveline dont il est toujours sage de ne pas trop s’éloigner, je rappelle quelques évidences (qu’Eveline a d’ailleurs reprises dans ses livres) :
Ceux qui prétendent partir du simple pour aller au complexe se trompent lourdement. Le simple (la lettre, le son) est toujours une abstraction du savant, il n’existe pas. C’est le complexe qui est simple. Quand on apprend à parler aux enfants, on ne leur apprend pas d’abord des sons, on parle. Heureusement !
Ceux qui ajoutent des gestes, des pictogrammes, des hiéroglyphes, des petites poupées encombrent l’apprentissage de la lecture et perturbent les enfants
Ceux qui privilégient la mécanique d’abord, négligent la place de l’intelligence dans les apprentissages
Ceux qui oublient que les enfants ne sont pas des tables rases et qu’ils ont des savoirs, qui imposent des phrases fabriquées sans lien avec le réel, les méprisent et renforcent dangereusement les inégalités sociales
Allons ! Courage chers collègues ! Et surtout dîtes nous, en transcendant les interminables et vains débats de spécialistes, en revenant sur terre, comment vous vivez tout cela dans votre classe.
NB instituteur et inspecteur, je n'ai jamais été capable de mémoriser et de reproduire tous les gestes ou gesticulations imposées par la méthode analysée par Eveline. Inspectant des classes spécialisées où elle était pratiquée, j'étais perdu! Mais je suis bête!]]>Une bonne nouvelle ! - Laurent CARLE
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14083
2018-04-07T11:40:08+02:00Laurent CARLEDans l’un de ses ouvrages * Boris Cyrulnik concluait : « Je pense qu’avant de lire ce livre, vous aviez les idées claires. J’espère à présent qu’elles sont confuses, car il faut douter, croyez-moi ! ». Il l’a répété en clôture des Assises de l’école maternelle, le mois...Dans l’un de ses ouvrages * Boris Cyrulnik concluait : « Je pense qu’avant de lire ce livre, vous aviez les idées claires. J’espère à présent qu’elles sont confuses, car il faut douter, croyez-moi ! ». Il l’a répété en clôture des Assises de l’école maternelle, le mois dernier. Il semble que son invitation à la pensée critique n’ait pas été entendue par les savants phonistes, plus pétris de certitudes religieuses que de doute cartésien. Leur foi dogmatique règne sur les croyants. Après les avoir avalées sans mâcher, ils répandent à l’encan les couleuvres de l’idéologie dominante.
La consigne générale que la liturgie méthodiste persiste à adresser sans mollir aux enfants est : « Lis d’abord (déchiffre), tu comprendras après. » Or, pour sonoriser un mot il faut d’abord l’avoir lu puisqu’il n’y a pas correspondance graphie-phonie terme à terme entre le mot écrit et l’oral (l’orthographe brouille et complique « codage » et « décodage »), entre ce mot et l’accent parlé de ses différents lecteurs ensuite. Quant aux lettres « muettes » porteuses de sens, aucun déchiffreur non lecteur ne peut décider s’il faut les taire ou les « entendre » (comme le [r] de « décider », pur indicateur de sens ; comme le [s] final de « sens » et « sans » qui ne peut être sonorisé, ou non, qu’après lecture). Un lecteur s’appuie sur le sens signalé par l’orthographe et le contexte, interdits comme péché aux apprentis déchiffreurs par les clercs de la phonologie. Le « code » de correspondance est pure invention chimérique des fabricants de méthodes. Si c’était une réalité, il y en aurait un par région, au moins, et autant pour les différents pays francophones.
*Sous le signe du lien. Hachette. 1989.
]]>Une bonne nouvelle ! - Julos
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14081
2018-04-06T17:52:52+02:00Julos@Pascal : pourquoi utilisez-vous le terme "mécanisme" ? En général, ceux qui ont recours à cette formulation considèrent que la conquête décisive qui va permettre l'entrée en lecture est la maîtrise de ce fameux "mécanisme" de conversion des lettres en sons, puis des...@Pascal : pourquoi utilisez-vous le terme "mécanisme" ? En général, ceux qui ont recours à cette formulation considèrent que la conquête décisive qui va permettre l'entrée en lecture est la maîtrise de ce fameux "mécanisme" de conversion des lettres en sons, puis des mots qu'on voit en signifiants qu'on entend. Autrement dit, quand on sait déchiffrer, on peut alors transformer l'écrit en oral, le pari étant que la pratique accélérera les rouages de cette mécanique et conduire à la "lecture" !
J'en déduis que vous avez opté pour le postulat phoniste et que vous semblez prendre certains d'entre nous soit pour des rêveurs, soit pour des sectaires.
Lorsque j'enseignais au cp et au ce1, en début de carrière, j'avais mis à ma "sauce" une méthode naturelle (Freinet) mixée avec des emprunts à la méthode du Sablier (Québec). J'ai pu observer qu'en fin de cp, invariablement, 4 ou 5 élèves sur 25 ne maîtrisaient pas suffisamment le "mécanisme", qu'environ la même proportion le maîtrisaient, avaient une compréhension satisfaisante et une lecture à voix haute quasi fluide. Reste le ventre mou... la moitié de la classe qui déchiffraient plus ou moins laborieusement et comprenaient encore plus laborieusement... quant à lire à voix haute...
C'est pourquoi j'ai progressivement axé mon enseignement sur les différents modes de construction du sens, différant le lien oral/écrit à plus tard, insistant auprès des enfants sur l'impérieuse finalité et nécessité de comprendre l'écrit, quitte à parler de ce qu'on a lu sans se préoccuper de l'oraliser à tout prix.
Avec Eveline, Laurent, Pierre, David et quelques autres sur ce blog, nous pensons qu'une entrée dans l'écrit par le code, et non pas par le message, est un double leurre pédagogique. D'une part, la minorité d'élèves qui sait lire précocement est AUSSI capable de faire fonctionner le "mécanisme" si on leur demande, et inversement, ceux qui s'appliquent à déchiffrer ne parviennent que difficilement, ou approximativement, voire douloureusement... à comprendre ce qu'ils lisent.
Votre expression "les mécanismes cérébraux" me laisse également perplexe. Je ne suis pas neurologue mais j'ai quelques notions de psycholinguistique et de sémiologie, il me semble que s'agissant de la parole, de l'oral comme de l'écrit, la manière avec laquelle le cerveau humain s'y prend pour construire du sens, et donc comprendre, doit être sensiblement la même. Ce ne sont donc pas des "mécanismes" mais des modalités et des processus cognitifs et affectifs qui sont à l’œuvre, qui se nomment "induction, déduction, anticipation, formulation d'hypothèses, vérification etc... J'oserais même supposer que les mêmes processus sont sollicités devant une pièce musicale, théâtrale, picturale, cinématographique etc...
