Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2008-12-05T14:35:21+01:00daily12008-12-05T14:35:21+01:00De la sélection à l'entrée en 6ème... et en général - Fred
https://charmeux.fr/blog/index.php?2007/09/06/14-de-la-selection-a-l-entree-en-6eme-et-en-general#c627
2008-12-05T14:35:21+01:00Fredje suis assez surpris de lire des raisonnements de proche en proche de la part d'adultes. De quoi est il question initialement? il existe apparemment statistiquement une quantité non-négligeable d'enfants, qui, à leur arrivée au collège n'ont pas un socle de connaissances suffisant pour pouvoir...je suis assez surpris de lire des raisonnements de proche en proche de la part d'adultes. De quoi est il question initialement? il existe apparemment statistiquement une quantité non-négligeable d'enfants, qui, à leur arrivée au collège n'ont pas un socle de connaissances suffisant pour pouvoir absorber les enseignements plus avancés qu'on y apprend. Je ne suis pas parvenu a avoir accès a ces statistiques sur le net mais il serait aussi très interessant de voir quelle est la distribution de ces statistiques en fonction des zones géographiques et correllée au revenu moyen par habitant de cette zone.
Des lors de nombreuses hypotheses peuvent etre envisagées afin de trouver une solution pour résoudre ce probleme dont par exemple : trafiquer les statistiques (!) afin de masquer le probleme (le nier), considérer que les enfants n'ayant pas le socle sont des idiots qui apprennent trop lentement par rapport aux critères de notre système d'education, considérer que les enseignants de primaire desdits enfants sont incompétents à satisfaire les critères de notre système educatif ou bien encore envisager que l'origine du problème est un manque de moyens, ce qui est l'hypothèse que personnellement, je retiendrais.
Ceci constitue une base de réflexion dans le cadre d'une approche de résolution des problèmes en 7 étape (www.pitt.edu/~groups/prob... methode connue et reconnue dans bon nombre de milieux et en particulier dans la gestion de la qualité dans l'industrie.
De manière individuelle, chacun peut choisir d'aller dans l'une ou l'autre des directions proposées par les hypotheses exemplifiées ci dessus en fonction de sa sensibilité, de ses connaissances et de son vécu. Il semble que le gouvernement ait choisi l'option des eleves idiots et/ou celle des enseignants incompetents avec un constat qui peut etre resumé par : "puisque des eleves n'ont pas pu avoir le socle de base au terme du primaire, il faut simplement les ecarter du systeme standard d'education afin de ne pas penaliser ceux qui ont ce socle.".
Pour ma part, j'ai la sensation que ceci corrige les effets et non les causes. Efforcons nous de dresser un modele d'education "ideal". Un constat est qu'a priori un eleve disposant d'un tuteur competent s'occupant de lui a temps complet sera certainement une methode très efficace pour que cet eleve apprenne correctement des enseignements puisque ce tuteur peut s'adapter a la vitesse d'apprentissage de l'enfant et offre la flexibilité de revenir sur des points qui n'auraient pas ete compris/assimilés. Pour preuve de ce constat, je citerais le role positif d'association comme l'entraide scolaire amicale ou bien, pour ceux qui ont des revenus qui le permettent, les complements de cours particuliers, afin d'aider un eleve en difficulté.
Evidemment, compte tenu des moyens du pays, il est impossible d'attacher (et de former) un tuteur pour chaque eleve de ce pays. les taxes qui en decouleraient serait insupportables. Le choix politique fait depuis longtemps est donc de combiner plusieurs eleves par critère d'age pour leur delivrer un enseignement commun. Il en decoule des distortions evidentes: differences de vitesse d'apprentissage (combinaison d'enfants par critère de connaissance); deconcentration due au bruit produit par les autres (quel nombre d'enfants par classe optimum pour eviter cela?); capacités de self control et pouvoir de concentration de l'enseignant... (quel nombre d'heure, en fonction du nombre d'enfants est tolérable pour un enseignant donné?)...
