Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2016-03-29T17:34:46+02:00daily12016-03-29T17:34:46+02:00Du petit crétin au méchant con. - Laurent CARLE
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2016-03-29T17:34:46+02:00Laurent CARLEPour Michèle Akila
SOUVENIR D’ECOLE : anecdote phonologique au début des années 2000
C’est une maitresse de SG maternelle qui parle : « Hier, la médecin scolaire a administré les tests de dépistage du Docteur Zorman à mes élèves. Résultats : cinq me sont signalés pour une...Pour Michèle Akila
SOUVENIR D’ECOLE : anecdote phonologique au début des années 2000
C’est une maitresse de SG maternelle qui parle : « Hier, la médecin scolaire a administré les tests de dépistage du Docteur Zorman à mes élèves. Résultats : cinq me sont signalés pour une indication d’orthophonie de prélecture. Deux d’entre eux savent déjà lire. »
Sans commentaire.
]]>Du petit crétin au méchant con. - Eveline
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2016-03-27T14:32:23+02:00Evelineje pense, chère Michele, que la cause réelle de votre solitude est beaucoup plus profonde qu'une question d'opinion : les enjeux ici sont économiques et il est clair que nous ne faisons pas le poids.
Il faut bien voir, que depuis 1975, date de la sortie simultanée (alors qu'on ne se connaissait...je pense, chère Michele, que la cause réelle de votre solitude est beaucoup plus profonde qu'une question d'opinion : les enjeux ici sont économiques et il est clair que nous ne faisons pas le poids.
Il faut bien voir, que depuis 1975, date de la sortie simultanée (alors qu'on ne se connaissait absolument pas) de "La manière d'être lecteur" de Foucambert, et "La lecture à l'école" , signée Charmeux, ces deux ouvrages ont semé la panique au sein du lobby des fabricants de méthodes : si on apprend à lire sur du "vrai", plus besoin de méthodes.
Or, pour combattre la théorie de l'apprentissage sur du "vrai", apprendre à lire en lisant pour de bon, théorie séduisante, progressiste, dont la logique est difficile à contester, il fallait trouver un moyen de rendre les méthodes indispensables. Démontrer que la relation lettres-sons est indispensable aux tout débuts de l'apprentissage, est apparu comme l'un des meilleurs, parce que très difficile à mettre en place sur de vrais textes, surtout au début. Pour asseoir cette nécessité, une notion faisant "sérieux" était importante, comme la "conscience phonologique", qui a un intérêt évident pour la connaissance de la langue en général, mais assurément pas pour la lecture, activité visuelle de compréhension de messages apparaissant sous forme de traces écrites. Il fallait donc la rendre essentielle en lecture aussi, au mépris des évidences.
Avec les moyens dont dispose ce lobby, ses membres ont relevé le défi, si incroyable que cela paraisse : tout au long de ces années, ils ont réussi, patiemment, à obtenir l'appui officiel d'un gouvernement, celui des deux décennies précédentes, pour apporter à leurs intérêts économiques, les soutiens scientifiques qui leur manquaient : la Recherche en neuro-sciences, qui en était à ses balbutiements, coûte fort cher et quand les subventions officielles sont insuffisantes d'autres, d'où qu'elles viennent, sont les bienvenues.
Grâce à cela ils ont réussi à retourner l'image qu'avait l'enseignement de la lecture à partir des sons — jusque là symbole d'opinions obsolètes d'avant guerre (celle de 14 !) pour conférer à cette conception l'aura de rigueur et de nouveauté qui lui manquait pour convaincre le grand public.
Cette aura est telle qu'elle réussit à faire gober des couleuvres monumentales, réellement indéfendables tant elles sont contraires à la psychologie des enfants, à ce qu'on sait depuis quarante ans de la manière dont ils apprennent, sans oublier tous les constats d'enfants démolis par la frappe des syllabes, et mis en réelles difficultés par les contresens linguistiques innombrables qui émaillent les déclarations d'un Dehaene et de ses condisciples, qui vont jusqu'à contaminer, même les textes officiels.