La Parole est majoritairement un langage pour l'oreille, il y a une part minime de visuel (les gestes, les mimiques...) ; pour l'écrit c'est l'inverse, d'abord l’œil, majoritairement, ensuite l'oreille, parce qu'on subvocalise plus ou moins, parce qu'il y a bien sûr parfois la lecture à voix haute ou parce que l'on peut parler et échanger sur ce qu'on a lu.
Conditionner l'entrée dans l'écrit à un mécanisme de conversion de cet écrit vers l'oral ? là réside l'illusion pédagogique et scolaire dont on refuse de voir les conséquences désastreuses depuis trop longtemps. Comme si l'écrit était encore et toujours l'apanage d'une élite !]]>Une bonne nouvelle ! - Laurent CARLE
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14080
2018-04-06T14:42:56+02:00Laurent CARLELire, c’est plonger avec les yeux dans le silence de la pensée et de la communication à distance avec un auteur invisible ou disparu. Les enfants « favorisés » naissent dans un bain de langage autant écrit qu’oral. Ils apprennent à lire et à parler, à communiquer, avant d’apprendre...Lire, c’est plonger avec les yeux dans le silence de la pensée et de la communication à distance avec un auteur invisible ou disparu. Les enfants « favorisés » naissent dans un bain de langage autant écrit qu’oral. Ils apprennent à lire et à parler, à communiquer, avant d’apprendre à déchiffrer, activité scolaire qui s’avère inutile autant après qu’avant lecture (sauf pour gagner des « bons points »). Aucun lecteur ne « décode ». Tous mettent du sens à travers le contexte et l’orthographe, sans son, car comprendre c’est produire de l’interaction entre les mots, d’un seul regard. Lire est une reconstruction, une création et non une réception. Et personne ne peut apprendre à lire à un enfant. On ne peut que l’aider à s’apprendre à lire, comme à parler, marcher et rouler à bicyclette.
Aux enfants de lecteurs l’observation des ascendants a appris intuitivement la voie « directe » qu’ils utilisent avant d’avoir reçu les consignes de la méthode et malgré elles. Malheureusement pour les autres, le passage par la « voie indirecte », le « décodage », leur pourrira la vie ad vitam aeternam. Que de temps perdu et que de vies gâchées à acquérir un réflexe conditionnel qui ne sert ni pendant ni après l’école ! La démocratie, c’est aussi l’égalité d’accès aux textes. Le dressage au déchiffrage oralisé, qui limite la vitesse de « lecture », orale ou subvocalisée, à celle du déplacement du doigt sur le papier et du débit de parole, y fait obstacle. A part garantir une brillante carrière et une réputation nationale à quelques universitaires experts en « pédagogie explicite » de la syllabation et fournir une clientèle captive aux fabricants de « méthodes », pourquoi enseigner une mécanique de mise en sons des signes graphiques qu’aucun lecteur confirmé n’utilise pas plus pour apprendre que pour lire ?
Bref, sciemment ou involontairement, l’école à la française reproduit les inégalités de classe en éliminant les enfants « défavorisés » par l’échec en lecture, à l’aide de « méthodes ».
Le système éducatif français aggrave les inégalités sociales dcalin.fr/publications/ca...
]]>Une bonne nouvelle ! - Sébastien Lemoine
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14079
2018-04-06T05:34:55+02:00Sébastien LemoineJe me demande comment les neuroscientifiques de l'éducation abordent la mémorisation ? Apparemment de manière mécaniste comme on le constate dans leur définition d'automatisation et de feedback opposée à l'automatisme d'Henri Wallon et à l'évaluation d'Yves Richez.
Or, selon Vincent...Je me demande comment les neuroscientifiques de l'éducation abordent la mémorisation ? Apparemment de manière mécaniste comme on le constate dans leur définition d'automatisation et de feedback opposée à l'automatisme d'Henri Wallon et à l'évaluation d'Yves Richez.
* La mémoire sémantique stocke le sens. On mémorise plus facilement que si il y a du sens pour nous.
=> Or, c'est aussi ce que confirme expérimentalement J.E. Segers, in 'La psychologie de la lecture et l'initiative à la lecture par la méthode globale' (1939). Ce qui valide le constat de Decroly et Degand comme quoi les phrases sont plus faciles à mémoriser que les mots, les syllabes ou les lettres. Et Vygotski confirme aussi que « Le mot sans signification n'est pas un mot, c'est un son vide. Le mot privé de signification ne se rapporte déjà plus au monde du langage. » (Vygotski, L (2013). Pensée et Langage. La Dispute).
* La mémoire épisodique qui permet de mieux retenir l'information si on la met en contexte.
=> D'où la lecture affilié aux centres d'intérêt chez Decroly soit « aux intérêts de l'enfant, aux nécessités de la vie qui est celle de l'enfant, aux conditions du milieux auquel il appartient. » [Wallon, 1953 (t5, 2015, 165)].
* La mémoire procédurale qui stocke les automatismes.
En pratique : c'est impliquer ces 3 mémoires soit comprendre, créer un contexte (une histoire) et répéter.
Delourmel a sorti récemment un livre sur la mémorisation avec Gaël Allain, un docteur en psychologie cognitive : 'Je retiens ce que je veux, quand je veux !' (Eyrolles, 2016).
En fait, ce qu'il enseigne de manière autonome et libérale pour les entreprises et les particuliers curieux semble être le béa-ba du pédagogue.
Les débuts de l'apprentissage de la lecture chez Decroly et Hamaïde passe par des phrases d'ordre que donnent souvent la maman à l'enfant. Ces phrases d'ordre qui ont un sens pour l'enfant sont des messages que l'on peut qualifier de primitives.
La lecture implique ainsi la mémoire globale comme on le constate aussi avec le cas d'Helen Keller.
Mais, on a l'impression que les cognitivistes, les neuroscientifiques, les politiciens, les associations font fi de la mémoire (concret pensé) issue de l'expérience et des expérimentations de l'enfant (concret réel).
Ils font de la mémorisation une accumulation de données qui se fixent par répétitions mécaniques, bêtes et méchantes, dans le cerveau.
copier-coller sur facebook : www.facebook.com/sebastie...]]>Une bonne nouvelle ! - Pascal JULIE
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14078
2018-04-05T20:30:37+02:00Pascal JULIELe langage oral articulé date de 300 000 ans. Il a tout de suite été utilisé par tous.
Le langage écrit à 6 000 ans, réservé aux élites pendant très longtemps.
Ne peut on pas imaginer que les mécanismes cérébraux de ces deux activités diffèrent donc? Peut-on a tout le moins chercher...Le langage oral articulé date de 300 000 ans. Il a tout de suite été utilisé par tous.
Le langage écrit à 6 000 ans, réservé aux élites pendant très longtemps.
Ne peut on pas imaginer que les mécanismes cérébraux de ces deux activités diffèrent donc? Peut-on a tout le moins chercher à observer et comprendre ce mécanisme ?