Selon moi, sachant qu'il est impossible d'offrir le système le plus efficace aux enfants de ce pays, si la volonté politique est vraiment de fournir un bon niveau d'education au plus grand nombre dans ce pays, il faudrait plus agir sur les critères (que j'ai mis entre parenthèses ci dessus) permettant d'optimiser la combinaison des eleves en groupe plutot que de donner un etiquette a des humains en fonction des resultats obtenus dans le cadre d'un système non optimisé comme c'est le cas actuellement. Ce n'est pas exhaustif bien sur mais par exemple, pourquoi ne pas essayer de regrouper des eleves entrant au CP en fonction de leurs connaissances et de leur comportement evalués de maniere individuelle: par exemple, un eleve sachant deja ecrire qui comprend deja les principes de la lecture (parce qu'a la maison, l'emulation d'un frere ou d'une soeur plus agé a fait que l'enfant s'est interessé a cela), si il est placé dans un groupe ou tout le monde est comme lui, progressera tres rapidement en lecture mais par exemple, il peut avoir des difficulté de comprehension des chiffres auquel cas il sera dans un groupe pour l'arithmetique qui sera beaucoup plus encadré. On peut imaginer que les groupes avancés peuvent concentrer un plus grand nombre d'eleves tandis que les groupes moins avancés sont moins gros. Cela solutionne aussi le probleme de la concentration de l'enseignant puisqu'on peut imaginer qu'un enseignant de primaire peut intervenir dans la meme journée sur un gros groupe avancé en lecture puis sur un petit groupe necessitant plus d'effort et d'attention. La variation est très attractive pour l'esprit humain, c'est bien connu. Enfin, la flexibilité de passer d'un groupe a l'autre en fonction de resultats de tests annuels ou semestriels permet de s'adapter au parcours de l'enfant tout en eliminant la notion d'echec (un enfant peut etre d'abord interessé par la lecture, aller dans un groupe avancé puis connaitre des difficultés necessitant un reajustement, puis reintegrer le groupe avancé lorsque ces difficultés sont resolues).
Ainsi on passe d'un système en 2 dimensions (dommage qu'on ne puisse joindre un image) a un systeme a trois dimensions permettant a chacun de progresser selon son rythme pour arriver au socle de base en fin de parcours et peu importe si la fin de parcours intervient à 11 ou 13 ans, du moment que la fin de parcours correspond à des acquis du socle de base. On passe d'un systeme ou perdre une année est un drame et une repetition a un systeme ou les années importent moins que l'objectif fixé: disposer des connaissances de base pour etre intégré dans notre société (etre capcable de gerer ses comptes, lire les courriers administratifs, ...).
Il me semble que ce type d'enseignement par groupe de flexibilité est aussi mieux adapté aux enfants qui presentent un handicap qui les empeche de suivre l'enseignement en vitesse normale et qui necessitent un soutien plus actif.
Evidemment cette solution est plus couteuse que de mettre un simple examen de passage en 6eme en place mais la encore il s'agit somme toute d'un choix politique!
]]>De la sélection à l'entrée en 6ème... et en général - Astro52
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2007-09-08T17:29:03+02:00Astro52Chère Eveline,
Ce que vous dites est vrai dans la mesure où ce que les adultes appellent "échec" n'a pas en réalité causé un écart trop important pour créer des groupes cohérents.
Dans votre texte, la conception du travail de groupe est un travail où on s'enrichit en...Chère Eveline,
Ce que vous dites est vrai dans la mesure où ce que les adultes appellent "échec" n'a pas en réalité causé un écart trop important pour créer des groupes cohérents.
Dans votre texte, la conception du travail de groupe est un travail où on s'enrichit en cherchant ensemble et non en imitant la verticalité. Ceci est plus que recevable. Mais ça implique aussi que chacun puisse apporter quelque chose à la démarche collective. Or si l'écart est trop grand, ceux qui "suivent" vont (même inconsciemment) éclipser le camarade largué qui n'est alors plus un coéquipier mais un "boulet". Et on aura beau leur faire la morale, celui qui ne peut plus donner dans un tel système ne reçoit plus non plus !
Dans ce cas, on peut mettre en place un tutorat mais c'est une autre histoire.
Certainement que quand on a suffisamment d'élèves faibles ou en difficultés pour qu'il y ait une continuité dans l'effectif ça peut fonctionner. Car on peut alors créer des groupes suffisamment cohérents pour chercher ensemble. Ce qui d'ailleurs peut se conjuguer avec un tutorat dans d'autres moments pour que la classe reste une classe et non une juxtaposition de "castes".