Seul le profit menacé peut expliquer des choix théoriques aussi ahurissants de la part de chercheurs.
Face à un tel pot de fer, notre pauvre pot de terre n'a que peu de moyens. Mais les enjeux pour l'avenir de nos enfants sont tels qu'il faut agir quand même : multiplier les témoignages et les analyses éclairant les erreurs et les contresens.
Après avoir longtemps hésité à le faire, je pense qu'il faut maintenant dénoncer ouvertement ces financements de recherches, dont le but savamment caché est de démontrer scientifiquement ce qui arrange certains groupes.
Il faut RÉSISTER, et comme dirait un certain Stéphane, il faut s'indigner de voir jusqu'où peut aller le libéralisme et le profit à tout prix.
Il faut s'unir aussi à ceux que ces manœuvre scandalisent et à ceux qui continuent à travailler autrement, nos collègues des mouvements pédagogiques (GFEN, ICEM).
Il faut publier : cela finira par être lu...
Il faut donc aussi se battre sur ce terrain-là : en dépit des apparence, il est très dangereux pour l'avenir.]]>Du petit crétin au méchant con. - akila m
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2016-03-27T12:36:12+02:00akila mJe lis depuis quelques années votre blog et je constate aussi les dégâts sur les enfants en rep (mon lieu d'exercice). Ils s'appliquent tellement tous et en CE2 certains n'ont toujours pas intégrés ces sons complexes. Leur famille sur les conseils de l'école et bien souvent des psys EN (c'est...Je lis depuis quelques années votre blog et je constate aussi les dégâts sur les enfants en rep (mon lieu d'exercice). Ils s'appliquent tellement tous et en CE2 certains n'ont toujours pas intégrés ces sons complexes. Leur famille sur les conseils de l'école et bien souvent des psys EN (c'est mon métier aussi) cherchent désespérément un orthophoniste. (ils sont pris d'assaut et ne s'installent pas facilement en rep + en plus)
Quand en CM, ces enfants écrivent toujours phonétiquement, j'essaie de dire en équipe "mais il fait ce qu'on lui a appris depuis la GS" ; quand un enfant apprend miraculeusement à lire très vite en cp et qu'il refuse de faire tous ses exercices concernant les sons puisqu'il n'en a pas besoin, c'est difficile de montrer qu'il n'est pas paresseux ou dyslexique. L'aveuglement des adultes et leur bêtise disons-le atteint parfois le sommet.
Ma question c'est comment résister quand on est absolument seule à penser comme vous. Désolée de vous le dire, mais vos écrits et vos débats entre vous ne m'aident pas beaucoup. J'ai tenté de donner quelques textes de Laurent Carle à lire dans les écoles. Je n'ai eu aucun écho. Presque du mépris de la part d'enseignants maîtres E du rased (qui sont formés à fond phonologie ; je ris d'ailleurs quand je les entends car cela doit donner la nausée de répéter en forçant des sons par la voix toute la journée) qui ont pensé qu'il était un psychanalyste. Parler de ça, c'est comme toucher à une croyance désormais indéfectible, il me semble.]]>Du petit crétin au méchant con. - Eveline
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2016-03-16T18:22:30+01:00EvelineComme pas mal de débats dans les médias, même sur Arte, où ils sont un cran au-dessus, celui de lundi soir a agité pas mal d'idées creuses, laissant de côté le vrai problème avec la solution y afférente, celui de la manière dont la langue est enseignée.
Même Bernard Cerquiglini, qui...Comme pas mal de débats dans les médias, même sur Arte, où ils sont un cran au-dessus, celui de lundi soir a agité pas mal d'idées creuses, laissant de côté le vrai problème avec la solution y afférente, celui de la manière dont la langue est enseignée.
