Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2017-08-02T16:19:10+02:00daily12017-08-02T16:19:10+02:00(P)rendre le temps d'apprendre... - Olivia
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2017-08-02T16:19:10+02:00OliviaJe suis ne partage par l'avis de Laurent "Tant qu’apprendre sera défini comme un devoir et l’école comme obligatoire, les enfants la fréquenteront sous la contrainte pour y recevoir des savoirs distribués, pas pour les acquérir"
Si l'enseignant réussi à intéresser les...Je suis ne partage par l'avis de Laurent "Tant qu’apprendre sera défini comme un devoir et l’école comme obligatoire, les enfants la fréquenteront sous la contrainte pour y recevoir des savoirs distribués, pas pour les acquérir"
Si l'enseignant réussi à intéresser les élèves et les mener à apprendre de manière inductive et ludique, l'école sera perçue différemment.]]>(P)rendre le temps d'apprendre... - Sébastien Candelon
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2015-11-17T20:44:46+01:00Sébastien CandelonBonjour Eveline.
J'adhère totalement à vos réponses. Je pense que je pratique un peu la pédagogie que vous proposez avec des collègiens de 6°.
Je nomme ma pédagogie "pédagogie père poule" : prendre son temps pour lancer des choses. Ce n'est pas perdre du temps, c'est partir sur...Bonjour Eveline.
J'adhère totalement à vos réponses. Je pense que je pratique un peu la pédagogie que vous proposez avec des collègiens de 6°.
Je nomme ma pédagogie "pédagogie père poule" : prendre son temps pour lancer des choses. Ce n'est pas perdre du temps, c'est partir sur des bases solides, nettes et claires. A 11 ans, on n'est peut-être pas tout à fait prêt à avaler le grand saut vers le monde des grands.]]>(P)rendre le temps d'apprendre... - Laurent CARLE
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2015-11-11T10:58:47+01:00Laurent CARLERENDRE LE TEMPS ET L’ECOLE
Ne confondons pas l’effet et la cause !
Ce n’est pas le temps qui manque. Sinon, on continuerait à pédaler au lieu de faire roue libre en juin. C’est la formation et l’innovation pédagogiques. C’est le temps de l’apprentissage et de l’éducation qui...RENDRE LE TEMPS ET L’ECOLE
Ne confondons pas l’effet et la cause !
Ce n’est pas le temps qui manque. Sinon, on continuerait à pédaler au lieu de faire roue libre en juin. C’est la formation et l’innovation pédagogiques. C’est le temps de l’apprentissage et de l’éducation qui manque, mangé par le temps à court terme de l’enseignement à courte vue d’une année scolaire, commençant en septembre et s’arrêtant en mai. Pour « rendre » du temps il faut être sûr d’en avoir et, surtout, de ne pas le perdre. Temps donné, temps perdu ! Ce n’est pas rassurant. Oui, l’école est organisée « en fonction du temps des adultes », y compris pendant le temps des vacances ! Non, le temps de l’école n’est pas « à la fois celui des adultes et celui des enfants » ! Tant qu’apprendre sera défini comme un devoir et l’école comme obligatoire, les enfants la fréquenteront sous la contrainte pour y recevoir des savoirs distribués, pas pour les acquérir. Les horaires et les mois de distribution seront décidés par les distributeurs.
]]>(P)rendre le temps d'apprendre... - Delcourt
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2015-11-08T20:03:53+01:00DelcourtBonsoir Eveline. Si, si j'avais pris le temps de lire et de répondre tout de suite, mais mon ordinateur a coupé toute transmission in extremis.Et... le temps a passé.
Merci d'avoir pris le temps de répondre de manière aussi précise à nos amis Belges qui ont dû être satisfaits de toutes les...Bonsoir Eveline. Si, si j'avais pris le temps de lire et de répondre tout de suite, mais mon ordinateur a coupé toute transmission in extremis.Et... le temps a passé.
