Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2011-01-19T09:48:40+01:00daily12011-01-19T09:48:40+01:00Si l'on n'apprend pas à échouer, on échoue à apprendre... - mustapha
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2011-01-19T09:48:40+01:00mustaphaBravo pour la reactivation de cette idee relative a l'echec qui peut parfois devenir un long fardeau pour sa vie de femme ou d'homme....Bravo pour la reactivation de cette idee relative a l'echec qui peut parfois devenir un long fardeau pour sa vie de femme ou d'homme.]]>Si l'on n'apprend pas à échouer, on échoue à apprendre... - Laurent C
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2011-01-19T09:33:42+01:00Laurent CMine de rien, ces échanges riches, intelligents, généreux, sont formidablement formateurs et « subversifs ». En effet, quand les idées ne sont pas conformes à la doctrine, elles sont forcément subversives. Il est réjouissant d'en lire ici ! Les élèves des contributeurs à cette...
Mine de rien, ces échanges riches, intelligents, généreux, sont formidablement formateurs et « subversifs ». En effet, quand les idées ne sont pas conformes à la doctrine, elles sont forcément subversives. Il est réjouissant d'en lire ici ! Les élèves des contributeurs à cette chronique ont beaucoup de chance.
90 % des professionnels de l’école, enseignants et métiers parallèles, tous emplois confondus, n’ont pas de réelle formation. Leur seule compétence est de reproduire les pratiques de leurs anciens maitres après s’y être identifiés, loyalement, sans les passer au crible de l'esprit. La moitié d’entre eux se plaignent du désintérêt de leurs élèves pour les apprentissages scolaires, récriminent contre les difficultés du métier et les conditions de travail qui leur sont faites, sans jamais douter de leurs préjugés, se questionner et commencer à chercher où et comment se former vraiment en pédagogie ! Formation qui leur faciliterait la tâche et déclencherait l’intérêt des élèves pour leur enseignement. Il ne leur vient même pas à l’idée qu’il serait plus logique que ce soit leurs élèves qui se plaignent de leurs incompétences. Encore faudra-t-il que les plus audacieux, dans leur quête de formateurs, n’aient pas le malheur de tomber entre les pattes des nombreux gardiens du temple, qui se font passer, en toute légalité diplômée, pour de savants didacticiens, dits scientifiques de l’éducation, eux-mêmes sans formation pédagogique ! Mais, comme dit Noam Chomsky :
« De toute évidence, on ne peut rien faire sans prise de conscience. C’est donc le commencement par définition. Mais la prise de conscience vient de l’expérience et de la confrontation au monde. Vous ne prenez pas conscience et agissez ensuite, vous prenez conscience en agissant. On parvient ainsi à une lucidité à laquelle jamais on ne parviendrait en assistant à une conférence. Il y a donc une interaction entre prise de conscience et action. » Noam Chomsky, Comprendre le pouvoir, éditions Aden.
Malheureusement, nous sommes et serons toujours exposés à la propagande des gardiens de la pensée dominante, chercheurs ou philosophes, dont les publications valident les pratiques scolaires quotidiennes et les préjugés qui les accompagnent. Ils ne cesseront jamais de nous raconter des fables «scientifiques», qui confirment que l’école fonctionne bien comme un lieu d’éducation idéal et qu’il n’y faut rien changer. Leur carrière universitaire et leur renommée en dépendent. Pour ne rien perdre de l’autorité intellectuelle qu’ils ont acquise par conformisme avec l’idéologie dominante, ils doivent impérativement la sauvegarde des pratiques scolaires quotidiennes dans la conformité aux idées reçues de la tradition. C’est pourquoi il sera difficile à celui qui cherche, de trouver des interlocuteurs qui font avancer la pensée pédagogique.
Eveline, qui invite ses lecteurs à penser, plutôt qu’à se conformer, par ses travaux innovants fait partie des chercheurs d’exception qui ont révolutionné cette attitude d’écoute de ce que l’enfance scolarisée a à dire, mais qu'on n'écoute jamais. Ecoute supérieurement formatrice, pourtant ! Exception charmeusienne qui confirme la règle de la pensée unique.
Merci à tous pour vos enrichissantes contributions.
Indignons-nous !
Laurent Carle]]>Si l'on n'apprend pas à échouer, on échoue à apprendre... - Didier Chauvin
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2011-01-18T16:44:20+01:00Didier ChauvinJe partage tout à fait votre point de vue sur l'erreur et celui sur la façon de se prononcer sur une question à laquelle l'élève est tenu de répondre. Soit il a bon soit il a faux (on se situe bien dans l'évaluation à ce moment-là, me semble-t-il, et non dans l'apprentissage) : j'y...Je partage tout à fait votre point de vue sur l'erreur et celui sur la façon de se prononcer sur une question à laquelle l'élève est tenu de répondre. Soit il a bon soit il a faux (on se situe bien dans l'évaluation à ce moment-là, me semble-t-il, et non dans l'apprentissage) : j'y préfère nettement les consignes de l'ordre de classez, nommez, cherchez des différences ou des points communs etc...