Attention à ne pas confondre "méthode naturelle" et "illusion naturaliste"]]>Une bonne nouvelle ! - Julos
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14077
2018-04-05T18:25:40+02:00Julos"La mère n'apprend pas systématiquement à parler à l'enfant, c'est occasionnellement qu'elle le fait, au fur et à mesure que les nécessités se font sentir et que les occasions se présentent." (Ovide Decroly)
********************
Si l'on devait procéder de la même façon..."La mère n'apprend pas systématiquement à parler à l'enfant, c'est occasionnellement qu'elle le fait, au fur et à mesure que les nécessités se font sentir et que les occasions se présentent." (Ovide Decroly)
********************
Si l'on devait procéder de la même façon "méthodique" pour enseigner la parole aux petits enfants qu'on le fait pour la lecture il faudrait donc commencer par leur faire prononcer d'abord le son [e] puisque c'est le plus fréquent en français, puis passer au [a], puis au [i] etc... Autrement dit, finis les charmants gazouillis, les approximations, le grand n'importe quoi... Sans compter l'enseignement du code gestuel, les mimiques qui accompagnent et soulignent l'acte de parole. Il y en aurait qui échoueraient bien sûr ! Alors que sans enseignement, de façon "naturellement culturelle", fonctionnelle et fortement contextualisée la grande majorité des enfants ont acquis l'essentiel des compétences langagières orales en quelques années).
Sachant que l'école joue un rôle mineur dans cet apprentissage complexe, surtout si on le compare à celui qu'elle est sensée jouer dans l'apprentissage de l'écrit (lecture-écriture)... Et pour quels piètres résultats ...
]]>Une bonne nouvelle ! - Laurent CARLE
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14076
2018-04-05T09:46:52+02:00Laurent CARLELes auteurs de méthodes, leurs éditeurs, leurs utilisateurs, enseignants et orthophonistes (ce terme-ci dit bien, loin de la lecture, ce que déchiffrer veut dire), les scientifiques, chercheurs en didactique de la « lecture », posent comme principe que l’écrit serait à la fois la...Les auteurs de méthodes, leurs éditeurs, leurs utilisateurs, enseignants et orthophonistes (ce terme-ci dit bien, loin de la lecture, ce que déchiffrer veut dire), les scientifiques, chercheurs en didactique de la « lecture », posent comme principe que l’écrit serait à la fois la transcription graphique de la langue parlée et la mémoire de l’oral, simple reproduction visuelle de l’audio. Le papier serait le support et l’encre, la couche magnétique de l’enregistrement des sons de la langue parlée. L’encre enregistrerait le bruit des lettres. En conséquence, pour lire le lecteur devrait, sans chercher à comprendre, réveiller mécaniquement les sons dormant sous les signes, comme une « tête de lecture » analogique. Bref, mettre en route les « mécanismes » de lecture, ces antagonistes de l’activité intellectuelle !
Et selon ce postulat, la langue orale serait première, l’écrit, second. Or, l’écrit est une langue sans précédent qui représente la pensée, l’histoire de l’humanité, son patrimoine, la culture. Elle participe à sa création et la livre sans détour par l’oral. Les non francophones apprennent à lire et parler simultanément. Les francophones aussi. L’écrit est une deuxième langue qu’on apprend en pensant avec les yeux. L’école, qui préfère le réflexe à la réflexion, enseigne la « lecture » mais n’apprend pas à lire. J’imagine mal Hugo parlant « Les misérables » avant de l’écrire mécaniquement, comme un enregistrement de sa voix sur bande magnétique.
Commune à tous ces intellectuels savants, l’ignorance généralisée de la vraie nature de l’écrit et de sa fonction sociale est aussi misérable que les indigents des romans de Hugo. Leur aveuglement est proche de la cécité intellectuelle. D’ailleurs, les « méthodes » ne sont pas d’apprentissage mais d’enseignement. C’est pour cela que, « clefs en mains », elles sont tant appréciées des professionnels du soin comme de l’enseignement. Ce qui fait leur succès commercial sans pour autant faire la réussite des élèves. A ceux qui enseignent proposer les mêmes outils didactiques qu’à ceux qui soignent la « dyslexie », trouble du déchiffrage et non de la lecture, est bien révélateur de la confusion intellectuelle de leurs fabricants. Peut-on parvenir à l’intelligence de l’écrit, au sens, en y entrant par un dressage mécanique stimulus-réponse inopérant, indépendant de la volonté ?
]]>Une bonne nouvelle ! - Eveline
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14075
2018-04-05T09:14:38+02:00EvelineMerci de nous rappeler ces propos du docteur Decroly, nettement plus près des enfants que ne l'est la doctoresse B.M. Il avait de très bonnes intuitions, mais on va plus loin aujourd'hui, ce qui est normal.
En particulier, il lui manquait la dimension psycholinguistique. Des phrases inventées...
Merci de nous rappeler ces propos du docteur Decroly, nettement plus près des enfants que ne l'est la doctoresse B.M. Il avait de très bonnes intuitions, mais on va plus loin aujourd'hui, ce qui est normal.
En particulier, il lui manquait la dimension psycholinguistique. Des phrases inventées ne peuvent être l'objet d'une lecture, car la compréhension (qui définit la lecture) ne se "saisit" pas : elle est le résultat de mises en relation diverses et d'opérations de raisonnement (ce qui se "saisit", c'est la reconnaissance des mots). Sur une phrase inventée, on ne peut qu'en reconnaître les mots et, si l'on a du temps à perdre, formuler des hypothèses, quasi à l'infini, sur les significations qu'elle pourrait avoir, dans des contextes divers. Ça peut être un jeu ; mais ce n'est pas de la lecture.
Ce qu'on lit, ce ne sont jamais des "phrases", ce sont des "messages", envoyés par une personne qui a des choses à dire à d'autres personnes. Comprendre un message, c'est avoir repéré le réseau de communication qui l'a produit et y réagir.]]>Une bonne nouvelle ! - Sébastien Lemoine
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14074
2018-04-05T04:27:21+02:00Sébastien LemoineUne réponse d'Ovide Decroly :
« La mère n'apprend pas systématiquement à parler à l'enfant, c'est occasionnellement qu'elle le fait, au fur et à mesure que les nécessités se font sentir et que les occasions se présentent. Eh bien ! dans l'apprentissage de la lecture et de l'écriture,...Une réponse d'Ovide Decroly :
« La mère n'apprend pas systématiquement à parler à l'enfant, c'est occasionnellement qu'elle le fait, au fur et à mesure que les nécessités se font sentir et que les occasions se présentent. Eh bien ! dans l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, il faut procéder de même. Voilà donc les méthodes d'épellation, les méthodes synthétiques, les méthodes analytiques, tout ce fatras de mots où entrent des sons communs, mis de côté.