Merci d'avoir pris le temps de répondre de manière aussi précise à nos amis Belges qui ont dû être satisfaits de toutes les pistes que vous partagez.
J'ose dire que l'ensemble de vos réponses pourrait se voir comme un programme de formation initiale accompagnée par une équipe solidaire. Personnellement, j'y ai retrouvé beaucoup d'éléments qui auraient pu m'éviter les "bidouillages" que j'ai tentés au début de ma carrière, (retour très court à l'EN après une suppression de ma section IPES par M. Pompidou). Les 5 leçons-modèles pour enseigner l'Anglais (minutage absolu et éparpillement d'intentions pédagogiques sur 55 minutes) m'avaient amenée à me promettre de ne jamais imiter cela. Alors j'ai trouvé des solutions en observant les enfants et en me documentant, seule, beaucoup. Deux inspections dont une totalement inutile m'ont amenée vers les mouvements pédagogiques. Et voilà pourquoi je peux vous remercier du réconfort que vous apportez en rejoignant les convictions que j'avais peu à peu construites. Je continue à transmettre à mes jeunes collègue qui survivent à la refondation ainsi désignée.]]>(P)rendre le temps d'apprendre... - Laurent CARLE
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2015-11-05T16:01:19+01:00Laurent CARLEPETIT GUIDE DU TERRORISTE KAMIKAZE, par Eveline Charmeux
1. Commencer par une première exploration de l’ensemble au lieu d’aborder linéairement, les uns après les autres, les divers chapitres du programme.
2. Éviter de poursuivre la route du programme, régulièrement et sans états...PETIT GUIDE DU TERRORISTE KAMIKAZE, par Eveline Charmeux
1. Commencer par une première exploration de l’ensemble au lieu d’aborder linéairement, les uns après les autres, les divers chapitres du programme.
2. Éviter de poursuivre la route du programme, régulièrement et sans états d’âme, pour ne pas abandonner ceux qui restent en panne sur la route.
3. Inviter les enfants à bouger dans la classe, pour qu’ils ne restent pas à écouter une parole magistrale, mais travaillent en groupes, cherchent de la documentation, échangent entre eux, afin de résoudre des problèmes proposés par l’enseignant.
4. Supprimer les interrogations au tableau, les exercices d’applications, les dictées, l’organisation matérielle effectuée en présence des élèves, renoncer à faire recopier la « poésie », les consignes des exercices, les énoncés de problème ou le résumé de la leçon, « l’acharnement pédagogique» et la correction des exercices, apprendre à se servir de documentation pour réaliser le travail demandé, ne pas demander aux enfants de travailler sur mémoire pure.
5. Présenter le travail de l’année et les programmes dès la première semaine de l’année accompagnée de l’organisation du travail à venir, ensemble, élèves et enseignants ; le travail en « amont » de chaque tâche, la recherche et l’utilisation de documentation pendant qu’on travaille, le recours au dictionnaire d’orthographe et à celui des verbes en toute situation d’écriture (en toutes disciplines). Chercher pour chacun de ses élèves le « domaine d’excellence » qui est le sien, quel qu’il soit, et même s’il est sans rapport aucun avec le programme.
6. Ne pas organiser l'école en fonction du temps des adultes, au détriment de celui des enfants.
7. Des régulations régulières, au cours desquelles on fait ensemble le point, à la fois sur ce qu’on a fait, sur ce qui reste à faire et surtout sur la manière dont on le fait et où l’on prend ensemble des décisions sur tous ces sujets. La tâche d’un enseignant n’est pas de transmettre les savoirs requis par l’Institution (on ne transmet que des informations, jamais des connaissances : les connaissances n’existent que si on les a construites soi-même en les rattachant à celles qu’on avait déjà !), mais de les mettre à disposition des élèves pour qu’ils se les approprient, et de les aider à faire ce travail d’appropriation.