Je souscris aussi complètement à votre conclusion : aucune évolution n'est possible sans d'abord et avant tout " être au clair " avec soi-même. On se débarrasse alors de sa propre toute-puissance, de vouloir être aimé à tout prix, de se sentir indispensable, incontournable...Bref on cesse d'être dupe.
Merci pour ce texte et bien à vous.]]>Si l'on n'apprend pas à échouer, on échoue à apprendre... - Dawoud68
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2011-01-16T22:21:06+01:00Dawoud68Quel bel article et quel beau titre. Merci.
Un autre exemple, celui-la d'enfants de maternelle pour lesquels pompier ne signifie que camion rouge, et pas du tout des personnes, ceci parcequ'ils ont construit ce concept sur les omissions des adultes "on entend les pompiers!" "ah,...Quel bel article et quel beau titre. Merci.
Un autre exemple, celui-la d'enfants de maternelle pour lesquels pompier ne signifie que camion rouge, et pas du tout des personnes, ceci parcequ'ils ont construit ce concept sur les omissions des adultes "on entend les pompiers!" "ah, voilà les pompiers" quand ce ne sont que les véhicules qui passent...
Et nombreux sont encore les exemples de non-erreurs des élèves, qui ne sont que le reflet de nos propres erreurs de compréhension des concepts qu'ils ont construits avec ce qui leur a été offert...
Nombreuses sont par ailleurs celles que l'on trouve en mathématiques et plus particulièrement en numération.]]>Si l'on n'apprend pas à échouer, on échoue à apprendre... - Ostiane
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2011-01-15T18:38:44+01:00OstianePoursuivons, oui Sylvain cette discussion.
Derrière l'erreur se cachent souvent des conceptions erronées très fortement ancrées chez l'enfant comme chez l'adulte d'ailleurs...
Parfois également l'erreur est le résultat de mauvaises stratégies pourtant très logiques dans l'esprit de...Poursuivons, oui Sylvain cette discussion.
Derrière l'erreur se cachent souvent des conceptions erronées très fortement ancrées chez l'enfant comme chez l'adulte d'ailleurs...
Parfois également l'erreur est le résultat de mauvaises stratégies pourtant très logiques dans l'esprit de l'enfant. L'erreur est ce qui se révèle, ce qui est visible.
Un exemple: Tel résultat d'opération est faux. Pourtant l'enfant ne fait ni d'erreur de calcul, ni d'erreur d'alignement. Alors quoi? Tout simplement, mais encore faut-il être en mesure de l'observer en action, l'élève commence à compter par la gauche (sens de l'écriture) au lieu de commencer par la droite. Apprenant à lire et à compter en même temps, il applique tout naturellement les mêmes règles, il s'appuie sur ce qu'il connaît et transfère le mécanisme à un autre domaine. Quoi de plus légitime! Tant que l'enseignant se limitera à valider ou invalider le résultat obtenu sans prendre en compte la face cachée de l'opération mentale effectuée, il pourra renvoyer son élève faire refaire indéfiniment son opération mathématique...L'erreur non traitée ou pire sanctionnée peut dans ce cas mener à la frustration et à la colère chez l'élève qui ne comprend absolument pas ce qui lui est reproché...Et on verra dans le même temps le même élève désapprendre à lire, puisqu'il aura perdu toute confiance en la validité de sa stratégie!!
]]>Si l'on n'apprend pas à échouer, on échoue à apprendre... - Sylvain Grandserre
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2011-01-15T13:21:40+01:00Sylvain GrandserreJe me permets de prolonger la discussion...
Travaillant en classe de CM1/CM2, je vois des élèves capables d'anticiper les erreurs dont nous venons de parler. Ils ont tout de même près de 8 ans d'ancienneté et ont vécu des milliers de situations de classe (pas forcément variées, c'est un...Je me permets de prolonger la discussion...
Travaillant en classe de CM1/CM2, je vois des élèves capables d'anticiper les erreurs dont nous venons de parler. Ils ont tout de même près de 8 ans d'ancienneté et ont vécu des milliers de situations de classe (pas forcément variées, c'est un autre débat).
Ils peuvent dès lors répondre aux questions : "à votre avis, quelles sont les erreurs possibles ? Où pourrait-on se tromper ? Pourquoi un enfant de CE1 n'y arriverait pas ? Quels sont les pièges à éviter ?"
Enfin, je confirme que les élèves répondent rarement n'importe quoi. Peut-être simplement l'adulte n'est-il pas toujours en mesure de parcourir le chemin de l'enfant.
Un dernier exemple pour montrer jusqu'où ça peut aller... Travaillant avec un élève de CLIS auquel je demandais de "CHERCHER" ce qu'il avait fait pendant les vacances, je l'ai vu se lever pour prendre un dictionnaire. Quand je lui ai demandé pourquoi, il m'a dit que quand on cherchait, il fallait prendre... un dictionnaire !]]>Si l'on n'apprend pas à échouer, on échoue à apprendre... - Eveline
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2011-01-14T08:25:50+01:00EvelineMerci, Sylvain, pour ces exemples, si clairs d'intelligence. J'ai passé ma vie de formateur à le dire : quoi qu'en disent certains, les enfants ne font pratiquement jamais le "n'importe quoi" dont on les accuse. Leurs erreurs sont le résultat d'un raisonnement toujours intelligent, à l'aune de...