Et ce n'est pas un mal.
L'enfant a bien autre chose à apprendre : « 'Il doit acquérir dans ses premières années', dit le maître Coménius, 'les notions des sciences qu'il devra étudier plus tard. Il pourra connaître l'eau, le feu, la neige, la pluie, etc. » Cela est bien plus autrement beau, autrement utile que des lettres mortes. Cela l'intéresse tout petit déjà, les aspects de la lune, l'éclosion d'une plante, l'ébullition de l'eau, la fonte de la glace, la croissance d'un petit chat, la transformation d'un corps chimique quelconque, mille fois plus que le conte fantastique le mieux imaginé.
Mais ces notions, pourquoi ne les acquerrait-il pas, comme nous l'avons dit, au moyen du langage visuel ? De cette façon on ne devrait plus perdre de temps à apprendre à lire systématiquement, la lecture remplirait d'emblée le rôle qu'elle est destinée à jouer, c'est-à-dire donner des connaissances : et ainsi, sans en avoir fait une branche spéciale, l'enfant saurait lire. « 'Je suis presque sûr qu'Émile saura parfaitement lire et écrire avant l'âge de dix ans dit Jan-Jacques Rousseau, précisément parce qu'il m'importe peu qu'il le sache avant quinze, mais j'aimerais mieux qu'il ne sût jamais lire, 'que d'acheter cette science au prix de tout ce qui peut la rendre utile !'
''Avantages de la méthode.'' [...]
1. Cette méthode est conforme à la psychologie de l'enfant : elle débute par l'idée concrète, sous la forme la plus fréquente et la plus évocatrices, c'est à dire la phrase ('ch, ien, chien' sont plus abstraits que le 'chien de papa')
2. Elle est économique, puisqu'elle permet [...] de donner à l'enfant des notions utiles, et de ne plus nécessité des leçon systématique de lecture. [...]
3. Elle permet de répéter souvent et de se remettre dans les conditions nécessaire pour que les répétition ne soit pas mécanique. [...] [SL : cf l'automatisme chez Henri Wallon]
4. [...] Les phrases qu'il connaît, il les lits très vite, et immédiatement, il en saist le sens, tandis que lorsqu'il apprend les syllabes, il lui faut tout un mécanisme pour les assembler, et ce travail compliqué absorbe bien souvent toute son attention qui ne porte pas ainsi sur le sens.
5. [...], la lecture et l'écriture y ont à la place qu'elles occupent dans la vie : percevoir les idées d'autrui et exprimer les siennes.
6. Par elle, l'enfant acquière une orthographe plus correcte d'emblée, [...]. Comme on le sait, les trois quarts des erreurs sont d'origine auditive-phonétique [SL : je le confirme]
7. Enfin, la méthode visuelle des phrases n'exclut pas la décomposition (puisque décomposition il faut), et même une décomposition plus précise, plus prompte, plus logique et plus naturelle que celle des mots, de la syllabe et de la lettre; car dans la phrase il y a une série de petit mot tels que 'le, la, les, un, une, ou, en, dès, a, y' qui par eux-même pris isolément ne signifient rien, mais qui dans la phrase jouent un rôle que l'enfant admet et sait. Or, ces syllabes, il les trouvera avec leur signification dans des phrases inconnues que facilement il finira par lire. » (p.92-93)
=> Decroly (1907). La méthode naturelle de lecture et ses bases. In Ovide Decroly, Sylvain Wagnon (2009), 'Le programme d'une école dans la vie'. éd Fabert.
]]>Une bonne nouvelle ! - David.S
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14073
2018-04-04T18:36:54+02:00David.SC'est "marrant" mais maintenant tout le monde est expert dans l'apprentissage de la lecture.
Quand on veut vendre, on propose une méthode qui forcément fonctionne ! C'est prouvé, les orthophonistes l'utilisent !
Ah oui c'est vrai, les orthophonistes ont maintenant plus de crédit...C'est "marrant" mais maintenant tout le monde est expert dans l'apprentissage de la lecture.
Quand on veut vendre, on propose une méthode qui forcément fonctionne ! C'est prouvé, les orthophonistes l'utilisent !
Ah oui c'est vrai, les orthophonistes ont maintenant plus de crédit que les enseignants, eux ils savent !
Évidemment que cela arrange les orthophonistes, la plupart passent par la voie indirecte. C'est plus compliqué et donc plus rentable pour enchainer les séances !
Je ne sais pas si c'est une spécialité française, ou si c'est partout pareil mais à chaque fois que quelqu'un sort un manuel, une méthode, un jeu de cartes, un outil pédagogique, c'est toujours le top du top ! L’outil de référence pour tous les élèves et surtout pour les dyslexiques ! C'est le mot vendeur : "dyslexique". Avec ce mot tu es sûr de vendre...
Comme dernièrement, la méthode Singapour. (La méthode de Singapour est une méthode de mathématiques complète pour le primaire, inspirée des livres conçus par le Ministère de l'Education de Singapour).
En gros tout ce que l'on faisait avant c'était nul, mais grâce à cette méthode, vendue par notre ministre lui-même (il a envoyé dans toutes les écoles un numéro du "Point" qui vante les bienfaits de cette méthode), nos élèves sont sauvés !
J’avoue ne pas comprendre, on agit comme si tout le monde faisait pareil dans toutes les classes. « Tout ce que vous faites cela ne marche pas , nous dit-on. Il faut changer! Même ceux qui faisaient des choses bien, cela ne marche pas ! Utilisez notre méthode à nous ! Elle fonctionne c'est prouvé ! »
J'ai entendu des écoles qui allaient s'y mettre dès l'année prochaine à cette fameuse méthode Singapour.
D’ailleurs, certains enseignants sautent sur tout ce qui bouge. Est-ce véritablement dans un soucis d'aider leurs élèves ? Ou plutôt de se donner bonne conscience ? Je ne sais pas... Mais il faut arrêter de vouloir enchainer les activités. J'ai l'impression que beaucoup d'enseignants cherchent du tout fait (vite fait « bien » fait) « Ils l'ont dit c'est le mieux ! » afin d'avoir l'esprit tranquille.
Sauf qu'ils oublient que leurs élèves ont des besoins ! Et que ce n'est peut-être pas les mêmes que ceux de la classe d'à côté...
Doit-on choisir des méthodes ou des outils pédagogiques selon nos envies (faire bien, montrer que l’on est dans la mouvance actuelle etc.) ou chercher des solutions pour répondre aux besoins de nos élèves ?
Pourtant, des chercheurs R.Brissiaud et R. Charnay (des pointures quand même) sont intervenus pour nous alerter sur cette méthode dite « Singapour ». Ont-ils été entendus ? Cela m'étonnerait car dans ce milieu, c'est souvent celui qui parle le plus fort qui est le plus écouté...