Mais que faire quand un seul élève est "isolé" très loin de tout le reste de la classe, trop loin pour créer ne serait-ce qu'une paire vraisemblable avec qui que ce soit de disponible ?
Et pour info, je ne suis pas du tout un adepte de la chasse aux copieurs. Ma position serait plutôt de leur dire "plutôt que de recopier son résultat, si tu lui demandais plutôt COMMENT il a fait pour l'obtenir ?". Mais évidemment, pour ça il faut parler à son voisin, et c'est encore une autre histoire !
Cordialement,
Astro52
]]>De la sélection à l'entrée en 6ème... et en général - BGT
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2007-09-07T19:07:23+02:00BGTL'historien des techniques bondit quand il lit "Je rappellerai d'abord, cher Victor, que les RÉSULTATS en matière de sciences humaines, et principalement en pédagogie, n'ont jamais valeur de preuves".
Il serait donc impossible de fonder un critère quelconque de vérité si c'était...L'historien des techniques bondit quand il lit "Je rappellerai d'abord, cher Victor, que les RÉSULTATS en matière de sciences humaines, et principalement en pédagogie, n'ont jamais valeur de preuves".
Il serait donc impossible de fonder un critère quelconque de vérité si c'était le cas.
Quant à la "cohérence" évoquée cela tient de l'opinion : un logicien sait très bien que le critère de cohérence entre éléments n'est pas un critère de vérité. Cela signifierait également que les opinions d'une époque sont vraies si elles sont en cohérence avec celles des voisins disciplinaires ? Cela a deux conséquences que l'on ne peut accepter :
- Impossibilité de création de nouveauté (TOUJOURS en incohérence avec l'ancien système).
- Vérité scientifique à géométrie variable qui nous obligerait à dire que finalement, oui, la thèse de l'infériorité/supériorité raciale est vraie puisqu'en cohérence avec l'édifice global des sciences de l'homme au XIXe siècle.
Soyons sérieux, la preuve en science humaine existe même si elle ne suit pas forcément les cadres de la preuves des sciences de la vie ou des mathématiques (vous connaissez probablement les travaux sur les problèmes de l'appréciation numérique en psychologie).
Je suis personnellement un comparatiste par nature. Je l'ai fait dans ma pratique professionnelle d'enseignant : on teste et on garde ce qui marche le mieux. Inutile de vous dire que je n'ai pas gardé ce à quoi vous vous attendez.
Le problème maintenant est d'établir par collégialité une norme de ce qui fonctionne et pourquoi.
Pensez par exemple que les élèves apprennent mieux en situation d'activité que par écoute d'une explication est fausse pour 90% des élèves. La pédagogie dite frontale est acclamée par les études (scientifiques pour le coup, j'en avais envoyé une à Madame Charmeux il y a quelques temps) des groupes pluridisciplinaires américains intéressés au renouveau de l'école publique d'outre-Atlantique. Les panels dépassent souvent les 10 000 sujets observés in situ et les temps d'observation les cinq ans. Bien entendu, on n'y verse dans aucun scientisme en essayant de chiffrer les gains. On affirme tout simplement qu'une manière d'enseigner est plus accessible à l'élève qu'une autre.
Une dernière chose amusante : ces gens, plutôt "très à gauche", ont comme modèle l'école française de la IIIe république et son ascenseur social.
Une ironie de l'histoire ?]]>De la sélection à l'entrée en 6ème... et en général - Eveline
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2007-09-07T18:29:20+02:00EvelineD'abord, cher Olivier, il est bon de rappeler qu'un enfant n'a pas à "savoir lire" au CP. Le CE1, qui est la dernière année du cycle 2, est tout entier nécessaire à la mise en place d'un savoir lire efficace qui ne se limite pas au déchiffrage (lequel, en plus n'en fait même pas...D'abord, cher Olivier, il est bon de rappeler qu'un enfant n'a pas à "savoir lire" au CP. Le CE1, qui est la dernière année du cycle 2, est tout entier nécessaire à la mise en place d'un savoir lire efficace qui ne se limite pas au déchiffrage (lequel, en plus n'en fait même pas partie...).
Ensuite, on ne peut dire, de personne, ni adulte ni enfant, qu'il ne sait pas du tout lire. Dès deux ans, un enfant, tout comme un adulte analphabète, a des stratégies de repérage qui sont déjà de la lecture, et sur lesquelles on peut s'appuyer pour aller plus loin.
