Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2009-06-24T16:03:04+02:00daily12009-06-24T16:03:04+02:00A l'école, comme ailleurs, il faut pouvoir espérer pour entreprendre... - Julos
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2009-06-24T16:03:04+02:00JulosPlusieurs articles intéressants dans la dernière livraison de télérama qui font le point sur l'inégalité sociale (Voir Louis Maurin) et l'inégalité scolaire.
www.telerama.fr/idees/le-......Plusieurs articles intéressants dans la dernière livraison de télérama qui font le point sur l'inégalité sociale (Voir Louis Maurin) et l'inégalité scolaire.
www.telerama.fr/idees/le-...]]>A l'école, comme ailleurs, il faut pouvoir espérer pour entreprendre... - Laurent
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2009-06-10T17:24:12+02:00LaurentJe comprends l’inquiétude institutionnelle de Pierre Frackowiak. Cependant…
Il y a un risque, non négligeable, à attaquer le pouvoir actuel et ses réformes, même si, libérales, elles ont pour but de privatiser l’éducation et de la mettre aux enchères pour la vendre aux plus...Je comprends l’inquiétude institutionnelle de Pierre Frackowiak. Cependant…
Il y a un risque, non négligeable, à attaquer le pouvoir actuel et ses réformes, même si, libérales, elles ont pour but de privatiser l’éducation et de la mettre aux enchères pour la vendre aux plus offrants.
Condamnables, donc !
C'est un risque sous forme d’effet secondaire indésirable : la protestation sous entend que tout allait pour le mieux jusqu’ici. Le risque est d’absoudre la responsabilité, dans la faillite du système en tant que maison d’éducation pour les enfants du peuple, des enseignants, pris individuellement et dans le cadre de leurs organisations syndicales, majoritairement hostiles au changement.
Un présupposé ou un préjugé favorable les désigne à l’opinion comme des saints laïcs. Si on suit l’opinion, on pourrait leur confier des enfants, les yeux fermés.
La réalité est moins idyllique, le professeur lambda est loin d’être le bon pasteur de ses élèves. Même chahuté, agressé, poignardé, il demeure un professeur autocrate, parfois contesté, mais toujours cumulant les trois pouvoirs, dans un système totalitaire.
Si nous avions un gouvernement de gauche, le « système éducatif » aurait peut-être plus de sous, moins de menaces de démantèlement, mais serait tout autant conservateur et reproducteur de l’ordre et de l’inégalité des classes sociales, en proclamant, devant qui veut bien le croire, « l’égalité des chances ». Je veux dire que les «mauvais élèves», les perdants de la loterie des «chances», souffrent de l’échec, de la punition qui l’accompagne traditionnellement, de la stigmatisation et du mépris didactiques qui vont avec, et ce, autant sous ministère PS que sous ministère UMP. Les RASED ne changent pas grand-chose sur ce point capital. D’ailleurs, les premiers GAPP ont vu le jour sous la présidence pompidolienne. Ces « agents de subvention pédagogique, (de subversion ?) » n’ont introduit aucune dose, même minime, de pédagogie dans les classes. Seuls, les enseignants trouvent avantage à travailler sous un ministère de gauche… conservateur, plutôt que sous un ministère de droite… réformateur au profit du commerce.
Pour les enfants, c’est du pareil au même.
En 89, un certain ministre de l’éducation, de gauche, Lionel Jospin, a publié une loi d’orientation pour réformer, en profondeur, le système scolaire, de l’intérieur. C’était une réforme révolutionnaire et pédagogique. Les enseignants ont accepté sans rechigner les améliorations de carrière (proposées par le ministre en échange d’un effort de changement pédagogique). Les fonctionnaires chargés de la mettre en application l’ont rangée sous une pile de dossiers au fond d’une armoire.
Si elle avait été mise en œuvre loyalement, les écoliers français se classeraient en tête des évaluations PISA, aujourd’hui, et aucun gouvernement n’oserait toucher à ce « miracle finlandais », orgueil et fierté de la patrie en harmonie avec son école.