8. Informer les parents de ce qui se passe en classe, et des choix pédagogiques de l’enseignant, en les expliquant et en les justifiant si nécessaire. S’intéresser au milieu de vie des enfants, (et non le juger !!) Permettre aux parents d’avoir une connaissance précise de ce qui se passe en classe.
9. Les enfants s’ennuient ferme en classe et se font énormément gronder et punir, ce qui jamais n‘a aidé qui que ce soit à progresser. Il est urgent que ça change.
10. Se souvenir de l’ennui, des peurs et des chagrins que l’on a éprouvés à l’école dans son enfance, et les analyser pour savoir d’où ils ont pu venir, afin de les éviter aux élèves qui arrivent.
Celui qui applique la totalité des recommandations « Charmeux » est un dangereux pédagogiste, un ultra-révolutionnaire. Il faut sans tarder alerter Alain Finkielkraut. Celui qui en pratique 5/10 est un réformiste anti-syndicaliste, néfaste aux intérêts corporatifs. Il faut le signaler au SNES.
]]>(P)rendre le temps d'apprendre... - Julos
https://charmeux.fr/blog/index.php?2015/11/02/278-prendre-le-temps-d-apprendre#c12411
2015-11-03T17:52:11+01:00JulosPlusieurs d'entre nous ont évoqué et fait l'éloge de la lenteur. Avec raison et sagesse.
Parmi les pistes bibliographiques il en est une qui peut sembler éloignée de nos préoccupations. Et pourtant... Il s'agit des écrits et analyses de Paul Virilio, urbaniste et philosophe, qui nous alerte...Plusieurs d'entre nous ont évoqué et fait l'éloge de la lenteur. Avec raison et sagesse.
Parmi les pistes bibliographiques il en est une qui peut sembler éloignée de nos préoccupations. Et pourtant... Il s'agit des écrits et analyses de Paul Virilio, urbaniste et philosophe, qui nous alerte depuis longtemps sur les dangers et les multiples méfaits de la vitesse.
Un article, parmi d'autres, qui évoque l'importance et l'acuité de la réflexion de Paul Virilio : bibliobs.nouvelobs.com/es...]]>(P)rendre le temps d'apprendre... - Lepri Jean-Pierre
https://charmeux.fr/blog/index.php?2015/11/02/278-prendre-le-temps-d-apprendre#c12409
2015-11-03T15:21:30+01:00Lepri Jean-PierreCo-traducteur et éditeur de "Éloge de l'éducation lente", Silence/Chronique Sociale, j'ai été sollicité par une revue suisse de pédagogie. Voici la réflexion (un peu longue aussi : avec mes excuses)que je lui ai livrée.
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« Le temps ne fait rien à l’affaire … »...Co-traducteur et éditeur de "Éloge de l'éducation lente", Silence/Chronique Sociale, j'ai été sollicité par une revue suisse de pédagogie. Voici la réflexion (un peu longue aussi : avec mes excuses)que je lui ai livrée.
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« Le temps ne fait rien à l’affaire … »
Hâte-toi lentement (Boileau, La Fontaine).
Depuis vingt-cinq ans environ, le mouvement de la « lenteur » – slow-food, slow-city, slow-design, slow-made, slow-sex, slow-science, slow-éducation … – propose de ralentir. En mettant l’accent sur le temps – durée, rythme et fréquence –, ce mouvement vise d’abord, par un « mot-obus », la prise de conscience que notre mode de vie s’accélère et se détériore. L’objectif du mouvement « slow » n’est toutefois pas de ralentir, en soi et pour soi, que de constater que le plaisir ne naît pas, loin s’en faut, du « fast » : tout, tout de suite et à chaque instant . Il pointe également une méthode possible pour un retour à la qualité de la vie : chi va piano, va sano e va lontano . Aussi, le mouvement de la lenteur ne prétend pas qu'il faut tout faire systématiquement à une allure d'escargot. En fait, chaque événement, chaque objet, chaque personne, chaque relation… a un temps propre – qui, en outre, varie selon les moments. Ce temps particulier ne dépend pas du chronomètre ou d’une norme (extérieure). De ce fait, la lenteur ou le ralentissement préconisé n’est rien d’autre qu’une conséquence de la recherche d’une meilleure qualité de vie. La lenteur ne saurait donc être un objectif, voire une méthode – en tant que tels, ils peuvent même devenir un obstacle ! Le slogan « slow » est surtout un signal d’alerte.