Chaque fois que, dans mes équipes, on a laissé passer au CE1, un enfant apparemment en échec de lecture (par rapport à ce qui a été fait au CP, et qui est loin de correspondre à l'apprentissage définitif), l'enfant en question a toujours rejoint le peloton, de façon fort satisfaisante, à la fin du CE1.
Pourquoi ?
* D'abord parce que ce passage l'a mis en confiance vis à vis de lui-même, et que c'est de loin ce qui importe le plus.
Vous voulez qu'un enfant ait confiance en lui ? Commencez par lui faire confiance vous-mêmes !
* Ensuite, parce que, dans les classes où je travaillais, le travail d'équipe était de règle en classe. Or, on sait qu'un enfant apprend plus de ses pairs que des adultes.
(C'est pourquoi, entre parenthèses, la tâche de l'enseignant est de favoriser les échanges entre élèves, au lieu de partir à la chasse des "copieurs" !!)
Un enfant qui travaille dans un groupe de pairs va apprendre beaucoup plus et beaucoup mieux qu'à écouter les explications de l'enseignant, si bien menées soient-elles.
Ce qui n'empêche pas à ces explications d'être très utiles et nécessaires... APRÈS le travail du groupe.
Si on fait du travail valorisant, en faisant confiance aux élèves, s'ils sont motivés, c'est-à-dire s'ils ont compris l'utilité et l'intérêt du travail proposé, ne vous en faites pas : ils apprendront, et plus vite qu'on ne pense .
* Dernier élément de réponse : on sait par les travaux sur la psychologie des enfants et celle de l'apprentissage, que l'on n'apprend pas du tout de façon régulière.
On apprend lors de périodes d'accélération, que tout le monde connaît, mais qui sont imprévisibles en dates comme en durées, et qui doivent impérativement être entrecoupées de périodes de repos et même de régression.
Si bien que la précocité, comme le retard n'ont, en fait, pas grand sens. Un enfant qui démarre très tôt aura forcément besoin de s'arrêter ensuite et si on l'en empêche, le risque est grand de le détruire.
De même, un enfant qui démarre tard (voyez Einstein !), — si on lui fiche la paix et si les adultes ne le stressent pas avec leur hâte et leur inquiétude, — rattrapera sans difficulté ce qui n'est en réalité qu'une apparence de retard. Les roses qui éclosent tard ne sont pas moins belles que les précoces.
C'était l'esprit vraiment intelligent de la mise en place des cycles à l'école primaire, dans la Loi de 1989, qu'il serait tellement catastrophique de supprimer... Hélas !
]]>De la sélection à l'entrée en 6ème... et en général - Astro52
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2007-09-07T17:26:51+02:00Astro52Mais qu'apprend en CE1 un enfant qu'on a fait passer en ne sachant pas du tout lire ?
Quel sens y a t-il à appeler CE1 sa classe s'il y fait un travail de CP ? Bien souvent dans une classe double CP/CE1 d'ailleurs......Mais qu'apprend en CE1 un enfant qu'on a fait passer en ne sachant pas du tout lire ?
Quel sens y a t-il à appeler CE1 sa classe s'il y fait un travail de CP ? Bien souvent dans une classe double CP/CE1 d'ailleurs...]]>De la sélection à l'entrée en 6ème... et en général - Eveline
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2007-09-07T13:58:47+02:00EvelineComme beaucoup, j'ai un esprit d'escalier !
J'aurais pu commencer ma réponse en demandant à Victor de me citer les travaux SCIENTIFIQUES qui prouvent l'utilité du redoublement... !!
De toute façon, il est bien évident que, même s'ils existent, ce dont je doute, il est impossible qu'ils...Comme beaucoup, j'ai un esprit d'escalier !
J'aurais pu commencer ma réponse en demandant à Victor de me citer les travaux SCIENTIFIQUES qui prouvent l'utilité du redoublement... !!