Même Bernard Cerquiglini, qui est un sage en matière de langue, semblait n'avoir jamais entendu parler de variation langagière ou de projets de communication, encore moins de situations de communication.
Quant à Cécile, sa manière de plaindre les illettrés, comme des malades incurables, était bien agaçante, du haut de son désir d'élitisme pour tous (y'en a quand même qui n'y arriveront pas... Faut pas rêver !), et sa conception des "deux" langues, l'oral et l'écrit, (l'oral étant moins bien que l'écrit, bien sûr !), comme s'il n'y en avait que deux !!.
On a poussé le ridicule jusqu'à affirmer qu'il faudrait dire, non pas "je vois cela quand je rentre" (formule négligée), mais "je verrai cela quand je rentrerai". Je suppose que ces messieurs enfilent leur smoking dès potron-minet pour aller au bureau, tandis que leurs épouses gardent leur Chanel pour faire la vaisselle, et qu'Alain Finkelkraut, son uniforme d'académicien pour tondre sa pelouse.]]>Du petit crétin au méchant con. - Laurent CARLE
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2016-03-16T17:22:23+01:00Laurent CARLE"Qu'a donc fait notre école républicaine ?" s'interrogeait ce matin sur fr.inter Cécile Ladjali, enseignante et écrivain, à propos de la situation d'illettrisme de plusieurs millions de nos concitoyens…"
et le soir même dans le débat « 28 minutes » sur Arte.
Comme tous..."Qu'a donc fait notre école républicaine ?" s'interrogeait ce matin sur fr.inter Cécile Ladjali, enseignante et écrivain, à propos de la situation d'illettrisme de plusieurs millions de nos concitoyens…"
et le soir même dans le débat « 28 minutes » sur Arte.
Comme tous les secouristes autoproclamés du SAMU pour « lettres en péril », Cécile promet aux élèves illettrés, "ces malades souffrant d’un mal invisible », qu’ils trouveront la maitrise de la langue, autant dire le « repos de l’âme », s’ils s’agenouillent avec ferveur au pied de l’autel du temple et manifestent leur repentir en battant leur coulpe pour avoir profané les textes, depuis tout petit, déjà. « Il n’y a pas de salut possible en dehors du langage maîtrisé ». La charité condescendante pour les manants mécréants de la divine langue, une forme compassionnelle du racisme social.
]]>Du petit crétin au méchant con. - Julos
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2016-03-14T14:30:13+01:00Julos"Qu'a donc fait notre école républicaine ?" s'interrogeait ce matin sur fr.inter Cécile Ladjali, enseignante et écrivain, à propos de la situation d'illettrisme de plusieurs millions de nos concitoyens.
Et personne pour lui répondre : "Mais madame la professeure, l''Ecole,..."Qu'a donc fait notre école républicaine ?" s'interrogeait ce matin sur fr.inter Cécile Ladjali, enseignante et écrivain, à propos de la situation d'illettrisme de plusieurs millions de nos concitoyens.
Et personne pour lui répondre : "Mais madame la professeure, l''Ecole, depuis toujours, alphabétise massivement, scrupuleusement, compulsivement, précocement... sans sembler se préoccuper de savoir dans quelle mesure son action forme, tout aussi massivement, des lecteurs et non pas essentiellement des déchiffreurs, plus ou moins véloces, plus ou moins polyvalents parmi les différents usages fonctionnels de l'écrit. Les plus malhabiles venant grossir les rangs des illettrés.
Les 10 ou 15% de super lettrés qui "consomment" 80% de la production écrite ont pourtant les yeux fertiles quand ils lisent, mais ils semblent rester aveugles et sourds à l'absurdité de notre politique de formation à la maîtrise de la langue écrite et orale !
Dans "alphabétiser", il y a "bêtise", quel cruel paradoxe pour cet outil majeur de construction de l'intelligence humaine qu'est le savoir lire-écrire !]]>Du petit crétin au méchant con. - Julos
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2016-03-10T15:35:34+01:00Julos"L’illettrisme s’y transmet par héritage."