Chez ceux qui étaient en poste à l’époque, on se souvient vaguement d’avoir entendu parler de ce projet, mais de ne l’avoir pas vu passer. Sans doute roulait-il au-dessus de la vitesse autorisée, probablement plus que la vitesse de la lumière ?
Les projets de la droite sarkozienne ne sont que la mise en application de la pédagogie traditionnelle du chacun pour soi, du méritantisme, poussée au bout de sa logique. La reproduction de la division sociale sera-t-elle mieux garantie si elle est assurée par des institutions privées ? Pourtant, des fonctionnaires zélés et auréolés faisaient assez bien le tri jusqu’ici ! La corporation des enseignants ne peut pas, à la fois, refuser ces réformes, néfastes pour l’école, fussent-elles celles d’arrière grand papa, et continuer de récompenser le «mérite» après avoir sanctionné les «mauvais élèves». Car, ces «réformes» vont donner un coup d’accélérateur à la sélection (par l’argent, donc), que chaque maître s’applique à réaliser loyalement, depuis que l’école existe.
Pour un «mauvais élève», est-ce plus douloureux d’être éliminé par un maître privé que par un maitre public ?
L’institution propose aux enfants du siècle XXI des méthodes d’apprentissage et une morale scolaire sorties du musée de l’enseignement et de l’éducation. Les maîtres sont, à leur insu, dans leurs pratiques didactiques, sur la même longueur d’onde que les ultraconservateurs qui réclament l’application intégrale des valeurs du passé. Les « bons ministres » ont toujours déclaré à leurs administrés : « surtout ne changez rien ! les vieilles méthodes sont les meilleures. »
Il y a contradiction évidente, qui ne saute pourtant pas aux yeux des militants scolaires, entre lutte pour la défense de l’école républicaine et pratique de la sélection scolaire, dès le début de la scolarité. En la figeant dans la période la plus ancienne de son histoire, le moyen-âge scolaire, période qu’on ne cherche même pas à dater et que trop d’institutionnels invoquent pour légitimer leur conservatisme, les archaïsmes additionnés sur plusieurs siècles, traditionalisme didactique, défense corporative anxieuse du statu quo, méthodes d’enseignement frontal empruntées à l’université, ont fait pousser une tumeur intime, aussi morbide que les agressions que les projets marchands de la droite libérale au pouvoir lui font subir.
Le traditionalisme intégriste, agent pathogène, gâte le fruit jusqu’au trognon. La privatisation mettra aux enchères un mammouth congelé dans la glace de son statut blindé.
Faut-il s’acharner à chasser la mouche du fruit autour duquel elle tournoie, sans s’inquiéter du ver dedans ? La mouche, pourtant, est bien née dans le fruit, où elle a grandi quand elle était ver. Les énarques qui gèrent la politique éducative, les docteurs et agrégés, hissés des milieux modestes par « l’ascenseur social » ou héritiers de la bourgeoisie, qui diffusent à l’université la pensée orthodoxe, tous anciens vertueux premiers de classe, auraient-ils intérêt à changer un système qui leur garantit, avec le poste à vie, un statut de clerc reconnu et écouté, une brillante carrière, la notoriété du savant, une position sociale enviée, l’appartenance à une caste privilégiée, en bref, le pouvoir. Pendant que la grosse mouche bourdonne, menaçante, les petits vers sarkoziens grouillent dans l’école. Quand on découpera la pomme pour la vendre en rondelles, on n’y trouvera ni pulpe, ni jus.
Comme le dit si bien Edgar Morin :
"Le caractère fonctionnel de l'enseignement conduit à réduire l'enseignant au fonctionnaire. Le caractère professionnel de l'enseignement conduit à réduire l'enseignant à l'expert. L'enseignement doit redevenir non plus seulement une fonction, une spécialisation, une profession, mais une tâche de salut public : une mission. Une mission de transmission.
La transmission nécessite évidemment de la compétence, mais elle requiert aussi, outre une technique, un art.