De toute façon, il est bien évident que, même s'ils existent, ce dont je doute, il est impossible qu'ils puissent constituer la moindre preuve. ]]>De la sélection à l'entrée en 6ème... et en général - Eveline
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2007-09-07T12:00:34+02:00EvelineJe rappellerai d'abord, cher Victor, que les RÉSULTATS en matière de sciences humaines, et principalement en pédagogie, n'ont jamais valeur de preuves : il reste dans ce domaine infiniment trop de variables indépendantes pour qu'un résultat puisse valablement être imputé à une pratique....Je rappellerai d'abord, cher Victor, que les RÉSULTATS en matière de sciences humaines, et principalement en pédagogie, n'ont jamais valeur de preuves : il reste dans ce domaine infiniment trop de variables indépendantes pour qu'un résultat puisse valablement être imputé à une pratique.
D'autre part, j'ai toujours pensé, comme quiconque réfléchit un peu sur son métier, que les conclusions d'une Recherche fondamentale sont surtout à mettre en relation avec les recherches fondamentales de toutes les autres sciences qui concernent la pédagogie.
C'est en effet, seulement la COHÉRENCE THÉORIQUE d'une pratique considérée, qui permet de formuler des HYPOTHÈSES D'ACTION (on ne travaille que sur des hypothèses d'action qu'il faut constamment réajuster... On est loin des affirmations selon lesquelles une méthode serait meilleure que toutes les autres !!).
Or, aujourd'hui, les chercheurs, notamment en neuro-sciences, ont des prétentions pédagogiques qui n'ont rien à voir avec leurs compétences, et prétendent proposer des démarches pédagogiques à partir de leurs travaux. Mais c'est impossible !!
Pour formuler des hypothèses pédagogiques sur l'enseignement du français (par exemple), il faut tenir ENSEMBLE les conclusions des travaux en linguistique, en psycholingjuistique, en sociolinguistique, en psychologie des enfants, en psychologie des apprentissages,etc.
J'en passe et des meilleurs.
Pour ce qui est du redoublement — spécialité française dont se gaussent pas mal les étrangers !—, ce sont les données des travaux nombreux en psychologie des apprentissages, et du fonctionnement des enfants, que corroborent les observations de tous ceux qui sont effectivement dans les classes (et non dans les laboratoires), qui permettent de formuler l'hypothèse que le redoublement d'une classe est plus nocif qu'utile dans la majeure partie des cas.
On peut même affirmer que le plus nocif de tous est le redoublement d'une classe de "début ", comme le CP ou la 6ème.
La raison ? C'est que les travauxs évoqués plus haut révèlent qu'un enfant a besoin d'une année entière pour construire son propre réseau de liens à ce nouvel environnement : les lieux, les gens, les habitudes, les camarades, les façons de parler etc.
Si, au bout de cette année, on le ramène à la case départ (c'est toujours désagréable, même dans le jeu de l'oie !), on court deux énormes risques, sans parler des aspects affectifs d'humiliation...
1- celui de casser ce réseau patiemment élaboré tout au long de l'année ;
2- celui de casser la confiance qu'il avait inconsciemment, dans son pouvoir de construire ce genre de liens.
C'est dire qu'il va sorir de là fragilisé, et avec un sentiment d'infériorité évident.
C'est d'autant plus vrai que, la plupart du temps, l'enseignant va aggraver les choses en empêchant le redoublant de profiter des avantages que lui donne sa situation.
Vous savez bien que, invariablement, si ce pauvre redoublant lève la main pour répondre, on va le faire taire d'un "non, ! Pas toi !!".
C'est donc au nom du principe de précaution qu'il faut éviter cette situation qui consiste à faire recommencer ce qui n'a pas marché : vous savez bien que jamais le fait de recommencer n'a permis de progresser : pour cela, c'est S'Y PRENDRE AUTREMENT, qu'il faut !!
Ce qui permet de formuler les hypothèses suivantes :
1- on doit éviter au maximum tout redoublement de classe.
2- on peut néanmoins l'envisager dans de rares cas, à condition qu'il soit souhaité par l'élève, et surtout que l'élève soit alors considéré comme un leader dans sa classe, et que l'on présuppose de sa part, une "supériorité" qu'il aura à mettre au service des autres afin de les aider.
Quand un élève est en échec, le meilleur moyen de l'en sortir, c'est d'en faire un soutien pour ceux qui ont encore plus de difficultés que lui.
Pour ma part, j'ai fort souvent sorti de l'échec des CM2 en détresse de lecture, par exemple, en les envoyant aider les CP dans ce domaine...
