Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2011-12-10T09:03:33+01:00daily12011-12-10T09:03:33+01:00Et si on faisait AUTREMENT ? - Eveline
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2011-12-10T09:03:33+01:00Eveline"la suppression de la traditionnelle récréation d'une demie-heure qui ne satisfaisait personne"... Oui, Julos a bien raison de le rappeler. A tout point de vue, c'est une très mauvaise organisation.
D'abord, elle reste "hors éducation" : rien n'est prévu pour que ce soit un moment positif...
"la suppression de la traditionnelle récréation d'une demie-heure qui ne satisfaisait personne"... Oui, Julos a bien raison de le rappeler. A tout point de vue, c'est une très mauvaise organisation.
D'abord, elle reste "hors éducation" : rien n'est prévu pour que ce soit un moment positif pour les élèves. Et puis, comme elle est conçue pour que les élèves (à moins que ce soit les enseignants ?) se "détendent", cela signifie, qu'avant, ils étaient "tendus". Je crois qu'aujourd'hui, ils le sont tellement, que leur "détente" ne peut se traduire que par de la violence. C'est en effet, lors des récréations que la violence des enfants s'exprime le plus fortement.
Ce sont donc elles qu'il faut supprimer en organisant AUTREMENT le travail de la journée, pour qu'elle soit un moment de vie sans stress. Il n'y a aucune raison pour que le fait d'apprendre s'accompagne de stress !
Si toutes les écoles voulaient bien essayer, ce serait un grand pas vers un "mieux" possible à l'école...]]>Et si on faisait AUTREMENT ? - Julos
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2011-12-09T21:48:49+01:00JulosChanger l'école, en faisant autrement ... ce n'est envisageable que lorsqu'une équipe éducative existe authentiquement et fonctionne réellement. Je précise, équipe éducative, et non pas seulement équipe pédagogique. L'équipe éducative comprend bien entendu les enseignants, mais aussi des...Changer l'école, en faisant autrement ... ce n'est envisageable que lorsqu'une équipe éducative existe authentiquement et fonctionne réellement. Je précise, équipe éducative, et non pas seulement équipe pédagogique. L'équipe éducative comprend bien entendu les enseignants, mais aussi des parents, des animateurs ou des intervenants par exemple.
Dans l'école maternelle de ZEP francilienne où nous avons enseigné, ma femme et moi(elle 25 ans, moi 20),une équipe éducative, patiemment assemblée autour d'une équipe pédagogique pérenne et stable, a exploré plusieurs domaines en cherchant à chaque fois de s'y prendre "autrement". Le lire-écrire (création d'une BCD), l'entraide et la coopération dans les apprentissages (constitutions de classes multi-âges Petits/Moyens/Grands), l'auto-apprentissage (introduction de l'informatique dans chaque classe), les rythmes de vie (fonctionnement en ateliers décloisonnés en 1ère partie de l'après-midi).
Cette organisation de la vie scolaire en ateliers de l'après-midi a conduit à terme à la suppression de la traditionnelle récréation d'une demie-heure qui ne satisfaisait personne : ni les classes qui devaient interrompre leurs activités à 15h (alors qu'elles venaient tout juste de démarrer au retour des ateliers), ni celles qui "sortaient" de 15h30 à 16h, sachant que la sortie des classes avait lieu à partir de 16h 20 (que faire de ces 20mn de fin de journée scolaire ?).
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J'ai rédigé ce commentaire pour illustrer rapidement mais concrètement le dernier paragraphe du commentaire de Laurent ci-dessus intitulé "Il faut changer l'école !"
Oui, enseigner autrement c'est possible, il faut le vouloir et s'en donner les moyens.]]>Et si on faisait AUTREMENT ? - Laurent Carle
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2011-12-09T20:03:28+01:00Laurent CarleENSEIGNER SEULEMENT OU ÉDUQUER AUTREMENT PARTOUT ?
Je sais bien, chère Eveline, qu’on trouve souvent un coin de ciel bleu au milieu des sombres nuées, que des écoles modernes et rares ont existé de tous temps. C’est pourquoi j’ai écrit : « l’école moderne, vivante, démocratique...
ENSEIGNER SEULEMENT OU ÉDUQUER AUTREMENT PARTOUT ?