Merci, Sylvain, pour ces exemples, si clairs d'intelligence. J'ai passé ma vie de formateur à le dire : quoi qu'en disent certains, les enfants ne font pratiquement jamais le "n'importe quoi" dont on les accuse. Leurs erreurs sont le résultat d'un raisonnement toujours intelligent, à l'aune de leurs représentations. Et pour nous, enseignants, elles sont l'un des moyens (le seul ?) de connaître ces représentations. On ne peut s'appuyer sur ce qu'ils savent, que grâce à leurs erreurs, à condition évidemment de les regarder comme des informations à étudier, au lieu d'en faire des "fautes" à punir.]]>Si l'on n'apprend pas à échouer, on échoue à apprendre... - Sylvain Grandserre
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2011-01-13T21:19:58+01:00Sylvain GrandserreC'est à un véritable changement de regard qu'il faut procéder. Non plus pour valider aussi bêtement que les évaluations nationales (vrai/faux, bon/mauvais) mais en acceptant de dire d'une erreur qu'elle est "intéressante".
C'st un terme que j'emploie souvent en classe car cela...C'est à un véritable changement de regard qu'il faut procéder. Non plus pour valider aussi bêtement que les évaluations nationales (vrai/faux, bon/mauvais) mais en acceptant de dire d'une erreur qu'elle est "intéressante".
C'st un terme que j'emploie souvent en classe car cela dédramatise la situation mais permet aussi de voir ce que révèle l'erreur. Car une erreur nous dit des choses, expose des représentations, met à jour des conceptions, souligne une incompréhension, un contre-sens.
Pierre écrit "tous le monde" car du monde, c'est beaucoup de personnes alors on met un "s".
Léa pose l'addition 22,34 + 4567 en alignant dizaines et milliers car elle a toujours vue des additions rectangulaires.
Quentin pense que la Méditerranée était gelée du temps des Romains et que c'est ainsi qu'ils ont pu occuper tout le pourtour !
Eloïse place Paris au centre de la France car elle est persuadée que telle est la place d'une capitale.
Corentin croit que la nourriture va directement dans le coeur car quand on a trop mangé "on a mal au coeur".
Au moment de vouloir faire un six dans un jeu de dés en mathématiques, Lucas lance plus fort pour obtenir un nombre plus grand.
La chorale de la classe se met à chanter plus fort car on lui a demandé de chanter plus aigu !
On pourrait remplir ainsi des milliers de pages en piochant dans notre simple vécu d'enseignant (ce que fit le journaliste Jean-Charles avec les "perles" publiées il y a près de 50 ans !). Et de tout cela nous ne devrions rien faire ? Rien tirer ? Rien exploiter ? Quel gâchis !
]]>Si l'on n'apprend pas à échouer, on échoue à apprendre... - Ostiane
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2011-01-13T15:08:52+01:00OstianeMerci Eveline pour ce billet. Faire de l'erreur une alliée plutôt qu'une ennemie, tel est effectivement l'enjeu. Malheureusement il est par trop vrai que l'erreur, par tradition, entraîne davantage le trouble au sein de nos écoles qu'elle ne rime avec pédagogie.
La peur de l'erreur la fait...Merci Eveline pour ce billet. Faire de l'erreur une alliée plutôt qu'une ennemie, tel est effectivement l'enjeu. Malheureusement il est par trop vrai que l'erreur, par tradition, entraîne davantage le trouble au sein de nos écoles qu'elle ne rime avec pédagogie.
La peur de l'erreur la fait prendre en horreur semant avec elle terreur et déshonneur...Cruelles assonnaces, allitérations assassines...
Des questions qui peuvent cependant amener l'enseignant à s'auto-évaluer dans différents domaines. La co-évaluation ou l'analyse des pratiques en équipe pourra également se révéler salutaire...Petit questionnaire en 5 points qu'il sera bon de décliner en critères observables.
- Est-ce que je développe chez mes élèves le sentiment de compétence scolaire, à savoir la capacité à poursuivre des buts? Si oui, alors l'erreur fait partie de la démarche.
- Est-ce que je leur permets d'acquérir un sentiment de compétence sociale, en favorisant les activités de résolution de problèmes? Si oui, alors l'erreur est un vecteur central.
- Est-ce que je les aide à construire un sentiment d'identité? Si oui, alors l'erreur est un puissant révélateur de conscience de soi et de son rapport à l'apprentissage.
- Est-ce que je m'efforce de créer un sentiment d'appartenance au groupe? Si oui, alors l'erreur est un élément à part entière du groupe.
- Est-ce que je veille à établir un sentiment de sécurité? Si oui, alors l'erreur revet un statut bien particulier.
L'erreur pour l'enfant est un formidable moyen d'apprendre, pour l'enseignant c'est également un précieux outil d'analyse et de compréhension des stratégies utilisées par les élèves ainsi qu'un indicateur de la pertinence de ses consignes et de la légitimité de ses objectifs.
Ne nous en privons pas, ne les en privons pas non plus!
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