Peut-être quand parlant très fort, cette méthode "Bien lire" va intéresser des collègues...Il faudra parler très très fort alors.
Pour ma part, je préfère me fier à de vrais experts telle que Eveline qui nous alerte sur cette méthode...
Je le vois tous les jours avec ma fille qui est Cp, voire même avec les élèves de mon épouse qui sont en MS et qui déjà avant d'entrer dans la lecture cherchent à déchiffrer : Où ont-il pris cela ? Pourtant certains de ses élèves lui demandent : Comment cela fait P et O ?
Ainsi, c'est un fait, les enfants cherchent d'abord à déchiffrer avant de lire. C'est une représentation coriace, voire même un véritable obstacle épistémologique dans la lecture. Et si on les conforte dans cette idée, on ne leur permet plus ensuite d'accéder à la vraie le lecture : pour comprendre. Et cela je le vois aussi tous les jours chez certains de mes cm2(trop nombreux) qui ne parviennent plus à lire : ils sont en surcharge cognitive, ils ne comprennent rien de ce qu'ils lisent car ils n'ont pas réussi à faire évoluer leur conception de la lecture... Pour eux lire, c'est déchiffrer et c'est tout...
Beaucoup d’enseignants, aujourd’hui, enchaînent les activités les unes après les autres pour occuper leurs élèves (fichiers etc.) sans vraiment observer la progression de ceux-ci. Au passage, les progressions sont construites bien trop souvent en fonction des manuels (on passe d’un chapitre à l’autre sans lien) sans observer les vrais besoins et surtout sans s’adapter aux élèves. Du coup, celui qui ne rentre pas dans la progression devra consulter un professionnel de la santé…
Il faudrait inscrire dans la formation des enseignants un temps de formation sur la liberté pédagogique. La liberté pédagogique, ce n’est pas multiplier les outils mais au contraire réfléchir comment les utiliser.
En parlant de liberté pédagogique, nous avons des soucis à nous faire pour l’an prochain :
Notre ministre veut imposer des thèmes de travail sur la formation continue des enseignants, notamment la lecture en cycle 2. Jusque-là tout va bien sauf que dans la lettre jointe (voir l’article), il veut imposer un guide de référence avec des recommandations. Et j’ai bien peur que ces recommandations soient très proches de son ami Stanislas Dehaene.
Alors s'il vous plait, si vous êtes en Cp, ne vous précipitez pas sur ces recommandations sans réfléchir, l'avenir de nos enfants est en jeu. On nous a déjà piégés avec cette méthode Singapour, ne nous laissons pas avoir pour la lecture.]]>Une bonne nouvelle ! - Julos
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14072
2018-04-04T17:57:56+02:00Julos"Ce point est bien entendu à la discrétion pédagogique de chaque enseignant. Je ne pense pas que quiconque se contente des phrases et textes (qui sont des exercices) d'une méthode pour l'ensemble du Cycle 2 !"
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Comme j'aimerais vous donner raison ! Hélas......"Ce point est bien entendu à la discrétion pédagogique de chaque enseignant. Je ne pense pas que quiconque se contente des phrases et textes (qui sont des exercices) d'une méthode pour l'ensemble du Cycle 2 !"
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Comme j'aimerais vous donner raison ! Hélas... l'expérience que j'ai de 38 ans d'enseignement essentiellement au cycle 2, les constats que je tire de quelques années de bénévolat récent dans des cp et ce1 avec l'asso "Lire et faire lire" me font dire que seule, une minorité de praticiens s'attache, dès le cp, à favoriser les usages d'écrits authentiques et divers, indépendamment des options techniques et de méthode d'apprentissage. Combien de classes travaillent en lien avec leur bibliothèque de quartier ? combien d'écoles disposent d'une bcd qui propose du prêt et des animations autour des livres ? La plupart du temps ce sont les familles (des familles de lecteurs, c'est-à-dire une minorité encore) qui prennent le relais de l'école pour assurer la fréquentation des "vrais" livres, ceux qui sont écrits pour être lus, ceux qui font qu'une fois lecteur, c'est pour la vie !
]]>Une bonne nouvelle ! - Pascal JULIE
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14071
2018-04-04T15:20:37+02:00Pascal JULIE@Dominique Frochot : j'entends bien ce que vous dites ; néanmoins il est très différent d'apprendre quoi que ce soit quand on est un adulte par rapport à un enfant. Par ailleurs, j'imagine que vous saviez déjà lire avant de vous mettre à la langue de Shakespeare, or il est TRÈS différent...@Dominique Frochot : j'entends bien ce que vous dites ; néanmoins il est très différent d'apprendre quoi que ce soit quand on est un adulte par rapport à un enfant. Par ailleurs, j'imagine que vous saviez déjà lire avant de vous mettre à la langue de Shakespeare, or il est TRÈS différent d'apprendre à lire (tout court) et d'apprendre une nouvelle langue (quand bien même on se contente, comme vous, de l'apprendre par l'écrit seulement). J'ai notamment l'exemple d'une école bilingue où les enfants apprennent tous à lire - en français - en CP avec la méthode "Bien lire", puis en CE1 ne font que de l'anglais, en mobilisant néanmoins leurs acquis de CP.
@Julos : je suis à 100% d'accord avec vous, une fois de plus. Vous faites le procès d'une méthode qui ne cherche qu'à faire entrer les enfants dans la lecture, et nullement à se substituer à la lecture. En bref : on peut tout à fait apprendre avec "Bien lire" et néanmoins très rapidement entrer dans des écrits scientifiques, techniques, poétiques ou autres. Ce point est bien entendu à la discrétion pédagogique de chaque enseignant. Je ne pense pas que quiconque ce contente des phrases et textes (qui sont des exercices) d'une méthode pour l'ensemble du Cycle 2 !]]>Une bonne nouvelle ! - Julos
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14070
2018-04-04T14:27:08+02:00Julos"Et c'est bien les mots qu'ils connaissent par les oreilles que les enfants doivent ensuite découvrir avec les yeux !"
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Ce que vous affirmez là est sans doute vrai pour ce qui concerne les écrits que l'on met sous les yeux des élèves lorsque l'on utilise un manuel de..."Et c'est bien les mots qu'ils connaissent par les oreilles que les enfants doivent ensuite découvrir avec les yeux !"
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Ce que vous affirmez là est sans doute vrai pour ce qui concerne les écrits que l'on met sous les yeux des élèves lorsque l'on utilise un manuel de lecture, une "méthode" pour apprendre à lire. Une méthode qui a pour but principal d'enseigner les correspondances grapho-phonétiques. Bref, une méthode d'inspiration phoniste, en cours essentiellement au CP. Car au CE1 on n'apprend plus les sons... on les révise !
