Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2019-11-07T23:31:51+01:00daily12019-11-07T23:31:51+01:00La notion de fluence : un contresens grotesque. - Alain Miossec
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2019-11-07T23:31:51+01:00Alain MiossecL’affluence de la fluence, comprenne qui pourra !
Sauf erreur, et nonobstant la variété d’interprétations et de déclinaisons pratiques, en fait les tenants de la fluence proposent de lire-déchiffrer oraliser des listes de mots (ou non-mots), pas des textes. Goigoux donne même une...L’affluence de la fluence, comprenne qui pourra !
Sauf erreur, et nonobstant la variété d’interprétations et de déclinaisons pratiques, en fait les tenants de la fluence proposent de lire-déchiffrer oraliser des listes de mots (ou non-mots), pas des textes. Goigoux donne même une information précieuse à cet égard au détour d’un paragraphe dans son dernier texte sur les évaluations 2019 blogs.mediapart.fr/roland... Il écrit : «...Ce résultat est très inquiétant alors même que depuis deux ans toutes les injonctions ont été orientées vers la maîtrise du code et que les tests de fluence ont été massivement transformés en tâches d’enseignement...»
Et oui il s’agit bien encore une fois de cela, passer du laboratoire à la classe directement (chronomètre en main) sans passer par la case pédagogie, didactique, psycholinguistique etc. ni réelle formation, réflexion non plus.
Leur but unique c’est d’augmenter la vitesse de décodage-déchiffrage, et donc avant pendant et après la maîtrise (laquelle?) du code. D’après les résultats ils n’y arrivent même pas. C’est du reste le but de tous les batteries d’exercices de « lecture » reconnaissance de mots et non-mots. C’est oralisation à tous les étages, répétition, contrôle facile etc. Et peut-être même qu'en plus cette « orientation ostentatoire » nuit à la mémorisation des mots et ralentit les possibilités de « reconnaissance directe », non ?
In fine, il faut décoder le mieux et le plus rapidement (les mots « simples » isolés) pour passer à la compréhension (de la phrase « simple» isolée) dans un second temps (en se servant des savoirs implicites de la compréhension d’une phrase « simple » écoutée)
Évidemment tout cela, en maltraitant les enseignants, et bien entendu les élèves (surtout ceux n’ayant pas les moyens externes de s’y retrouver) pris dans des travaux dont le sens leur échappe, individuellement, sans recherche, sans discussion, sans collectif, avec évaluation permanente sous le regard des autres et de l’adulte (mais attention, l’erreur ne doit pas être dramatisée, il faut la corriger rapidement...c’est sûr ça change tout !)...décrochent plus ou moins silencieusement, plus ou moins « docilement », l’estime et la confiance attaquée, entraînant avec eux durablement un cortège de « faux-savoirs », de « malentendus », de confusions (ex : entre la lecture à haute voix et l’oralisation, l’oralisation d’une phrase et la lecture compréhension d’un texte, le code phono-graphique une « mécanique simple » et seul code utile pour lire)
Je souligne à ma façon l’importance de la réflexion d’Eveline sur la nécessité de savoir fonctionner avec « un empan visuel très large » pour mieux comprendre. Plus rapide, plus d’indices (provenant de plusieurs « codes » de l’écrit) perçus et plus de mises en relation, plus de détails perçus plusieurs fois...et donc démarche de production d’hypothèses et de vérifications (validation, invalidation) plus rapide et plus précise.
En première approximation, on pourrait dire que la lecture est un savoir faire stratégique devant utiliser (de manière adaptée et interactive) plusieurs « codes » et « contextes » à la fois (situation de communication avec intentions-support-lieu, type de texte, organisation textuelle, paragraphe-phrase, combinatoire...) en produisant et vérifiant des hypothèses de sens (comprendre).
Malheureusement même quand il y a des « situations de lecture » dans la classe, le travail n’intègre que rarement les premiers niveaux de « codes » et « contextes », tout ce qui concerne la situation de communication, le texte dans son entier, son organisation etc. Ce qui ampute considérablement la réflexion, les capacités, la compréhension, le projet de lecteur des élèves etc. Je ne parle même pas des « exercices de lecture de phrase » qui ne peuvent être l’occasion de ce travail, vu qu’elles ne sont pas des situations de lecture complète (situation de communication).
Et pour la désobéissance ? Alain Refalo pointe : une action collective, publique, non-violente, de contrainte, qui s’inscrit dans la durée, qui assume le risque de sanction, constructive.
Et pour la résistance dans les écoles, dans la classe ?...à suivre...