Je sais bien, chère Eveline, qu’on trouve souvent un coin de ciel bleu au milieu des sombres nuées, que des écoles modernes et rares ont existé de tous temps. C’est pourquoi j’ai écrit : « l’école moderne, vivante, démocratique n’a jamais existé », parlant du système scolaire français en général, et non : « aucune école moderne, vivante, démocratique n’a jamais existé ». Comme les villages gaulois quelques parts dans les BD de Goscinny et Uderzo résistant à l’occupant, l’école du padre don Milani à Barbiana en Toscane, celle de Freinet à Saint-Paul de Vence, celle de Dewey à Chicago, celles de Pestalozzi en Suisse et tant d’autres ont montré le chemin de la pédagogie. Mais, comme le dit le proverbe, une hirondelle…
Enseignant et pédagogue sont deux métiers différents. Et, bien souvent, ils s’opposent philosophiquement.
Or, depuis bientôt deux siècles, sur 100 maitres, on recense 5 pédagogues et 95 enseignants. On nomme officiellement SYSTÈME ÉDUCATIF ce qui n’est que SYSTÈME SCOLAIRE. L’humanisme et l’éducation sont étrangers à l’école traditionnelle.
Les élèves des écoles éducatives, comme l’école Freinet de Mons en Baroeul, sont différents en tous points de ceux du système scolaire. Ils y ont un authentique statut d’apprenant en collectivité et non d’élève auditeur solitaire isolé au milieu du groupe. Ils y sont traités comme acteurs majeurs de leurs apprentissages et citoyens de l’école. Ils ne s’ennuient pas dans les cours de récréation.
L’école pédagogique est la maison de l’enfance tandis que l’école traditionnelle est la maison des enseignants, qui imposent aux enfants de mériter leur carton d’invitation pour un strapontin. Leur droit de séjour est soumis à renouvellement, les « mauvais élèves » y sont retardés d’un an et, pire, orientés vers des classes de relégation, deux formes d’exclusion traditionnelles, en plus du carré d’arrestation et de la mise à la porte dans le couloir. Si les enseignants traditionnels assistaient à une classe pédagogique pendant une semaine, quel ne serait pas leur étonnement d’observer des enfants qui s’instruisent tous avec passion, travaillent et jouent dans le respect mutuel : élèves-élèves, élèves-maitre ! Difficile d’y trouver un exclu à la porte toujours ouverte !
Hélas, l’observation en serait difficile du fait de la rareté de ces classes. Pourquoi l’école démocratique de Mons en Baroeul est-elle regardée au mieux comme une expérience aventureuse aux résultats incertains, au pire comme un spectacle de foire, quand son mode de fonctionnement devrait être la règle dans toutes les écoles de France ? Quand Célestin Freinet inventait son école moderne dans les années 20, après la Grande Guerre, l’école traditionnelle majoritaire fonctionnait encore comme dans les années 20 du siècle précédent.
En 2011, elle fonctionne toujours comme dans les années 20 d’alors. Le train scolaire roule en marche arrière.
On mettra un terme aux transgressions, agressions et échecs,
* le jour où l’enseignant se définira comme éducateur et non comme transmetteur de savoirs, notateur, surveillant, entraineur-sélectionneur et juge-arbitre,
* le jour où chaque classe de niveau ne sera plus la propédeutique de l’année suivante,
* le jour où on ne cherchera plus l’homogénéité mais la diversité. Pour cela, il faut de la créativité, de l’enthousiasme, l’esprit d’équipe, d’initiative et de recherche, le renoncement à la compétition et à la notation, l’instauration de l’entraide, la mutualité, l’échange, le travail en commun, etc. bref, la démocratie scolaire non conforme aux intérêts du capitalisme dit libéral !
Il faut accorder un STATUT À L’ENFANT ÉCOLIER qui le protégerait contre les ABUS DIDACTIQUES TRADITIONNELS comme la femme occidentale a fini par obtenir un statut qui la protège contre les ABUS MACHISTES TRADITIONNELS, après un siècle de lutte revendicative.
Les maux et plaies du passé, sans cesse reproduits par le conservatisme, le conformisme, l’individualisme, le respect fidèle des traditions, ne manquent pas. Tout professionnel peut se prévaloir à juste titre de pratiquer son métier avec conscience professionnelle, qu’il soit professeur, psychanalyste, boulanger, notaire, prêtre ou banquier.