Lorsque les élèves, dès le CE2, parfois avant mais rarement, se retrouvent face à de "vrais" textes, ceux de la littérature jeunesse, des documentaires historiques, animaliers, géographiques, ceux des écrits scientifiques, en maths, en physique, en chimie... ils doivent alors appréhender et comprendre beaucoup de mots qu'ils n'ont jamais entendu à l'oral. Or, s'ils ont appris à lire UNIQUEMENT en transformant l'écrit qu'ils ne comprennent pas en un oral qu'ils comprennent, la majorité d'entre eux vont faire la même chose avec les mots inconnus qui ne renvoient pas à leur lexique oral. Il suffit de considérer la forte proportion d'élèves en difficulté de compréhension dès l'entrée en 6e, puis plus encore sans doute ensuite lorsque les écrits deviennent de plus en plus exigeants, pour prendre conscience de l'ampleur du déficit de leur formation à la lecture.
Se borner à évaluer l'efficacité des méthodes syllabiques prématurément en fin de cp ou même de ce1 est plus qu'un leurre ou une erreur, c'est s'aveugler pédagogiquement sur les véritables priorités à donner à cet apprentissage qui requiert une dizaine d'années de formation continue et non pas 2 ou 3 ans de conditionnement grapho-phonétique.
]]>Une bonne nouvelle ! - Dominique Frochot
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14069
2018-04-04T14:06:31+02:00Dominique FrochotReprenons, si vous le voulez bien, l'exemple, déjà évoqué, de mon rapport à l'anglais. C'est une langue que je ne parle pas mais que je lis quasi couramment.
Or, c'est bien avec les yeux que je lis (ne sachant pas oraliser ce que mes yeux voient pourtant parfaitement). De plus, je ne...Reprenons, si vous le voulez bien, l'exemple, déjà évoqué, de mon rapport à l'anglais. C'est une langue que je ne parle pas mais que je lis quasi couramment.
Or, c'est bien avec les yeux que je lis (ne sachant pas oraliser ce que mes yeux voient pourtant parfaitement). De plus, je ne "découvre pas avec les yeux ce que j'ai auparavant connu par les oreilles", puisque, quand je lis de l'anglais, je ne lis pas des MOTS mais des TEXTES ayant un sens, qu'importe leur prononciation. Ce que je lis provoque en moi des images mentales, pas des sons.
Par ailleurs, en français, quand je lis un roman par exemple, si je vois chaque mot et que mon cerveau a le temps de les analyser, je trouve rapidement que c'est très mal écrit et je passe à autre chose. Lire, pour moi, ce n'est pas oraliser (même en silence) chaque mot, c'est comme être au cinéma, sauf que (cf. la chronique de Jauffret déjà citée) c'est moi qui crée tout, sauf la trame de l'histoire... ]]>Une bonne nouvelle ! - Pascal JULIE
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14068
2018-04-04T12:11:59+02:00Pascal JULIESi la lecture se fait bien avec les yeux, il n'en reste pas moins que l'on apprend à parler avant d'apprendre à lire. Et c'est bien les mots qu'ils connaissent par les oreilles que les enfants doivent ensuite découvrir avec les yeux ! A part pour les enfants sourds profonds, effectivement ; eux...Si la lecture se fait bien avec les yeux, il n'en reste pas moins que l'on apprend à parler avant d'apprendre à lire. Et c'est bien les mots qu'ils connaissent par les oreilles que les enfants doivent ensuite découvrir avec les yeux ! A part pour les enfants sourds profonds, effectivement ; eux utilisent déjà leurs yeux pour lire sur les lèvres ou converser avec la LSF.
Vous faites comme si l'acquisition du vocabulaire ne se faisait que dans les écritures...
Je vous assure solennellement que les nombreux professionnels qui utilisent cette méthode ne sont guidés que par son efficacité en classe ou en cabinet pour les orthophonistes. Mais je ne suis pas certain de ce que vous sous-entendez.]]>Une bonne nouvelle ! - Eveline
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14067
2018-04-04T09:18:29+02:00EvelineMais Pascal, la lecture se fait avec les yeux : on n'a rien à faire des sons pour lire. Les sourds profonds deviennent de très bons lecteurs sans conscience phonologique !
Et puis le décodage semble bien, à quiconque étudie vraiment ce qui se passe quand on lit, ne point appartenir à la...
Mais Pascal, la lecture se fait avec les yeux : on n'a rien à faire des sons pour lire. Les sourds profonds deviennent de très bons lecteurs sans conscience phonologique !
Et puis le décodage semble bien, à quiconque étudie vraiment ce qui se passe quand on lit, ne point appartenir à la lecture : incompatible selon les spécialistes de la vision avec le fonctionnement de l'œil.
Êtes-vous sûr que les "professionnels", si nombreux, qui la recommandent, n'ont pas d'intérêts, tout autres que pédagogiques, pour le faire ?]]>Une bonne nouvelle ! - Pascal JULIE
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14066
2018-04-04T09:04:29+02:00Pascal JULIEBonjour Eveline et merci pour votre réponse.
Dans mon esprit, absolument rien n'impose le "tout ou rien". On peut tout à fait utiliser la méthode "Bien lire" pour apprendre aux enfants le code, et immédiatement ensuite leur faire lire des textes du quotidien (affiches,...Bonjour Eveline et merci pour votre réponse.
Dans mon esprit, absolument rien n'impose le "tout ou rien". On peut tout à fait utiliser la méthode "Bien lire" pour apprendre aux enfants le code, et immédiatement ensuite leur faire lire des textes du quotidien (affiches, prospectus, etc.). J'ai moi-même en CP eu une institutrice qui pratiquait la syllabique et nous faisait apprendre à lire sur les menus de la cantine, chaque jour.
C'est au quotidien que les professeurs en IME ou en éducation spécialisée, que les orthophonistes, que des parents d'enfants DYS ou avec autisme, mais aussi que des enseignants en école tout à fait classique nous expliquent comment la méthode "Bien lire" peut faire des miracles auprès des enfants. Cela n'exclut en rien, en parallèle ou immédiatement ensuite, le développement chez les enfants de la compréhension que lire, ce n'est pas déchiffrer mais effectivement chercher une information ou bien prendre du plaisir, par exemples.
Je pense qui plus est que les enfants sont tout à fait capables de comprendre que les mots, phrases et textes de la méthode ont bel et bien un but : leur apprendre à décoder, justement ! C'est ce qui rend l'opération ludique et efficace. Cela ne les condamne pas, par ailleurs, à ne lire toute leur scolarité que ce genre de textes, bien au contraire. C'est sur ce point précis que je ne vous comprends pas.