Carl Honoré raconte que « lors d’une réunion parents-professeurs, la professeure de dessin a glorifié [s]on fils : " – C’est un jeune artiste très doué !". Ce soir-là, [il se souvient avoir] cherché activement où trouver des leçons de dessin et des professeurs capables d’alimenter le génie de [s]on fils. " – Mais papa, moi, ce que je veux, c’est dessiner. Pourquoi c’est toujours les adultes qui décident ?" ». Là, il a pris conscience que c’était lui qui voulait pour (à la place de) son fils, que c’était lui qui organisait/régentait le temps de son enfant.
Le temps de l’apprendre, ainsi que le pressent Carl Honoré, relève de considérations diverses dont voici quelques unes.
- La durée ou le moment de l’apprentissage, qu’on les catalogue comme « en avance » ou « en retard », ne dépend, en fait, que de la norme choisie pour établir ce qui est considéré comme « à l’heure ».
- Le temps de l’apprendre n’est pas un temps (pré)déterminé : j’apprends à tout moment, à tout âge, et cela prend le temps qu’il faut.
- Tout apprentissage est instantané. Ce qui peut avoir une durée, c’est le temps de la familiarisation, de la prise de conscience, de l’observation, des essais … qui précèdent l’apprentissage .
- Le temps de l’apprendre est un temps strictement personnel. Je peux tout apprendre, dès lors que ce que j’apprends a du sens pour moi. Le processus est même inverse : ce qui a du sens pour moi, je l’apprends, à mon insu ou intentionnellement.
- Aussi, tous les « emplois du temps », si courants dans les apprentissages organisés ou planifiés (par d’autres que l’apprenant), sont-ils un obstacle à l’apprentissage personnel. Pourtant, nous savons bien que « ce n’est pas en tirant sur les salades que je les fais pousser plus vite ! ».
Évidemment, l’apprendre ne se situe pas hors du temps.
C’est la vie qui décide de mes apprentissages, de leur contenu, de leur moment, de leur durée, de leur fréquence… car si je n’apprends pas, je ne (sur)vis pas. Si le cadre, temporel ou autre, est fixé par un autre que moi, ce que j’apprends alors, c’est à me soumettre à la décision de cet autre. En me dessaisissant de ma propre faculté innée d’apprendre, je me dévalorise et je le survalorise, je me sous-mets à lui (littéralement, je me « mets sous » lui).
Contrôler le temps des apprentissages – moment, durée, fréquence… – d’un autre – mon enfant ou mon élève, par exemple –, fût-ce pour son « bien », perturbe ses apprentissages essentiels – ceux qui constituent son être . Le temps ne fait rien à l’affaire : l’adage met bien l’accent sur le résultat et non sur le temps mis à l’obtenir.
Bien entendu, tout résultat prend « son » temps. Ce temps propre est fonction de l’apprenant et de l’objet de son apprentissage. Dans l’apprendre, comme dans toute chose, le temps, dans toutes ses dimensions, ne présage rien – du moins pas le temps dicté par un autre que l’apprenant.
Le temps de l’apprendre est un temps purement conjoncturel, unique, et surtout second (par rapport au but et au résultat qui sont premiers). C’est le temps de la vie : parfois rapide, parfois lent. Le temps de l’apprendre est donc un temps flexible, diffus, permanent, en un mot : personnel.
Apprendre vient à sa « bonne » heure.