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Oui Laurent. Une transmission qui se fait... par voie orale !
Ça ressemble à une vanne humoristique et pourtant ce n'est pas drôle, c'est dramatique.
:-(..."L’illettrisme s’y transmet par héritage."
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Oui Laurent. Une transmission qui se fait... par voie orale !
Ça ressemble à une vanne humoristique et pourtant ce n'est pas drôle, c'est dramatique.
:-( ]]>Du petit crétin au méchant con. - Laurent CARLE
https://charmeux.fr/blog/index.php?2016/03/06/289-du-petit-cretin-au-mechant-con#c12567
2016-03-10T10:42:53+01:00Laurent CARLEL’école française n’est pas une institution où l’on apprend ensemble parce qu’on est plus intelligent à plusieurs et que le but d’une communauté éducative est de former des citoyens. Non, pour les prédicateurs de l’élitisme à la française, religieusement écoutés, l’école...L’école française n’est pas une institution où l’on apprend ensemble parce qu’on est plus intelligent à plusieurs et que le but d’une communauté éducative est de former des citoyens. Non, pour les prédicateurs de l’élitisme à la française, religieusement écoutés, l’école serait plutôt le temple sacré de la consécration des concurrents méritants, les premiers de classe, dont la victoire s’arrache dans le silence du travail solitaire dépouillé de toute interaction entre pairs. Chacun pour soi, le maitre pour tous (en apparence). Les moralistes des conduites d’apprentissage nous affirment qu’en confrontant les potaches en général, et en particulier ceux qui se laissent aller, à plus d’exigences, on augmente significativement, par une mystérieuse alchimie mathématique, le nombre de gagnants, comme si le nombre de places de premiers était extensible au-delà de un et si celui des postes aux concours pouvait être défini et adapté en fonction des « résultats scolaires ». On produit ainsi une forte culpabilité chez les perdants, ce qui ne change rien à leurs performances mais les plonge dans la confusion de l’ignorance coupable, source d’anxiété. Ce sentiment pollue l’intelligence à tous les niveaux du système scolaire français, y compris chez les bons élèves. Les classes préparatoires ne peuvent accueillir tous les Français. Sinon ce ne serait plus ces aréopages d’excellence que le monde nous envie. Il va se soi que, dans un système ultra sélectif, si on élimine avant le début de la compétition, le choix en fin de parcours se fera sur un nombre réduit de candidats. La stratégie consiste donc à fermer la porte du stade aux enfants les moins bien équipés en compétences de base. Le verrouillage des portes se nomme « méthode de lecture » pour élèves de CP. La « méthode » consiste à présenter la lecture comme une mise en sons, une oralisation, des lettres de l’alphabet que les mots de la langue utilisent comme matériau pour se coucher sur papier. Les enfants qui se cassent le nez sur ces portes sont, hasard miraculeux de la naissance, ceux des classes populaires dont les adultes ne maitrisent pas l’écrit en général, la lecture en particulier. L’illettrisme s’y transmet par héritage. Aucun parent proche ne pouvant leur souffler comment tricher avec les règles et le « code » de déchiffrage enseignés, on peut leur faire avaler cette énorme couleuvre : « Ne devine pas, déchiffre sans chercher le sens de l’écrit ! Tu comprendras quand tu sauras lire. » Le résultat ne se fait pas attendre, un élève d’école primaire sur quatre ne sait pas lire. Qui ne sait pas lire, n’accède ni aux savoirs enseignés, ni à la culture des bibliothèques. Éliminé d’office, il est perdant désigné en compétition, perdu à l’écrit, exclu du jeu démocratique, futur abonné pour télévision à publicité qui offre aux annonceurs des cerveaux réceptifs. Cette politique « éducative » ne fait pas que dégager, au profit des privilégiés, les pistes qui mènent à la voie royale du pouvoir, elle prive de culture et de compétence sociale, et politique, les déshérités, un quart de la population. Même chez ceux qui apprennent à lire en dehors de l’école, et malgré la « méthode », parce qu’ils sont nés dans une famille de lecteurs, avoir été entrainés à mettre son intelligence en veilleuse pour « attraper des mécanismes », laissera des traces définitives : penser uniquement quand c’est expressément demandé et noté. Et encore… ! L’enseignement de la syllabation programmé est plus qu’une source d’échec et d’élimination, c’est une catastrophe nationale. Les médiocres résultats des Français aux tests PISA de l’OCDE ne semblent pourtant pas alerter les gens de pouvoir. L’intérêt national passerait-il après celui des classes dominantes ?]]>Du petit crétin au méchant con. - Julos
https://charmeux.fr/blog/index.php?2016/03/06/289-du-petit-cretin-au-mechant-con#c12566
2016-03-09T18:11:59+01:00JulosCommentaire au commentaire d'Eveline :
CQFD !