Je ne comprends donc pas non plus cette véhémence contre une méthode que tant de professionnels recommandent, sans qu'on puisse les taxer de vouloir abêtir les élèves, loin de là. Les gestes qui vous semblent laids et bêtes sont très utiles pour associer les sons à toutes leurs graphies possibles, et les enfants cessent d'eux-mêmes de les utiliser quand ils n'en ont plus besoin pour lire leurs histoires, carnets de notes et autres consignes de mathématiques...]]>Une bonne nouvelle ! - Eveline
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14065
2018-04-03T18:39:18+02:00EvelineCher Pascal,
j'ai pour vous la plus grande estime, pour Sophie aussi, qui me dit les mêmes choses que vous. Et vous le savez.
Mais j'avoue être dans un désarroi total quand je lis sous la plume de quelqu'un comme vous, ou comme Sophie, affirmer que la méthode Borel-Maisonny peut enseigner...
Cher Pascal,
j'ai pour vous la plus grande estime, pour Sophie aussi, qui me dit les mêmes choses que vous. Et vous le savez.
Mais j'avoue être dans un désarroi total quand je lis sous la plume de quelqu'un comme vous, ou comme Sophie, affirmer que la méthode Borel-Maisonny peut enseigner la lecture, alors qu'elle n'a absolument rien de commun, ni avec l'acte de lire, ni avec ce qu'on sait sur la manière dont les enfants apprennent, ni avec ce qu'on sait du fonctionnement de la langue des écrits, et qui — ce qui est pire ! — donne une image insupportable de l'enfant avec ces gestes absurdes, dégradants, que rien ne justifie ! Où est le lien ? Où est le sens ? Où sont les vrais apprentissages ? Où est la lecture dans tout ça ?
J'admets surtout assez mal votre remarque sur la "mauvaise foi". J'ai beaucoup de défauts, mais pas celui-là : lorsque j'attaque, c'est en pleine connaissance de cause. Les raisons de protester contre cette méthode, pire que toutes les autres, je les connais et je sais de quoi je parle.
Elle est plus qu'une "mauvaise méthode de lecture" ; elle est révoltante. Et je me dis qu'il a fallu rudement les manipuler, pour rendre à ce point aveugles, tant de gens "bien"...
Quant aux questions que je viens de poser, j'attends, depuis des décennies, qu'on y réponde.
Vous me dites qu'en tournant les pages, (ce que je fais depuis quarante ans !) on trouve des "phrases... longues", et des textes...
Mais voyons Pascal, la lecture ne peut concerner ni des mots, ni des phrases, même longues, ni des textes inventés qui ne servent qu'à être déchiffrés : ceux-ci peuvent être effectivement déchiffrés, reconnus, mais certainement pas LUS. On ne peut lire que des messages qui apportent des réponses aux questions qu'on se posait avant de lire. On lit parce que c'est nécessaire à la réalisation d'un projet. Lire, c'est trouver ce que l'auteur du texte a eu à me dire, c'est recevoir un message et y répondre en y réagissant.
Et c'est cette lecture-là que les enfants doivent apprendre ; celle, entre autres, des problèmes de maths, des fiches de conjugaison et des leçons à apprendre qu'ils vont avoir l'an prochain !
Apprendre à lire n'est pas un "apprentissage" parmi d'autres, c'est apprendre à vivre une situation complexe, à communiquer autrement, c'est entrer dans un nouvel univers, peuplé d'objets particuliers qui parlent une langue différente. C'est une autre manière de vivre et de penser.
Rien à voir avec ces gesticulations cucul, indignes d'un enfant. J'ai trop de respect pour la personne des petits de cet âge, pour supporter ce qu'on leur inflige ici, d'autant plus inadmissible qu'on fait en sorte qu'ils aiment cela... Et on y arrive !
Durant ma longue carrière, j'ai maintes fois eu la preuve que les petits sont toujours au-dessus de ce qu'on croit, qu'ils aiment ce qui les valorise, et qu'ils savent se confronter aux difficultés qui les font grandir. Ils aiment faire les choses "pour de vrai" et ont besoin qu'on les prenne au sérieux.
C'est pour ça qu'on est là : les aider à grandir, dans le vrai et le beau ; pas dans le faux, inutile, moche et bêbête.]]>Une bonne nouvelle ! - Pascal JULIE
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14064
2018-04-03T16:10:36+02:00Pascal JULIEBonjour
Chère Éveline, vous vous élevez ardemment contre cette nouvelle édition sans même l'avoir lue, puisqu'elle sortira en librairie seulement le 26 avril !
Tous les débats sont bons, ouverts, indispensables, nul doute. Agréez juste, s'il vous plait, d'une certaine mauvaise foi...Bonjour
Chère Éveline, vous vous élevez ardemment contre cette nouvelle édition sans même l'avoir lue, puisqu'elle sortira en librairie seulement le 26 avril !
Tous les débats sont bons, ouverts, indispensables, nul doute. Agréez juste, s'il vous plait, d'une certaine mauvaise foi quand vous écrivez (sur la base d'un simple scan d'une seule page de la version originale de 1960 du livre) : "La page à lire [...] reste remarquable d'intelligence et d'ambition culturelle."
Si effectivement encore aujourd'hui, chaque leçon commence par des syllabes puis des mots à lire (ce qui peut sembler frustre), elles sont toutes immédiatement continuées, pour ceux qui accepteront de tourner la page, par de nombreuses phrases, souvent longues, puis par des textes de lecture entiers(qui vont pour certains jusqu'à plusieurs pages pleines à la suite).
Dans le futur Guide pédagogique, l'accent sera également mis, tout naturellement, sur les questions à poser aux enfants autour du sens de chaque texte lu, seul ou à plusieurs, en classe.
De plus le manuel est truffé d'illustrations, pour appuyer le sens dans l'esprit des apprentis-lecteurs. Enfin, le Livre 2 de la méthode est un recueil de textes longs, à utiliser dès le CP en parallèle du manuel.
Bien à vous
Pascal JULIE, éditeur
PS : les images que vous montrez qui allient les gestes de la méthode avec les alphas ne proviennent aucunement de "Bien lire et Aimer lire". Il s'agit sans doute de "documents maison" produits par l'un des nombreux enseignants qui les partagent sur Internet.]]>Une bonne nouvelle ! - Sébastien Lemoine
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14061
2018-03-31T03:47:58+02:00Sébastien Lemoineo_O'...o_O']]>Une bonne nouvelle ! - Julos
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14059
2018-03-30T17:59:58+02:00Julos"Pour une raison que je suis bien incapable de donner à mes lecteurs, le numéro 1 de ma liste refusait d'entrer en ligne..."
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(mode humour on)
Hum hum... ça ressemble fort à une tentative d'intimidation... Je ne vois qu'une explication chère amie : c'est un complot..."Pour une raison que je suis bien incapable de donner à mes lecteurs, le numéro 1 de ma liste refusait d'entrer en ligne..."
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(mode humour on)
Hum hum... ça ressemble fort à une tentative d'intimidation... Je ne vois qu'une explication chère amie : c'est un complot anti-pédagogos ! Le blog est sûrement soumis à la surveillance de hakers à la solde des marchands du temple (les copains de Laurent !). Les phonistes t'ont mise sur écoute ! Après tout c'est logique non ? Logique mais nul mais quand on est à cours d'arguments sérieux tous les moyens sont bons, y compris les plus bas.