Voilà, cher Victor, ce que je peux vous répondre. Si cette réponse ne vous convient pas, j'en serai navrée, mais selon moi, il n'en est pas d'autres !
]]>De la sélection à l'entrée en 6ème... et en général - Victor
https://charmeux.fr/blog/index.php?2007/09/06/14-de-la-selection-a-l-entree-en-6eme-et-en-general#c175
2007-09-06T23:32:19+02:00VictorUne simple question : quelle(s) étude(s) (j'entends scientifiques dans la démarche et les objectifs et je ne vous ferai pas l'injure de détailler) a/ont établi l'inefficacité du doublement ?
1) Je récuse évidemment celles menées par les Directions des ministères concernés et les officines...Une simple question : quelle(s) étude(s) (j'entends scientifiques dans la démarche et les objectifs et je ne vous ferai pas l'injure de détailler) a/ont établi l'inefficacité du doublement ?
1) Je récuse évidemment celles menées par les Directions des ministères concernés et les officines qui en dépendent, l'objectivité des domestiques n'étant pas garantie.
2)La Finlande si souvent évoquée ayant créé un système hypocrite de classe d'attente, merci de m'en dispenser.
(N'oubliez pas de m'indiquer les références précises)
Merci.]]>De la sélection à l'entrée en 6ème... et en général - julos
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2007-09-06T18:02:09+02:00julos"N'y aurait-il pas une voie médiane entre la sélection à l'entrée en sixième sauce droitière ... et l'abandon pur et simple des élèves en difficulté au collège, sous prétexte que le redoublement ne sert à rien."
Le fait que le redoublement soit inefficace n'est pas utilisé..."N'y aurait-il pas une voie médiane entre la sélection à l'entrée en sixième sauce droitière ... et l'abandon pur et simple des élèves en difficulté au collège, sous prétexte que le redoublement ne sert à rien."
Le fait que le redoublement soit inefficace n'est pas utilisé comme un prétexte, par les équipes enseignantes, car c'est un aveu d'impuissance, pour tout le monde, le plus souvent.
En tapant DEP redoublement on a une série de textes variés sur cette douloureuse question.]]>De la sélection à l'entrée en 6ème... et en général - Astro52
https://charmeux.fr/blog/index.php?2007/09/06/14-de-la-selection-a-l-entree-en-6eme-et-en-general#c168
2007-09-06T15:41:33+02:00Astro52Mais qu'est-ce dont, pour eux, élever le niveau d'exigence de la primaire, si ce n'est ajouter d'autres étapes de sélection encore plus précoces ? Ont-ils seulement compris qu'élever le niveau d'exigence n'élève le niveau que de ceux qui ont les capacités de l'atteindre ? Pourra t-on alors,...Mais qu'est-ce dont, pour eux, élever le niveau d'exigence de la primaire, si ce n'est ajouter d'autres étapes de sélection encore plus précoces ? Ont-ils seulement compris qu'élever le niveau d'exigence n'élève le niveau que de ceux qui ont les capacités de l'atteindre ? Pourra t-on alors, pour ne pas risquer de faire baisser le "taux d'entrée en 6ème" et donc la réputation de l'école, renvoyer ceux qui vus leurs résultats en CE1 risqueraient de ne pas y entrer en temps voulu ? Après tout, certains lycées, y compris publics, le font déjà pour le bac...
Cela dit, un élève en échec en 6ème est un élève qui souffre. Il n'y a donc rien de très humain non plus à y envoyer des élèves qui ne sont pas, ou pas encore, en mesure d'y trouver une relative réussite, ou du moins d'en tirer un bénéfice.
Les SEGPA n'accueillent que les élèves qui relèvent d'une déficience marquée, que les cas les plus lourds. Pour tous les autres, c'est le "moule" de la sixième dite "normale". Or il y a un public intermédiaire assez important d'élèves en difficulté dont le profil ne relève pas de SEGPA, et qui ne sont pas prêts non plus pour suivre efficacement dans ce "moule". On peut dire qu'aujourd'hui, malgré toutes les différences entre le primaire et le collège, que la première lacune dans le lien entre les deux est l'absence quasi-totale de dispositifs adaptés à ce public intermédiaire d'élèves en difficulté. Deux problèmes s'opposent à la mise en place de tels dispositifs :
- leur coût élevé.
- le risque d'y concentrer les problèmes en tout genre et donc d'en faire un ghetto là où on voulait faire une passerelle.