Elle nécessite ce qui n'est indiqué dans aucun manuel, mais que Platon avait déjà indiqué comme condition indispensable à tout enseignement : l'éros, qui est à la fois désir, plaisir et amour, désir et plaisir de transmettre, amour pour la connaissance et amour pour les enseignés. L'éros permet de dominer la jouissance liée au pouvoir au profit de la jouissance liée au don. C'est cela qui, en tout premier lieu, peut susciter le désir, le plaisir et l'amour de l'élève et de l'étudiant. »
« Là où il n'y a pas d'amour, il n'y a plus que des problèmes de carrière, d'argent pour l'enseignant, d'ennui pour l'enseigné. La mission suppose évidemment la foi, ici foi dans la culture et foi dans les possibilités de l'esprit humain. La mission est donc très haute et difficile puisqu'elle suppose en même temps art, foi et amour.»"
Il faudrait à la fois se battre :
1. contre la privatisation de l’éducation publique,
2. pour une conduite de classe véritablement pédagogique, respectueuse des droits de l’enfant, des droits de l’homme… humaniste.
Les Finlandais y sont parvenus, pourquoi pas nous ? Si l'on veut défendre l’école laïque de gauche, encore faut-il qu’elle le soit… de gauche !
Je constate qu’elle ne le fut jamais que dans les discours. Elle ne l’est guère, au présent.
Comme le monde, deux dangers menacent l’école, la désintégration et la conservation, l’effet boule de neige et l’effet peau de chagrin.
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2009-06-08T09:12:16+02:00Un ami de l'amie scolaireL'avis de Al (Neuchâtel (suisse) — (29 août 2006), sur l'aphorisme de Guillaume d'Orange : "Absurde ! Entreprendre sans espérer réussir est contraire non seulement à la psychologie humaine, mais aussi à la rationalité la plus élémentaire : quel sens y a-t-il à faire un effort si l'on...
L'avis de Al (Neuchâtel (suisse) — (29 août 2006), sur l'aphorisme de Guillaume d'Orange : "Absurde ! Entreprendre sans espérer réussir est contraire non seulement à la psychologie humaine, mais aussi à la rationalité la plus élémentaire : quel sens y a-t-il à faire un effort si l'on n'a pas même le plus infime espoir qu'il aboutisse ? Peut-être est-on censé comprendre qu'il ne faut pas abandonner la partie même lorsque la situation semble désespérée, mais dans ce cas on fait quand même une certaine place à l'espoir et la citation est fourvoyante. En outre, si quelques échecs ne suffisent pas à justifier que l'on abandonne, des échecs persistants et répétés indiquent soit que l'on s'y prend mal, soit que l'on n'a pas les capacités requises pour mener à bien notre tâche. Ignorer cela, c'est faire preuve d'un entêtement de sot!"]]>A l'école, comme ailleurs, il faut pouvoir espérer pour entreprendre... - Julos
https://charmeux.fr/blog/index.php?2009/06/06/118-a-l-ecole-comme-ailleurs-il-faut-esperer-pour-entreprendre#c796
2009-06-07T11:43:07+02:00JulosCe texte qui souligne l'importance, souvent décisive, des attentes, me rappelle l'importance, tout aussi décisive, qu'a eu sur moi, alors jeune maître fraîchement sorti de l'école normale au tout début des années 70, le livre de Rosenthal et Jacobson "Pygmalion à l'école". Il a...Ce texte qui souligne l'importance, souvent décisive, des attentes, me rappelle l'importance, tout aussi décisive, qu'a eu sur moi, alors jeune maître fraîchement sorti de l'école normale au tout début des années 70, le livre de Rosenthal et Jacobson "Pygmalion à l'école". Il a retenti dans mon esprit comme un signal d'alerte.
Même si le débat scientifique a encore des choses à nous apprendre sur ce sujet, y compris contradictoires, il me semble de bon conseil d'inviter nos jeunes collègues, et l'ensemble des adultes préoccupés et concernés par la question scolaire, à s'informer sur ce point.