Il faudrait aussi que l’enseignant accorde la même faculté à son élève. Peut-on s’attribuer le mérite de la réussite et faire porter la responsabilité de l’échec sur le client ? Imaginons un psy ou un médecin aggravant la santé d’un patient et lui en attribuant la seule responsabilité, un boulanger vendant du pain mal cuit, cru ou brulé et reprochant à ses clients de ne pas aimer casser sa croute ! Bien que l’exercice d’un métier suppose qu’on en maîtrise les compétences, aucun de ces pros n’est autant sanctionné pour ses « fautes » que l’écolier en difficulté d’apprentissage, pourtant censé venir apprendre des savoirs qu’il ne maîtrise pas.
Aucun professionnel ne peut décemment mettre en avant sa bonne foi ou simplement la respectabilité de sa profession pour justifier de pratiques pénalisant ses usagers, comme la notation par exemple, sauf l’écolier qui n’a d’autre usager que lui-même et dont les piètres « résultats » ne peuvent faire du tort qu’à lui-même. Les métiers adultes donneraient-ils à leurs professionnels l’indulgence de la loi, voire l’immunité, tandis que le métier d’écolier serait a priori terni pas une faute originelle irréparable ? En effet, la tradition fait de l’assiduité et de « l’effort scolaire » un devoir sans dérogation, quels que soient la méthode, le talent ou l’incompétence du maitre, et de l’échec, une faute écolière, alors que l’instruction est un droit et l’erreur, un moment de l’apprentissage.
Contrairement aux adultes incompétents ou maladroits à qui toute faute serait pardonnable, eu égard à un statut d’immunité professionnelle, elle taxe « mauvais élève » celui qui ne réussit pas et le montre du doigt. Pourtant, tribunes et journaux n’en rendent jamais compte, sinon pour déplorer que les élèves d’aujourd’hui seraient, dit-on, bien plus mauvais que leurs ancêtres du temps des grandes guerres mondiales. Les personnes exerçant les métiers cités ici sont-elles toutes sans exception des modèles de vertu, de compétence et d’efficacité ? N’oublions pas que les droits des femmes à l’époque de la deuxième guerre mondiale étaient à peu près ceux des élèves aujourd’hui. Elles étaient des mineures au sein de la nation, y occupaient un strapontin comme les enfants d’aujourd’hui au sein de l’école. La majorité masculine au pouvoir leur refusait toute émancipation, arguant qu’elles n’avaient pas les capacités nécessaires à leur autonomie, comme cela se passe pour les écoliers, aujourd’hui. Aux sondages, les hommes de 1900 auraient déclaré normal, juste et enviable le sort de leurs contemporaines infantilisées, et leur infériorité, conforme à la volonté de la nature. On montrait du doigt toutes celles qui ne se soumettaient pas à la « justice » des hommes, comme les écoliers, aujourd’hui. Le discrédit est l’arme subtile de ceux qui ont le pouvoir. Quelques rappels :
· loi reconnaissant à la femme une « capacité juridique » restreinte : droit d'ester en justice, de témoigner, etc... votée en 1938
· sous le régime de Vichy l’avortement est jugé comme un crime contre l’état et puni de mort,
· acquisition du droit de vote en 1946, (jusque là, les institutrices enseignaient le mode de scrutin électoral et les institutions républicaines dont elles étaient exclues),
· droit à un compte en banque en 1965,
· droit à la contraception et à l’avortement en 1974,
· loi réprimant les violences conjugales en 1992.
Qu’il est long le chemin ! Beaucoup de droits ne sont toujours pas acquis en 2011. La construction démocratique n’est jamais achevée. Il y a encore beaucoup à faire. Et puisque les femmes sont largement majoritaires dans l’enseignement, puisqu’elles sont moins assoiffées de pouvoir, plus pacifiques, plus maternelles, plus compatissantes, puisqu’elles n’ont pas la vocation du despotisme comme les hommes... ne sont-elles pas les plus expertes et les mieux placées pour moderniser l’école et y introduire la démocratie en solidarité avec l’enfance, comme le fait l’état républicain pour elles, avec beaucoup d’atermoiements, mais quand même ? On ne devient pas citoyen et démocrate à 18 ans, subitement, par miracle, si on n’a pas fréquenté pendant ses années d’enfance une école démocratique, c'est-à-dire pédagogique.
IL FAUT CHANGER L’ÉCOLE !