Le primaire et le secondaire ne peuvent pas se renvoyer la balle indéfiniment. En effet, de tels dispositifs auraient besoin des deux. Ils faudraient qu'ils s'appuient à la fois sur la spécificité pédagogique des profs des écoles (étant donné les difficultés d'apprentissage des élèves en question) mais aussi sur les professeurs de collège avec qui, si ça marche, les élèves devront le jour prochain travailler. En cela, l'implication des maîtres E serait décisive, mais il faudrait en augmenter le nombre car ils n'ont même plus le temps de prendre les élèves en difficulté les plus âgés. En tout les cas, cela impliquerait un tel budget que le déclic ne peut venir que de tout en haut.
]]>De la sélection à l'entrée en 6ème... et en général - BGT
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2007-09-06T10:37:06+02:00BGTN'y aurait-il pas une voie médiane entre la sélection à l'entrée en sixième sauce droitière (qui est conçue comme fonctionnant un peu comme la sélection entre voie générale et voie technique en Finlande d'ailleurs, c'est-à-dire sans recours possible) et l'abandon pur et simple des...N'y aurait-il pas une voie médiane entre la sélection à l'entrée en sixième sauce droitière (qui est conçue comme fonctionnant un peu comme la sélection entre voie générale et voie technique en Finlande d'ailleurs, c'est-à-dire sans recours possible) et l'abandon pur et simple des élèves en difficulté au collège, sous prétexte que le redoublement ne sert à rien.
Dans ma dernière classe de sixième, sur 26 gamins, j'en avait trois qui ne lisaient pas du tout, cinq qui déchiffraient sans comprendre et 17 qui ne satisfaisaient pas au niveau de lecture requis pour travailler en histoire-géographie (pourtant les instits étaient très fiers à la réunion CM2-6e de leurs métodes idéo-machin-chose sensées marcher du tonnerre de Zeus). De pauvres hères, ces enfants, avec papa-maman au chomdu et des appartements trop petits pour des familles trop nombreuses.
Que sont-ils devenus ensuite ? Passés en cinquième probablement. Puis en quatrième, en troisième, et cætera jusqu'à venir grossir les rangs de ces jeunes jugés inemployables, mais qui sont passés dans la classe supérieure pendant toute leur scolarité quand même. La belle affaire !
Ce qui est saisissant avec ce débat sélection / redoublement - et effrayant pour la Gauche, ma Gauche, ai-je envie de dire - c'est que les solutions à droite et chez nous reviennent au même : une reproduction des inégalités.
Le problème ne réside pas dans le redoublement ou la sélection, mais dans l'absence totale de structures adaptées aux difficultés de chacun. Quelle pensée babare celle qui veut lâcher un enfant dans un environnement hostile parce qu'il ne maîtrise pas les savoirs essentiels pour y réussir !
Les anti-redoublement me font penser à ce salaud de maître nageur qui m'avait balancé à la baille quand j'avais dix ans, sous prétexte qu'à cet âge, on sait nager et c'est tout. Qu'est-ce que j'aurais aimé redoubler ! Rester encore un peu dans le petit bassin pour doucement me faire au contact de l'eau, au niveau qui monte, avant d'être jeté où l'on n'a pas pied...
Ne pas laisser entrer un élève en sixième s'il ne peut pas suivre est une bonne chose. Ca évite les drames et la détestation d'une école qui ne laisse pas le temps à certains de s'y faire (les plus lents, les plus sensibles, un peu comme moi avec cette satanée flotte qui me colle encore une sacrée pétoche. Je suis perdu à jamais pour la natation. Oh ! Pas pour devenir Manaudou version homme, juste pour y prendre du plaisir l'été sur la plage). Ne perdons pas nos élèves.
Empêcher définitivement un élève d'y entrer par contre, c'est là que réside la dimension criminelle de l'esprit de cette mesure.
Il faut prévoir des moments de pause, d'adaptation (ça existait à une époque, mon épouse à fait une seconde "méthodologique" avant d'entrer en seconde au lycée, et on lui doit le goût revenu pour les études).
Bref, cette sélection est pour moi de la même eau que ce que l'on fait aujourd'hui en faisant passer systématiquement dans la classe supérieure sans mesure d'accompagenment : une condamnation.]]>