La bonne heure, c’est le bon-heur.
Celui qui suit sa « bonne » heure est heure-ux.
« Tout vient à point à qui sait apprendre ! »
Temps mieux, alors.
Jean-Pierre Lepri
education-authentique.org
]]>(P)rendre le temps d'apprendre... - Pierre Frackowiak
https://charmeux.fr/blog/index.php?2015/11/02/278-prendre-le-temps-d-apprendre#c12407
2015-11-03T13:45:42+01:00Pierre FrackowiakA mon tour d’être long. Pardon !
Eveline a encore raison… La question du temps est déterminante dans l’organisation et la conduite des séquences et des journées scolaires. Elle est déterminante pour la réussite scolaire à long terme, pour la fatigue des élèves… et pour celle des...A mon tour d’être long. Pardon !
Eveline a encore raison… La question du temps est déterminante dans l’organisation et la conduite des séquences et des journées scolaires. Elle est déterminante pour la réussite scolaire à long terme, pour la fatigue des élèves… et pour celle des enseignants. Notons que la réforme du temps scolaire que l’on a eu tort de confondre avec une refondation n’a rien changé à ces questions totalement ignorées par les technocrates au sommet et à tous les niveaux de la pyramide Education Nationale.
Trois illustrations maintes fois observées au cours d’une longue carrière d’instituteur / inspecteur.
Je « prenais » souvent la classe. Pas du tout pour faire des séquences modèles, mais parce que j’aimais « faire l’école » et que je ne voyais pas l’intérêt, connaissant bien les enseignants, de rechercher tous les trois ou quatre ans des critiques à faire et des injonctions à donner. Je pensais aussi que mettre en évidence des pratiques pédagogiques qui allaient souvent plus loin dans la valorisation des potentialités des élèves, notamment les plus en difficulté, l’entretien après observation méthodique de l’activité réelle des élèves (plutôt que la paperasse), facilitait l’exigence de problématiser et de réfléchir ensemble. Philippe Meirieu m’avait dit il y a fort longtemps que le meilleur moyen de montrer que l’on est ex-pair/expert est de prendre le risque de faire plutôt que de dire sans savoir faire. A chaque fois, les enseignants me disaient : « oui, mais vous vous pouvez prendre du temps. Nous, non ». Dialogue : « - ah, bon. Pourquoi ? – parce que nous, on a le programme à faire ! ». Je plaisantais parfois sur le thème du rôle de l’inspecteur : « C’est quand même curieux. C’est moi qui suis censé contrôler, je vous dis qu’il faut vous libérer, et vous me dîtes que vous ne pouvez pas ». D’autres explications venaient invariablement : les exigences des parents qui contrôlent l’application des programmes, les différences entre les discours des inspecteurs successifs, les habitudes…
Je remarquais très fréquemment que la fin des séquences était toujours laborieuse. La sueur perlait sur les fronts, les emmanchures commençaient à se colorer, le questionnement inducteur avec les réponses incluses dans les questions et « l’inaudibiité » des réponses non attendues se renforçait… Je tentais alors de glisser un mot gentil « Cool ! Qu’est-ce qui se passe ? ». A chaque fois, on me disait : « je ne vais pas arriver au bout de ma prép’ ». Et si je disais « tant mieux », les yeux s’écarquillaient à chaque fois. Le dialogue sur ce constat ne manquait pas d’intérêt. On remontait à la formation, on abordait poliment les exigences classiques de la hiérarchie, on osait quand même parler des outils obligatoires qui ne servaient à rien. Journal, prép’, progression, répartition auxquels sont venus s’ajouter au fil des ans les usines à cases, les projets, les bilans pour tout et pour rien et l’énorme machinerie de l’évaluationnite… à se claquer la tête contre les murs. Curieux : on a toujours ajouté des outils sans en enlever aucun, on n’a jamais été capable d’inventer des outils neufs pour une école nouvelle. Il est vrai que malgré les réformes, elle a toujours évité les ruptures nécessaires et n’a jamais été nouvelle. Plus personne ne parle d’ailleurs de refondation
J’ai proposé à plusieurs reprises, au lendemain de la promulgation de la loi d’orientation de 1989, que je considérais comme un progrès et un acte de courage politique, pour tenter de prendre en considération une souffrance professionnelle qui ne cesser de croître, d’organiser des stages de formation continue sur des thèmes réellement professionnels : la fatigue des enseignants et le plaisir d’enseigner, nouvelle école et nouveaux outils pédagogiques, l’ennui des enseignants et des élèves, etc. Aucun n’a été retenu : le poids des lobbies disciplinaires, le mépris pour la pédagogie, mais aussi l’incapacité de traiter ces problèmes pour la majorité des formateurs étaient des obstacles qui s’ajoutaient à la condamnation facile d’une prétendue démagogie.