Pour cela, il faut un minimum d’indépendance d’esprit, d’autonomie intellectuelle, d’esprit critique et jeter par-dessus bord les pratiques routinières et les prescriptions « pédagogiques » des savants et idéologues gardiens de la tradition. Alors, on accouchera d’un monde plus humain et de générations nouvelles meilleures que leurs aînées. Car c’est l’école qui enfante les citoyens de demain, solidaires ou égocentriques, socialistes ou individualistes. Pour accomplir cette mission il faut un tant soit peu d’inventivité, d’audace intellectuelle, d’esprit démocratique et de rupture avec un lourd passé. Bref, enseigner autrement.]]>Et si on faisait AUTREMENT ? - Eveline
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2011-12-09T09:53:49+01:00EvelineJoli renvoi dos à dos, cher Laurent.
Et pourtant, l'école moderne, vivante, démocratique a existé (elle existe toujours, du moins, elle essaie d'exister dans quelques rares endroits) : je l'ai rencontrée jadis et j'ai participé à son existence, précisément parce que celle de l'âge...
Joli renvoi dos à dos, cher Laurent.
Et pourtant, l'école moderne, vivante, démocratique a existé (elle existe toujours, du moins, elle essaie d'exister dans quelques rares endroits) : je l'ai rencontrée jadis et j'ai participé à son existence, précisément parce que celle de l'âge d'or en question était loin de l'être. Je l'ai connue de près et pas seulement en tant qu'élève : dans les années 50, à mes débuts de prof d'EN, j'en ai visité des dizaines et des dizaines, où j'ai trouvé parfois de très bons instits, avec un excellent rapport aux enfants, mais qui, faute d'une réelle formation théorique, enseignaient malheureusement des erreurs à leurs élèves, et parfois j'en ai rencontré de réellement méchants...
Quant à la question d'une redoutable logique : "Quelle folie aurait pu pousser à supprimer une manière d'enseigner agréable autant pour les maîtres que pour les élèves ?", c'est une question à mille euros et plus, à laquelle j'avoue ne pas oser répondre... même si, en fait, j'ai bien souvent osé le faire...
A propos, est-ce bien une question de croyance ???]]>Et si on faisait AUTREMENT ? - Laurent CARLE
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2011-12-08T21:08:52+01:00Laurent CARLE« Apportez une solution concrète, réalisable et qui fonctionne et non un regard d'enseignante nostalgique d'un bon vieux temps qui ne reviendra pas ou un de vos ouvrages purement théorique irréalisable au quotidien. »
Est-ce possible, côté pédagogue, de regretter un temps où l’école...« Apportez une solution concrète, réalisable et qui fonctionne et non un regard d'enseignante nostalgique d'un bon vieux temps qui ne reviendra pas ou un de vos ouvrages purement théorique irréalisable au quotidien. »
Est-ce possible, côté pédagogue, de regretter un temps où l’école était moderne, vivante, démocratique, école qui n’a jamais existé ? Sinon, quelle folie aurait poussé à supprimer une manière d’enseigner agréable autant pour les maitres que pour les élèves ?
Est-ce possible, côté conservateur, de regretter l’âge d’or de l’école traditionnelle, dont tous les élèves étaient bons, tous fréquentaient et apprenaient passionnément et tous réussissaient, école qui n’a jamais existé. Pour preuve, en 1950 : 35 élèves par classes, 5 % de réussite au baccalauréat et châtiments corporels quotidiens pour les rebelles et les « mauvais élèves ». Quels sont les responsables du déclin d’une école imaginaire prétendue brillante ?
À chacun ses croyances !
]]>Et si on faisait AUTREMENT ? - Ostiane
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2011-12-07T15:50:47+01:00OstianeEn équipe, oui, Eveline, 1000 fois oui!
Une très jolie phrase résume la vidéo que je joins à cette contribution. "Ce n'est pas le règlement qui a contribué à diminué la violence dans notre établissement, c'est le fait d'avoir rendu à nos élèves leur capacité d'engagement dans...En équipe, oui, Eveline, 1000 fois oui!
Une très jolie phrase résume la vidéo que je joins à cette contribution. "Ce n'est pas le règlement qui a contribué à diminué la violence dans notre établissement, c'est le fait d'avoir rendu à nos élèves leur capacité d'engagement dans leur travail" ce n'est pas la formule mot à mot, mais je vous laisse la retrouver :-) www.dailymotion.com/video...