Eveline vient de produire une nouvelle intervention sur le blog pour nourrir l’objection de conscience des enseignants aux évaluations.]]>La notion de fluence : un contresens grotesque. - Julos
http://charmeux.fr/blog/index.php?2019/11/01/404-la-notion-de-fluence-un-grossier-contresens#c14884
2019-11-04T14:23:00+01:00JulosExtrait de l'expresso du café pédagogique reçu ce matin où F. Jarraud dénonce la présentation mensongère du ministre Blanquer à propos du bilan des évaluations cp/ce1.
"R. Goigoux souligne par exemple qu'en lecture à haute voix, "la mesure fétiche de la fluence", 15%...Extrait de l'expresso du café pédagogique reçu ce matin où F. Jarraud dénonce la présentation mensongère du ministre Blanquer à propos du bilan des évaluations cp/ce1.
"R. Goigoux souligne par exemple qu'en lecture à haute voix, "la mesure fétiche de la fluence", 15% des élèves sont sous le seuil 1 (en grande difficulté) en éducation prioritaire et 21% en Rep+. En Rep+ 43% des élèves sont en difficulté en début de Ce1 : ce n'est pas un progrès du tout". Pour lui, "on n'a pas du tout ce qu'on espérait malgré l'énorme effort budgétaire"."
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Comment pourrait-il en être autrement sachant que la vitesse moyenne de la parole est de 9 à 10000 mots/h, soit 150/170 mots/mn. Se donner comme objectif 50 mots/mn en fin de ce1 (rappel de Benjamin ci-dessus)... j'hallucine !!! comme dirait Harry Potter ! A quoi peut bien ressembler, ne serait-ce qu'en tant que message oral, une "lecture" produite oralement à cette vitesse ? Sans parler de la compréhension que cela permet , non seulement à l'émetteur mais également au récepteur du message !
"mesure fétiche" dit Goigoux à propos de la fluence... "mesure postiche" aurais-je envie de dire, dans un éclat de rire désespéré. ]]>La notion de fluence : un contresens grotesque. - BARBIER Benjamin
http://charmeux.fr/blog/index.php?2019/11/01/404-la-notion-de-fluence-un-grossier-contresens#c14883
2019-11-03T12:34:27+01:00BARBIER BenjaminBonjour,
Vous avez raison, la notion de fluence est grotesque !
J'en ai eu plusieurs fois la preuve en classe notamment avec les évaluations nationales.
C'est consternant !
Il est demandé de travailler cette capacité (lol) à lire le plus grand nombre de mots en 1 minute (l'objectif est de...Bonjour,
Vous avez raison, la notion de fluence est grotesque !
J'en ai eu plusieurs fois la preuve en classe notamment avec les évaluations nationales.
C'est consternant !
Il est demandé de travailler cette capacité (lol) à lire le plus grand nombre de mots en 1 minute (l'objectif est de 50 mots pour les CE1).
Ça ne sert à rien !
Je préfère les préparer à la lecture à haute voix.
Toutes les 2/3 semaines, je choisis un passage connu d'un texte que nous avons découvert ensemble.
Il y a un objectif précis pour chaque passage préparé :
- déguiser sa voix, participer à un dialogue en repérant son rôle, marquer l'intonation en se référant au contexte et aux différents points, être le.la narrateur.trice, etc.
Chaque élève a une semaine pour s’entraîner à la maison.
Lors de la lecture, chaque élève peut rester à sa place, aller au tableau, venir à côté de moi...
Grâce à cette pratique, je pense qu'on travaille la technique et le sens tout en gardant intact le plaisir de lire.
Voilà pour l'aspect "scolaire" de ma réflexion.
En revanche, l'aspect politique de l'apprentissage de la lecture me dérange profondément.
Je me permets de vous citer:
"Oui, mais voilà : ces constats bouleversaient totalement les habitudes d'enseignement et rendaient inutilisables, les méthodes et manuels existants, reposant tous sur le principe d'un déchiffrage indispensable au démarrage de l'apprentissage de la lecture. Tous ceux qui vivaient de la vente des ouvrages spécialisés sur ce point s'affolèrent et leur puissant lobby mit en œuvre tous ses moyens (et il en a !) pour faire oublier ces découvertes malencontreuses."
Résultat, les retombées pédagogiques restèrent confidentielles dans quelques classes, jusqu'à ce que les convaincu(e)s partent en retraite, et le déchiffrage oralisé, put sereinement reprendre sa glorieuse carrière."
Quand va-t-on faire preuve de pragmatisme ?
Pourquoi ne pas utiliser ce qui fonctionne ?
A l'image de ce que Nicolas Pinel a proposé en mathématiques (la M.H.M) pourquoi ne pas laisser l'entière liberté pédagogique aux enseignants ?
La fonction prime sur le grade disait-on à l'armée !