La refondation est passée à côté de ces sujets
Les solutions étaient pourtant connues. Il suffisait d’écouter Eveline Charmeux, Philippe Meirieu, André Giordan, de relire E. Morin, M. Serres, Freinet, de faire confiance aux enseignants « de base »… et de vouloir vraiment une autre école.
]]>(P)rendre le temps d'apprendre... - ClaireL
https://charmeux.fr/blog/index.php?2015/11/02/278-prendre-le-temps-d-apprendre#c12406
2015-11-03T10:38:29+01:00ClaireLBonjour, j'ai eu le même exercice à faire et je pense faire comme Évelyne, poster mes réponses sur mon blog.
Nous avons beaucoup de réponses communes mais il en est une avec laquelle je suis en opposition totale, c'est le meilleur moment de la journée. Pour l'expérimenter depuis très...Bonjour, j'ai eu le même exercice à faire et je pense faire comme Évelyne, poster mes réponses sur mon blog.
Nous avons beaucoup de réponses communes mais il en est une avec laquelle je suis en opposition totale, c'est le meilleur moment de la journée. Pour l'expérimenter depuis très longtemps, au contraire, je dis de privilégier la matinée, de l'allonger même, justement pour donner du temps aux enfants et surtout, pour ne pas la consacrer qu'aux maths et au français. Et croyez moi, ça marche ! Y compris aujourd'hui, là où je l'ai proposé aux enseignants avec qui j'ai travaillé.
Mais c'est vrai, ça a nécessité un travail avec les parents, respecter la régularité du rythme veille-sommeil, apprendre à se coucher au bon moment, ne pas zapper le petit déjeuner et y faire à nouveau apparaître le Pain ! Et bien cela aussi, ça marche.
Construire ainsi un projet éducatif dans lequel la co-éducation devient une réalité ne sert rien d'autre que le bien être des enfants.
Je crois qu'on partage tous ce souhait, et merci à Evelyne des partages dont elle nous fait profiter avec son blog.
Claire Leconte]]>(P)rendre le temps d'apprendre... - David.S
https://charmeux.fr/blog/index.php?2015/11/02/278-prendre-le-temps-d-apprendre#c12405
2015-11-02T22:40:28+01:00David.SMerci Eveline ! Je ne trouve pas ton texte trop long bien au contraire, on en demanderait plus. Cela fait du bien de prendre le "temps" de te lire ! J'adore ta répose à la question 6 ;-)
Cela me rappelle un superbe texte de Jacques Salomé.
Et pour faire lien avec le message...Merci Eveline ! Je ne trouve pas ton texte trop long bien au contraire, on en demanderait plus. Cela fait du bien de prendre le "temps" de te lire ! J'adore ta répose à la question 6 ;-)
Cela me rappelle un superbe texte de Jacques Salomé.
Et pour faire lien avec le message posthume de Haim Ginott(Donner de l'humanité à nos élèves(nos enfants)). Pourquoi pas leur donner du temps pour leur faire découvrir ce qui est important dans la vie et donc les rendre plus humains ?