;-)
Apprendre à lire "mot à mot" c'est, plus tard, "penser mot à mot"... autant dire ne rien comprendre à sa propre pensée.
Dramatique et inquiétant pour l'avenir du monde.
Non ?...Commentaire au commentaire d'Eveline :
CQFD !
;-)
Apprendre à lire "mot à mot" c'est, plus tard, "penser mot à mot"... autant dire ne rien comprendre à sa propre pensée.
Dramatique et inquiétant pour l'avenir du monde.
Non ?
]]>Du petit crétin au méchant con. - Eveline
https://charmeux.fr/blog/index.php?2016/03/06/289-du-petit-cretin-au-mechant-con#c12565
2016-03-09T16:12:32+01:00EvelinePour illustrer ce que dit Laurent, qui évoque ceux qui plaignent les élèves d'avoir eu la malchance de tomber sur des «pédagogistes » qui pratiqueraient la méthode « globale », voici le constat que je fais tous les jours en corrigeant des copies d'étudiants, largement adultes, titulaires...
Pour illustrer ce que dit Laurent, qui évoque ceux qui plaignent les élèves d'avoir eu la malchance de tomber sur des «pédagogistes » qui pratiqueraient la méthode « globale », voici le constat que je fais tous les jours en corrigeant des copies d'étudiants, largement adultes, titulaires d'une licence et de deux masters universitaires.
L'épreuve à laquelle ils se préparent consiste en une analyse critique d'un document pédagogique, soutenue par des questions précises relatives au document proposé. Tous les candidats ou presque répondent aux questions par un mot, le premier qui arrive dans le document, semblant être une réponse possible, sans voir que, un peu plus loin, le document dit tout autre chose, nuançant, voire annulant, ce qui est écrit au début, auquel en fait, le contexte conférait une signification différente. Mais comme c'est un mot qu'ils cherchaient, ils ne sont pas allés plus loin.
Cela veut dire d'abord qu'ils répondent sans avoir lu la totalité du document, et surtout que la conduite de lecture acquise les invite à chercher des "mots" et non des idées ou des faits : une lecture linéaire, qui "comprend" au fur et à mesure qu'elle avance, sans aucune anticipation, aucune mise en relation des informations perçues, une lecture qui ne pense pas à ce qu'elle lit.
C'est exactement ce qu'enseigne une méthode de lecture : un déchiffrage oralisé qui entre, mot après mot identifié et "compris", dans les phrases puis les textes, qui obtient une bonne note si les "sons" n'ont pas été confondus .
Je me dis, alors, comme les "gardiens du temple" chers à Laurent, que mes adultes, intelligents pourtant, et diplômés, ont eu une fichue malchance, celle de tomber sur une de ces méthodes qui ont fait leurs preuves, la preuve surtout d'avoir installé des pratiques de non-lecture, indéracinables encore des décennies plus tard.]]>