(mode humour off) ]]>Une bonne nouvelle ! - Eveline
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14058
2018-03-30T17:02:04+02:00EvelinePour une raison que je suis bien incapable de donner à mes lecteurs, le numéro 1 de ma liste refusait d'entrer en ligne : à force de cliquer un peu n'importe où, il a fini par accepter de s'enregistrer là où il devait être... Mais je ne sais ni pourquoi il refusait, ni pourquoi, maintenant...
Pour une raison que je suis bien incapable de donner à mes lecteurs, le numéro 1 de ma liste refusait d'entrer en ligne : à force de cliquer un peu n'importe où, il a fini par accepter de s'enregistrer là où il devait être... Mais je ne sais ni pourquoi il refusait, ni pourquoi, maintenant il veut bien... Ah ! ces p'ites bêtes, c'est susceptible et leurs desseins sont impénétrables...]]>Une bonne nouvelle ! - Julos
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14057
2018-03-30T15:37:39+02:00JulosA lire les nombreuses interventions de M.Ramus dans le débat sur la lecture, appelant de ses vœux une véritable approche scientifique de la part des chercheurs et des praticiens et non du bricolage idéologico-pédagogique (comme si n'avait jamais existée une recherche pédagogique digne de...A lire les nombreuses interventions de M.Ramus dans le débat sur la lecture, appelant de ses vœux une véritable approche scientifique de la part des chercheurs et des praticiens et non du bricolage idéologico-pédagogique (comme si n'avait jamais existée une recherche pédagogique digne de respect !? mais il est vrai que ce garçon est né en 1972... thésard depuis seulement 2006... bref un "jeunot qui n'en veut" !) on attend de sa rigueur scientifique qu'il coordonne une évaluation sérieuse de l'efficacité de la méthode BM (et de ses clones !)au cours de la proche décennie.
Pour le reste, à Sarah et à tous les étudiants en formation qui ne sont pas dupes du mercantilisme ambiant, je dis :"Courage ! battez-vous ! demandez à ces marchands de sommeil de vous montrer des classes où les enfants deviennent véritablement lecteurs avec ces recettes phonistes abracadabrantesques !"]]>Une bonne nouvelle ! - alain l.
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14056
2018-03-30T14:21:00+02:00alain l.Bonjour Eveline ...
" Alors, je viens demander à ceux qui défendent ça, de me dire quand et où, les enfants — et quels enfants ? — vont pouvoir, avec de tels contenus acquis, devenir des lecteurs performants, ayant appris à :
0- ?
1- ???
2- effectuer les opérations...Bonjour Eveline ...
" Alors, je viens demander à ceux qui défendent ça, de me dire quand et où, les enfants — et quels enfants ? — vont pouvoir, avec de tels contenus acquis, devenir des lecteurs performants, ayant appris à :
0- ?
1- ???
2- effectuer les opérations mentales de la compréhension : identification des types d'écrits, mise en relation de données éparses dans le texte, raisonnement, anticipation, vérification des interprétations premières, etc.
@t
alain]]>Une bonne nouvelle ! - Laurent CARLE
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14055
2018-03-30T13:03:26+02:00Laurent CARLE« LIRE, C'EST INVENTER EN SILENCE UN UNIVERS »
Avec tristesse je me répète (sera-ce suffisant ?) :
Oui, c’est magnifique. Hélas, cette définition est très loin de faire l’unanimité. C’est le contraire. Pour la majorité, lire c’est déchiffrer. En didactique de la lecture...« LIRE, C'EST INVENTER EN SILENCE UN UNIVERS »
Avec tristesse je me répète (sera-ce suffisant ?) :
Oui, c’est magnifique. Hélas, cette définition est très loin de faire l’unanimité. C’est le contraire. Pour la majorité, lire c’est déchiffrer. En didactique de la lecture l’erreur est enseignée comme une vérité. Depuis des siècles, on s’y recueille pieusement devant la bible des phonistes, la « méthode », qui exclut les sourds muets de l’accès à l’écrit. Après-demain, sinon demain, comme aujourd’hui, dans un an, dans deux, dans dix, dans un siècle, un expert en pédagogie du bruit des lettres écrira encore ici, ailleurs, partout, car l’ignorance savante est infatigable :
« Un texte est d'abord à décoder, donc identifier et émettre les lettres. Ensuite, il faut comprendre, faire émerger le sens littéral, le sens premier. »
Pire, comme Annabelle et Alexandra, on fera « décoder » dans toutes les écoles élémentaires et dans les maternelles on éveillera l’oreille à la « conscience phonologique » avec la bénédiction du savant Ramus. Pour le malheur des enfants candides issus de parents sans culture écrite, Sylvestre de Sacy et Borel-Maisonny ajoutent au bruit marionnettes, mimiques et simagrées. Les enfants de parents lecteurs, ne s’y laissant pas prendre, feront les grimaces pour plaire à la maitresse et s’en amuser pendant que leurs camarades souffriront – souffrent - le martyre.
Ce ne sont pas les querelles entre marchands, entre savants, entre syllabiques et globale qui sont ridicules, ce sont les méthodes, avec ou sans gestuelle, ceux qui les fabriquent, qui les vendent, qui les achètent, qui s’en servent ou qui les valident. Si le ridicule tuait ce serait un génocide.
Et j’ajoute :
Non seulement ridicules mais grotesques et nocifs à la fois, ces marchands du temple sont des ogres dont la faim est insatiable. Leur but n’est pas de former des lecteurs mais d’empêcher les enfants du peuple d’apprendre à lire en s’enrichissant de l’ignorance candide de leurs professeurs de « lecture ». Plus qu’une tromperie, c’est une escroquerie qui n’est pas répertoriée comme telle dans la législation française.
Système où dominent les feedbacks négatifs, l’école française n’est pas près d’entrer dans le XXIe siècle. Elle n’est pas encore dans le XXe.
]]>Une bonne nouvelle ! - Jean Agnès
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14054
2018-03-30T11:15:17+02:00Jean AgnèsVertigineux.
JA...Vertigineux.
JA]]>Une bonne nouvelle ! - sarah
https://charmeux.fr/blog/index.php?2018/03/29/336-une-bonne-nouvelle#c14053
2018-03-30T10:46:44+02:00sarahMême à l'ESP on nous envoie vers ces méthodes (en tout cas à Nîmes), et gare à qui ose émettre des réserves... J'en ai fait l'expérience il y a quelques jours......Même à l'ESP on nous envoie vers ces méthodes (en tout cas à Nîmes), et gare à qui ose émettre des réserves... J'en ai fait l'expérience il y a quelques jours... ]]>