Prenez le temps
Prenez le temps de jouer, c'est le secret de l'éternelle jeunesse.
Prenez le temps de lire, c'est la source du savoir.
Prenez le temps d'aimer et d'être aimé, c'est une grâce de Dieu.
Prenez le temps de vous faire des amis, c'est la voie du bonheur.
Prenez le temps de rire, c'est la musique de l'âme.
Prenez le temps de penser, c'est la source de l'action.
Prenez le temps de donner, la vie est trop courte pour être égoïste.
Prenez le temps de travailler, c'est le prix du succès.
Prenez le temps de prier, c'est votre force sur la terre.
Jacques Salomé
]]>(P)rendre le temps d'apprendre... - Christian
https://charmeux.fr/blog/index.php?2015/11/02/278-prendre-le-temps-d-apprendre#c12404
2015-11-02T18:38:24+01:00ChristianIl est au cœur de notre quotidien d'enseignant, imprègne chacune de nos conversations avec nos collègues, guide nos choix de chaque instant dans la classe.
S'il est une préoccupation majeure des enseignants, c'est bien celle de voir le temps de l'école leur échapper, comme le sable file...Il est au cœur de notre quotidien d'enseignant, imprègne chacune de nos conversations avec nos collègues, guide nos choix de chaque instant dans la classe.
S'il est une préoccupation majeure des enseignants, c'est bien celle de voir le temps de l'école leur échapper, comme le sable file entre les doigts de la main qui ne peut le retenir. Et pourtant, on s'arrête rarement pour le regarder avec le recul nécessaire.
A l'image de l'eau potable disponible sur notre planète, le temps pour apprendre est une ressource précieuse à l'école : une ressource qu'il est primordial de protéger, afin d'en garantir l'accès à tous ... et surtout à ceux qui en ont le plus besoin ou qui n'ont pas les moyens de la trouver ailleurs.
Mais, bien évidemment, il faut savoir distinguer "prendre" et "perdre" son temps.
A force d'être trop pressée, de courir après "son" temps, l'école ne garantit plus celui d'apprendre.
Lorsqu'on les interroge, (quasi)tous les enseignants partagent ce sentiment d'être embarqués dans une espèce de mécanique infernale, qui tourne trop vite mais qu'on ne peut arrêter. Un peu comme ce hamster qui, à chaque tour de sa cage, est à fois auteur et victime du mouvement qu'il crée. Et plus il court, plus il doit courir.
Et si, à l'ère de l'immédiateté impatiente, l'école sortait de sa cage à hamster et offrait aux enfants l'expérience de ce qu'ils n'ont (presque) plus l'occasion de vivre dans leur quotidien : celle de la patience et de la lenteur dans le calme ?
]]>(P)rendre le temps d'apprendre... - Julos
https://charmeux.fr/blog/index.php?2015/11/02/278-prendre-le-temps-d-apprendre#c12402
2015-11-02T16:14:06+01:00JulosRéponse à la question 10 : "...Se souvenir aussi qu’il a fallu du temps pour comprendre ce qu’on avait à apprendre : que les évaluations ratées l’ont été d’abord parce qu’elles arrivaient trop tôt et que c’est beaucoup plus tard qu’on a pu comprendre et retenir..."...Réponse à la question 10 : "...Se souvenir aussi qu’il a fallu du temps pour comprendre ce qu’on avait à apprendre : que les évaluations ratées l’ont été d’abord parce qu’elles arrivaient trop tôt et que c’est beaucoup plus tard qu’on a pu comprendre et retenir..."
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Comme je suis en plein accord avec ça ! La réponse d'Eveline ma d'ailleurs étrangement remis en mémoire ces vers d'Aragon :
"Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos cœurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux"
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Mais, au fait, "apprendre à vivre" est-ce que ça figure quelque part dans les programmes scolaires ?]]>